A Baulmes, on peut dire: «Madame la présidente»
Depuis le 1er janvier de cette année, Mélissa von Ow, 23 ans, mène les affaires dans le club du nord vaudois, en 3e ligue.

Au commencement, elle était la petite blonde qui assistait à tous les matches du FC Baulmes, avec son papa. Mélissa von Ow a ensuite joué au football, avec les garçons, jusqu'à 13-14 ans. «J'ai été juniors E avec Rances, ma première équipe», puis avec Yverdon, chez les féminines, disputant des matches avec les M18. «J'ai tout arrêté, j'avais 16 ans, il fallait bien travailler.» Mais des blessures récurrentes, d'abord au pied droit, puis au genou du même côté, sont aussi à la base de son retrait. «Je jouais dans un champ où l'herbe était haute, se souvient-elle. Je devais avoir 12 ans. J'ai shooté dans un ballon mais aussi, pour mon malheur et ma douleur, dans une barre que je n'avais pas vue, cachée par l'herbe. Je me suis amochée le pied droit, tellement que les médecins se sont retrouvés dans l'embarras…»
Le FC Baulmes, c'est son dada et son histoire. Depuis le 1er janvier de cette année, Mélissa von Ow, qui a pour autre club de cœur le Bayern Munich – «J'ai des origines allemandes, du côté de mon papa» – en est la présidente. Quand on lui pose la question «Doit-on vous dire Madame la présidente?» elle rit sous le chaud soleil. «Non, il faut me dire Mélissa. Bon, des joueurs me taquinent parfois, qui me disent: euh, présidente, j'ai un petit quelque chose à te demander…» Elle a été élue en novembre dernier, à l'unanimité de l'assemblée générale réunie, elle avait 22 ans. Aujourd'hui, elle en avoue 23. Elle est sans doute la plus jeune présidente de club du canton, peut-être de Suisse; et même de plus loin.

Suite au poste laissé vacant par le député Julien Cuérel, de plus en plus accaparé par des mandats politiques – tous les membres du comité ont quitté le club avec lui –, le FC Baulmes s'est retrouvé démuni. Mélissa von Ow avait tenu la buvette, et tout ce qui s'accorde avec. Et des conversations. Elle était, par conséquent, au courant de beaucoup de choses. Un jour elle s'interrogea: et si je me proposais comme candidate? «Pour y aller, poursuit-elle, il fallait premièrement que je trouve un trésorier.» Elle le dénicha, ainsi que d'autres personnes puisque tout un comité était à reconstituer.
Au total, il est composé de sept membres; parmi eux, sa maman, qui tient la célèbre buvette. «Au départ, je me suis parlé: Mélissa, t'es tarée!» Il faut préciser qu'elle est aussi secrétaire du Giron du Nord 2017 à Baulmes, fête joyeuse qui aura lieu du 26 juin au 2 juillet. Et que pour l'essentiel elle travaille. «Je suis adjointe à la succursale Globus hommes à Vevey.» En effet, ça fait beaucoup. «On peut tout faire si on est bien organisé.»
Elle cause, elle cause la présidente Mélissa. C'est une bonne vivante, dynamique «J'ai 23 ans, je sors et il arrive que je croise des joueurs de mon équipe». Elle a du caractère, «Il y en a qui le disent, mais il faut en avoir dans ce milieu machiste». Elle n'est pas féministe ou pas trop «Je ne suis pas une girl power. Jamais je ne descendrai dans la rue munie d'une pancarte rejoindre des centaines de femme, mais j'aime bien faire la cuisine, le ménage et passer l'aspirateur (petit sourire).» Et elle privilégie la discussion, le dialogue avant de prendre une décision contre «Si ça dépasse les bornes» ou pour quelqu'un. «Je me dois d'être à l'écoute. Il faut savoir aussi se remettre en question.»
Un été en pente douce?
Le sexisme? Aujourd'hui, Mélissa von Ow y est plus attentive. «Quand on joue à l'extérieur, il y a parfois des phrases salaces balancées par des joueurs du coin.» Puis: «Une fois, et ça m'a fait bien rigoler, j'ai entendu: ah! il y a la masseuse qui arrive.» Elle en entendra d'autre, la jeune et blonde présidente, qui tait sa vie privée et qui se fait respecter par les siens.
Sa philosophie de vie? «Il y a des jours avec et des jours sans. Il faut faire avec les jours sans.» Cette saison avec son FC Baulmes, lanterne rouge, elle vit plus de sans que d'avec. Mais avec elle à la barre, son enthousiasme et sa passion, l'équipe a de quoi espérer un prochain été en pente douce. Ne compte-t-elle pas, depuis peu, deux gardiens et des vrais?
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