A 24 ans, la Vaudoise Elodie Manesse tutoie les étoiles de la cuisine
La jeune habitante de Vufflens-le-Château a décroché le titre de Cuisinier d'Or 2017, trophée national très exigeant.

Un apprentissage de pâtissière et de confiseuse chez Christian Boillat à Saint-Prex, un autre dans les cuisines du Beau-Rivage à Lausanne et quelques années de travail dans celles de Benoît Viollier puis de Franck Giovannini à Crissier: voilà de quoi évoquer une carrière bien remplie. Ce n'est pourtant que le début pour Elodie Manesse, seule femme finaliste d'un concours qu'elle a remporté haut la main et à la barbe de ses aînés: le Cuisinier d'Or 2017. Organisée tous les deux ans par le fournisseur de produits pour la restauration Kadi, l'épreuve a valeur de référence, surtout lorsqu'on sait que le jury est justement présidé par le chef de Crissier.
Elodie Manesse ne partait pas dans l'inconnu puisqu'elle avait déjà remporté le trophée il y a deux ans, mais dans le rôle de commis du champion. En cinq heures trente minutes, la mission était de réaliser un plat à base de poisson (cabillaud et crevettes), un autre à base de viande (carré de porc) pour 14 personnes. Passée de l'ombre à la lumière, celle qui est désormais chef de partie au Vieux-Bois à Genève ne voulait pourtant plus entendre parler de compétition après en avoir beaucoup livré.
«Au terme de quatre années très intenses à Crissier, j'ai ressenti le besoin de souffler, de trouver un rythme un peu plus normal et compatible avec une vie privée.» Mais le goût de la perfection et de l'adrénaline a rapidement repris le dessus, quitte à sacrifier soirées et week-ends sur l'autel de sa passion. «Il faut aussi une équipe. Un commis avec qui vous êtes en totale confiance – je l'ai trouvé avec mon apprenti Robin Bessire – et des gens qui vous appuient comme Benoît Guichard, meilleur ouvrier de France qui m'a supervisée une journée ou Terence Equey, un constructeur métallique d'Yvonand qui s'est chargé des décors métalliques.»
A ce niveau, chaque détail a en effet son importance et on comprend immédiatement dans le regard d'Elodie qu'elle n'en néglige aucun. Des yeux perçants mais qui deviennent humides quand elle évoque «la grande famille» de Crissier, avec qui elle a pourtant pris du recul. «Quand je parle de Monsieur Violier et de «Chef Franck», l'émotion est spontanée. Ils m'ont tellement appris, m'ont accordé leur confiance. Le fait de m'imposer dans un tel concours me rend fière pas tellement pour moi mais pour ceux qui comme eux ont cru en mes capacités.»
Seule Romande et seule femme
Face à cinq adversaires – tous alémaniques – âgés de 25 à 42 ans, la citoyenne de Vufflens – qui a grandi à Apples – a séduit le jury par sa précision et sa maîtrise, devenant forcément la plus jeune gagnante de l'épreuve et la première femme à inscrire son nom au palmarès. Un nom qui commence à tourner en boucle dans les meilleures adresses du pays, d'autant plus que son prix lui offre le luxe d'aller partager son menu dans quatre palaces helvétiques, pour 60 convives à chaque fois.
«Je me réjouis de faire ce tour de Suisse et de découvrir de l'intérieur ces établissements prestigieux.» Avant d'y revenir par la grande porte? «Même si j'ai trouvé une très belle ambiance et un magnifique cadre de travail au Vieux-Bois, le quotidien d'un des plus grands restaurants du monde me manque un peu. Toutefois, si l'excellence est au bout de la journée de travail, cela nécessite un investissement total qui est difficilement conciliable avec une vie de famille. Il faudra donc faire des choix car j'ai aussi dans un coin de ma tête l'idée d'avoir un jour mon propre restaurant, quelque chose de simple mais de bien dans un village. J'y penserai mais plus tard», dit-elle avant de filer au pas de charge vers ses légumes qu'elle chérit tant une fois son tablier enfilé.
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