La sélection musiqueÀ écouter… Tori Amos, Gallaz-Massy Chamber Duet et encore Bach!
La chanteuse pop revient en grande forme, un duo lausannois se contorsionne à merveille et Bach retrouve son Phantasm de violes.

Tori Amos
Pop Le lyrisme dramatique et vocalement tremblé de Tori Amos a ses détracteurs. Force est d’admettre que le passé récent ne plaidait pas en faveur de celle qui s’était imposée dans les années 1990 en chevauchant son piano avec la ferveur des grands sauvages.
Ces derniers enregistrements tâtonnaient, trahissaient des recherches non abouties qui ne correspondaient pas à certaines plénitudes déjà atteintes par cette chanteuse spirituelle, voire mystique, à situer entre Joni Mitchell et Kate Bush. Avec un seizième enregistrement renouant avec ces visions panthéistes – le très efficace «Speaking with Trees» –, la rouquine aux vocalises aussi grandioses que susurrées revient en grande forme et retrouve la superbe généreuse qu’elle avait déployée sur son «Scarlet’s Walk» de 2002. BSE
«Ocean to Ocean», Tori Amos, Decca

Gallaz-Massy Chamber Duet
Jazz L’art du duo passe évidemment par la figure obligée du dialogue mais aussi par une forme d’esquive ou d’entremêlement de pistes obstinées qui, sans se toucher, forment un tout plein de rythme et de contraste. Un slalom en parallèle que maîtrisent parfaitement le guitariste Bertrand Gallaz et le contrebassiste Pierre-François Massy.
Ces complices de toujours – enfin au moins depuis le trio Gallaz-Clerc-Massy de 1984… – ont profité d’une invitation de la galerie lausannoise ABPI pour donner quatre concerts dont cet album est tiré. Sautant de la facétie à la gravité, d’Ornette Coleman et Thelonious Monk à Henri Salvador et Léon Francioli, la paire sait dérouler ses cordes – sensibles, assurément – avec une inventivité d’acrobates, nouant avec dramaturgie ses pièces musicales pour composer une promenade sonore pleine de détours déroutants. BSE
«Comme il faut», Gallaz-Massy Chamber Duet, Claves

Bach par Phantasm
Classique Et de deux! Après un premier album exploratoire, les cinq violes de Phantasm livrent un nouvel opus de transcriptions de pièces pour clavier de Jean-Sébastien Bach. L’exercice se concentre ici sur le «Clavier bien tempéré», sans respecter l’enchaînement habituel prélude + fugue. Chaque pièce prend dès lors une autonomie singulière, renforcée par le filtre tamisé des violes qui transfigure le crépitement du clavier en voix admirablement chantantes.
Laurence Dreyfus, leader du quintette anglais, fantasme même que les originaux pour clavier ne soient finalement que des arrangements d’une musique encore plus élevée qui habitait l’esprit de Bach et que leurs versions pour consort révéleraient plus fidèlement! Invités au Festival Bach de Lausanne samedi à St-Laurent, ils jouent de la musique anglaise… MCH
«The Well Tempered Consort II», J. S. Bach, Phantasm, Linn

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