Aéroport de Genève102 activistes condamnés pour avoir pénétré sur le tarmac de l’aéroport
Les condamnations pénales sont tombées au lendemain de l’interruption momentanée du trafic en raison de l’irruption d’une centaine d’activistes climatiques sur le tarmac.

Les condamnations pénales ont plu, ce mercredi, au lendemain de l’irruption d’une centaine d’activistes climatiques sur le tarmac de l’aéroport de Genève pour demander l’interdiction des jets privés. Dans un communiqué, le Ministère public annonce avoir déclaré, par voie d’ordonnance pénale, tous les activistes adultes, soit 102 personnes, coupables de violation de domicile, dommages à la propriété et contrainte. Un militant a été mis à la disposition du Tribunal des mineurs.
Le Ministère public a infligé à tous ceux qui n’avaient pas d’antécédents une peine pécuniaire de 120 jours-amendes avec sursis. En outre, un prévenu a été déclaré coupable de violence ou menace contre les autorités et les fonctionnaires, pour avoir blessé un gendarme. À l’issue de la procédure de notification des ordonnances pénales, tous les prévenus ont été ou seront libérés, ajoute le communiqué. Les personnes prévenues sont au bénéfice de la présomption d’innocence.
Selon le Ministère public, la police a interpellé toutes les personnes ayant pénétré dans l’enceinte de l’aéroport et celles qui les y avaient conduites. Emmenées dans les locaux de la police, les personnes arrêtées ont toutes fait valoir leur droit au silence.
Trafic interrompu une heure
Mardi, vers 11 h 30, une centaine de personnes ont pénétré par effraction sur le site de l’aéroport, en escaladant ou en découpant des grillages. Elles se sont ensuite rendues, en traversant la zone à accès restreint de l’aéroport, dans le périmètre du salon de jets privés European Business Aviation Convention & Exhibition. «Plusieurs personnes se sont alors enchaînées aux aéronefs exposés et à d’autres objets, causant des dégâts et empêchant la tenue de la manifestation. Pour des raisons de sécurité, le trafic aérien a été interrompu pendant une heure.»
L’Aéroport, l’organisateur du salon et des exposants ont porté plainte.
Dans un communiqué envoyé mardi par Extinction Rebellion, cette organisation, Greenpeace, Stay Grounded et Scientist Rebellion insistent sur le fait que les militants n’ont jamais eu l’intention de perturber le trafic aérien commercial. «Ils ont choisi de […] n’utiliser que les voies de desserte. Cela n’aurait dû en aucune façon affecter la sécurité des opérations aériennes.»
«Recours excessif à la force»
«À l’instant où quelqu’un pénètre par un endroit interdit, on ne peut pas prendre le risque de mettre en péril la sécurité de nos passagers et de se demander quels sont les motifs de l’intrusion. Le trafic est interrompu d’office», a rétorqué une porte-parole de l’Aéroport dans «20 minutes».
Les organisations de défense du climat ont aussi signalé l’usage de gaz poivré et des blessures après l’intervention de la police, se disant «extrêmement préoccupées par ces informations faisant état d’un recours excessif à la force contre les manifestants pacifiques». Elles ont exigé «la libération immédiate de toutes les personnes impliquées».
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