À nous l'Amérique sans même traverser l'Atlantique!
Des bandits au galop, un mini Grand Canyon au Creux-du-Van, des chercheurs d'or, des pêcheurs à la mouche, des huskies ébouriffés, des tipis où passer la nuit et même du bison dans l'assiette… Le Jura, c'est comme les États-Unis, mais ici.
C'est LE bon plan pour réduire de manière drastique son empreinte carbone. Vous rêvez de grands espaces, d'aventure, de nature, de feux de camp et d'un retour en enfance? Pas besoin de mettre le cap sur la Californie, l'Arizona, le Montana ou l'Alaska. La région Jura & Trois-Lacs regorge de parallèles avec le dépaysement made in USA, et on y accède sans visa et sans polluer la planète.
En commençant par les évidences, il y a le Creux-du-Van, modeste mais spectaculaire cousin éloigné du Grand Canyon. Un but de randonnée rêvé, dont on a malheureusement trop parlé ces derniers temps à cause d'un marcheur imprudent au moment d'immortaliser sa visite à l'aide d'un selfie. Le cirque rocheux haut de 200 mètres et protégé par aucune barrière – dont le nom «van» signifie «rocher» en celte – se rejoint en 1h25 ou 1h50 (selon l'itinéraire choisi) depuis la gare de Noiraigue.
Comme les chercheurs d'or
Un peu partout dans le sol jurassien, on trouve des traces de la mer primitive qui recouvrait la région. Les fossiles les plus fréquents sont ceux de coquillages. Et il n'y a pas que la terre qui soit riche, puisqu'il n'est pas rare que les lits des cours d'eau contiennent quelques paillettes d'or. Joseph Noirjean, d'Autruches Aventure, propose d'ailleurs une activité de chercheur d'or à partir de son exploitation.
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Si l'on aime se rafraîchir en barbotant dans l'eau du Doubs – tranquille mais souvent peu profonde l'été –, on peut louer un kayak ou alors s'essayer à la pêche à la mouche. À la fois une mode, un art et un sport, cette activité est une ode à la précision et à la patience. « Si l'on apprend aux gens l'art de la pêche à la mouche, on leur transmet aussi l'amour de la rivière et le respect de l'environnement», explique Christian Theuvenat, guide et moniteur de pêche, mais aussi expert dans la fabrication de mouches. Soubey est un coin connu pour titiller la truite, qu'on a d'ailleurs plus de chances de voir de près dans son assiette servie par exemple dans la très jolie Auberge de Clairbief (www.clairbief.com) qu'au bout de sa ligne, tant le poisson zébré est méfiant et malin. Mais, comme le répète Christian Theuvenat, «attraper le poisson n'est plus vraiment essentiel. C'est la beauté du geste parfait qui compte!»
La Tête-de-Moine dans le caquelon
Restons alors attablés pour évoquer les spécialités gastronomiques du coin. Comme en Amérique, on peut déguster du bison (www.bisonranch.ch), mais il ne faut tout de même pas oublier qu'on est restés en Suisse. Quand la température se rafraîchit le soir, rien de tel qu'une onctueuse fondue, où la Tête-de-Moine s'invite à rejoindre le Vacherin et le Gruyère avec parfois même une rasade de bière ambrée de la Brasserie des Franches-Montagnes (www.brasseriebfm.ch) pour lier le tout. Une vraie découverte!
Manger, c'est bien, mais il faut aussi penser à éliminer. Le Jura et ses montagnes accessibles sont le parfait terrain de jeu des promeneurs et de toute personne assoiffée de liberté. Et ce n'est pas parce que c'est l'habitant le plus connu de ces contrées qu'il faut ignorer le cheval. Une balade au pas ou alors une chevauchée au grand galop sur le dos de ces braves francs-montagnards est un incontournable. Qu'il soit expérimenté ou débutant, habitué ou flippé, chaque humain trouvera étrier à son pied. «Ici, on s'adapte à la demande des touristes, au cas par cas, confirme Gaby Rais, éleveur, en avançant un escabeau en plastique pour faciliter l'accès à la selle. Il ne faut pas hésiter à nous appeler pour organiser une activité sur mesure.» Les plus réticents opteront pour une balade en calèche – également adaptée pour les visiteurs à mobilité réduite ou, en cas de neige, pour la version romantique en traîneau.
