À Leysin, les plantes médicinales ont cessé de fleurir
Le jardin Gentiana est définitivement fermé. Difficultés financières et réchauffement climatique ont scellé son sort.

Automne oblige, les gentianes piquent du nez, le houblon brunit et l'alchémille se fane. Ce spectacle annuel traduit l'ambiance qui règne au jardin Gentiana, définitivement fermé début septembre.
Usure progressive, changements sociétaux et climatiques et difficultés financières: c'est tout une somme de grains de sable qui a fini par sceller le sort du jardin où s'épanouissaient depuis 2004 287 plantes médicinales alpines et 51 variétés de gentianes. «Un endroit unique en Europe», relève Claude Gaulis, trésorier de la fondation éponyme qui gérait le jardin. «La Commune (ndlr: propriétaire du terrain) nous a toujours apporté son soutien, qui représentait le quart de notre budget. Aucun jardin botanique ne peut tourner uniquement grâce aux entrées. Comme dans d'autres domaines, nos différents sponsors – principalement des entreprises actives dans le domaine des phytomédicaments – ont eu tendance à diminuer.»
Effets du climat
Parallèlement, le nombre de visiteurs a décliné. Une surprise, à l'heure où l'aromathérapie est à la mode? «Vous trouvez les informations que nous présentions ici en un clic sur internet. Même les enseignants qui nous suivaient peuvent plus rapidement constituer un dossier sur la question sur un ordinateur.»
Sur ce balcon offrant une vue imprenable sur la plaine du Rhône, les exploitants ont pu constater les effets du changement climatique. «Année après année, on a vu des variétés de gentianes qui s'épanouissaient chez nous sécher, alors que des plantes méditerranéennes ont progressivement pris leurs aises. À 1180 mètres, ce jardin est aujourd'hui trop bas.»
Travail de vulgarisation
Au sein du comité de fondation, l'ambiance est au regret et «au sentiment d'échec, d'avoir créé cet endroit sans pouvoir le transmettre plus loin», réagit Marie-José Julmi. Claude Gaulis parle de nostalgie. «Mais je suis aussi content de ce que nous avons pu communiquer, surtout grâce au travail de vulgarisation de notre président, Kurt Hostettmann, véritable sommité dans le domaine. On peut remercier l'ancien syndic Maurice Besse d'avoir créé cet endroit et d'avoir eu l'intelligence de faire venir le professeur Hostettmann.»
L'idée de ce jardin avait germé au tournant du siècle, avec la volonté de développer une offre touristique en lien avec le passé médical de la station, berceau de l'héliothérapie. «Je pense qu'on a pu contribuer avec ce jardin à entretenir la santé de nombreuses personnes.» Claude Gaulis en sait quelque chose: «Les baies d'aronia m'ont permis de réguler mon cholestérol.» Les plantes seront transmises à d'autres jardins botaniques de la région et le solde sera mis en vente en mai pour les privés.
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