CritiqueÀ l'Arsenic, «Séries» célèbre le corps féminin par l'abstraction
Audrey Cavelius explore la matière corporelle dans «Séries», triptyque radicalement visuel. Beau et contemplatif.

Il y a Dominique Godderis la sylphide, Audrey Cavelius l'athlétique et Teresa Vittucci la voluptueuse. Trois femmes, trois silhouettes assumées, trois nudités dévoilées par touches. À l'Arsenic, Audrey Cavelius poursuit son exploration des identités dans «Séries», création radicalement visuelle. Contemplative.
Ode au corps féminin dans sa matérialité, ce triptyque titille l'imaginaire du spectateur. Que voit-on dans ce premier tableau hypnotisant, où des formes émergent des buissons disposés sur le plateau? Des pierres? Des flancs de collines? Non, un genou, une hanche, une épaule… La triade révèle la corporalité par l'abstraction. À nous de recomposer l'ensemble, bercés par des sonorités ouatées.
Mais déjà le mouvement laisse place à l'image figée. Une série de photographies sont projetées sur un écran, enveloppées d'un son percussif rappelant les battements du cœur. Le corps déguisé, métamorphosé par les costumes et accessoires, se révèle ludique quand ont lui dessine des yeux sur les seins, esthétique dans la peau d'un Pierrot stylisé, subversif lorsqu'on l'enduit de sang et l'enroule dans la peau d'une vache. La matière-corps se dévoile davantage encore dans le troisième tableau. Les interprètes filment leur peau dans toute leur vérité, sans artifice ni censure. Poils, capitons, vergetures forment alors une étonnante composition abstraite. Audrey Cavelius a ouvert un nouveau champ dans son travail. Aux frontières des arts scéniques, visuels et plastiques. Prometteur.
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