Réchauffement climatique
Le traîneau tracté par des huskies sibériens, c'est l'autre image jurassienne par excellence. Mais, réchauffement climatique oblige, les éleveurs et mushers ont dû trouver des solutions de rechange pour pratiquer leur sport, proposer une activité bourrée d'adrénaline et aussi entraîner des chiens qui n'aiment rien tant que travailler. «Cela fait environ trois ans que nous nous sommes mis au Fatbike, explique Danièle Tock «cheffe de meute» de l'élevage Au Vent du Nord, entre deux pleurs impatients de ses chiens qui rêvent d'être choisis pour partir lors de la prochaine balade. Nous avons sept vélos tout-terrain, ce qui nous permet d'emmener des petits groupes à la découverte des environs aussi bien l'été que l'hiver. C'est parfait, parce que les longues caravanes sont plus difficiles à gérer.»
Chaque participant a «son» chien – dont certains répondent de manière bluffante aux simples ordres de la voix, comme «gauche», «droite» ou encore «doucement», la directive la moins populaire aux oreilles de ces marathoniens à quatre pattes. Il en est aussi responsable au moment de franchir les barrières dans les champs ou lors du «ravitaillement» en eau fraîche dans l'étang. Difficile, une fois de retour à la niche, de s'en séparer sans le remercier. Le sentiment est le même au moment de rentrer chez soi, tant les Jurassiens sont chaleureux et désireux de vous faire aimer leur coin de pays. (www.j3l.ch)
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Chiens de traîneau, chiens de vélo
Pas besoin d'attendre que la nature enfile son manteau blanc pour s'y perdre, tiré par un husky enthousiaste. Aux Reussilles, Danièle Tock et Thierry Maurer ont trouvé le lieu idéal où installer leur élevage et proposent pléthore d'activités autour de leurs chiens.
À Vent du Nord, les petits peuvent câliner les douces fourrures, visiter l'élevage ou y fêter leur anniversaire, les plus grands ressentir de belles poussées d'adrénaline à Fatbike (ndlr: un vélo tout-terrain pourvu de pneus extralarges qui ne craignent ni la boue ni la neige tassée, 120 fr. pour 120 minutes) ou en traîneau, à moins qu'ils ne préfèrent un apéro autour du feu, une randonnée tractée à raquettes à la pleine lune ou une sortie en amoureux à la découverte de la magie hivernale.
Les propriétaires, fous du Grand Nord, proposent également des chambres d'hôtes dépaysantes. Bref, à chacun son expérience avec un husky. «Nous en avons quinze, qui ont tous besoin et évidemment très envie de s'entraîner, explique Danièle Tock, ses cheveux tressés dépassant de son casque de VTT. Le vélo nous permet de les sortir toute l'année.»
On commence par s'équiper, casque, genouillères, gants et K-way sont prêtés sur place. Arrivent ensuite les consignes précises, car c'est surtout le départ qui va être sport. «Votre chien n'a qu'une seule idée en tête: me suivre, explique Danièle avec calme. Il est attaché au vélo par une sangle pourvue d'une partie élastique qui agit comme amortisseur. Mais vous verrez, ça part vite!»
La main sur le frein – mais il ne faut pas en abuser pour ne pas épuiser le chien –, un pied sur la pédale et Inneq démarre. Fort. Même à plat on se croirait à la descente, et il est impossible de l'aider en pédalant à part en montée. Le premier virage est un peu flippant à négocier, mais on apprend vite à se mettre debout sur les pédales pour éviter de souffrir à chaque racine qui dépasse. Une fois l'appréhension dépassée et les barrières antibétail maîtrisées, place au bonheur. Rouler en pleine forêt, avec un husky heureux à en perdre haleine qui tourne souvent la tête pour voir si tout va bien est assez fou. Comme la pause rafraîchissante au bord d'un étang «secret». Magique.

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