Récompense dans la danseÀ Montreux, le Prix de Lausanne s’offre à Monaco
Dans une ambiance internationale et une qualité impressionnante, la 50e édition du concours a été survolée par les jeunes élèves de l’Académie Princessse Grace.

Pas de doute, les bonnes écoles attirent les bons élèves! Comme en 2018, 2019 et 2020, l’Académie Princesse Grace de Monaco a obtenu la première place au palmarès du Prix de Lausanne. Dans un Palais des Congrès montreusien accueillant «exceptionnellement» le fameux concours pour cause de travaux dans son havre traditionnel de Beaulieu, la 50e édition a mis en vedette l’académie monégasque, respectivement par la grâce d’un Canadien, d’une Américaine, d’un Italien et, cette fois-ci, de l’Américain Darrion Sellman, 18 ans.
Samedi, son interprétation d’Albrecht, dans une variation de «Giselle», fut d’une rare élégance et d’une singulière maturité. Quant à la variation contemporaine de Wayne McGregor, elle dénotait une intense intériorité. De la même école monégasque, le Français Dorian Plasse, 18 ans, n’a pas volé non plus son double
prix: bourse d’études et Prix d’interprétation contemporaine. Son puissant manège semé de pirouettes a impressionné dans «Le lac des cygnes», et la mobilité de son dos, de ses épaules, a rendu justice à la variation de Goyo Montero. De Monte-Carlo vient encore l’Italien Luca Branca, un des deux lauréats du Young Creation Award dont il sera question plus loin.
Zurich à l’honneur
Cette finale du 50e Prix de Lausanne a mis également en évidence la qualité de la formation prodiguée à la Tanz Akademie Zürich. Trois de ses élèves ont participé à cette semaine de compétition, mais aussi de formation, cours et coaching à la clé. Deux sont parvenus en finale parmi lesquels Tsukino Tanaka, 17 ans et demi, deuxième meilleur classé. La Tanz Akademie a déjà été primée en 2017 et en 2019. Avec des élèves étrangers, certes. Mais combien de Suisses montent-ils sur le podium d’Athletissima, par exemple? Comme le sport, la danse se joue au niveau international. Résidant à Zürich depuis au moins deux ans, Tsukino Tanaka s’est encore vu décerner le Prix du meilleur talent suisse.

La Ballettschule Theater Basel était également représentée dans cette finale avec un jeune Japonais aussi. Plus chanceuse il y a deux ans, elle avait vu un de ses élèves roumains figurer au palmarès. Comme le montre l’assiduité avec laquelle les internautes du monde entier, Chinois compris, le suivent jour après jour, le Prix de Lausanne est global. De San Francisco à Saint-Pétersbourg, 38 écoles partenaires offrent des bourses d’études et 37 compagnies des bourses d’apprentissage.
Qualité rare
Ainsi que l’écrivait un internaute, «avec ce niveau incroyable, c’est plus un gala d’étoiles qu’un concours». Objectivement, cette 50e édition a atteint un rare niveau de qualité. Départager les vingt finalistes ne fut pas tâche aisée pour le jury que présidait Margaret Tracey, ex-étoile du New York City Ballet et directrice de l’école du Boston Ballet.

Tant Stéphane Lagonico, président du Prix, que Kathryn Bradney, la directrice, ont pu se réjouir que la pandémie n’ait guère perturbé le déroulement. Sur les 81 concurrents, 70 ont pu se rendre à Montreux, mais deux jurés ont dû être remplacés. Pierre Lacotte, chorégraphe de renom international, était bien présent en dépit de ses 89 ans. Il vient de créer un époustouflant «Le rouge et le noir» à l’Opéra de Paris. Lui à qui revenait le «Prix à la carrière» a dit sa conviction que «participer à «Lausanne» comme au concours de Varna
est le rêve de tous les jeunes danseurs».
Gala réussi
À mille lieues des interminables finales d’autrefois, le spectacle de samedi était riche de bonds et de rebonds. Présentation éblouissante de Deborah Bull, ancienne lauréate et étoile du Royal Ballet, aujourd’hui «Pair à vie» de la Chambre des lords! Projection sur grands écrans non seulement de la finale, mais aussi d’un résumé de la semaine. Interprétation des cinq variations contemporaines concoctées par des élèves des écoles partenaires (Young Creation Award), dont deux vont être intégrées au répertoire. Et pour conclure en beauté, exécution d’une brillante chorégraphie de Jean-Christophe Maillot sur le «Concerto en sol» de Ravel, par des élèves monégasques. Comme il se devait!
La finale reste visible sur YouTube et ArteConcert.
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