À Nyon, des antispécistes s'en prennent à des vitrines
Les devantures de quatre commerces ont été caillassées par les défenseurs de la cause animale. Une première sur sol vaudois.

Lundi matin, un employé balayait les minuscules débris de verre qui jonchaient le sol de la Boucherie-charcuterie de La Côte, tenue par Alexandre Bally, à Nyon. Au cours de la nuit, la vitrine de ce commerce de la rue de la Gare a été caillassée par des antispécistes, comme trois autres enseignes du centre-ville. Les jets de pierre ont aussi fracassé la devanture du restaurant McDonald's, situé juste à côté, ainsi que le restaurant Le Bosphore Pizza Kebab, à la rue du Collège, et la Boucherie Gilles Pradervand, à la place Saint-Martin.
Quatre commerces situés dans un mouchoir de poche, tous gratifiés sur leurs murs de tags qui ne laissent aucun doute sur les auteurs de ces actes de vandalisme: «Stop spécisme» ou «Stop meurtre». Une habitante de la rue de la Gare, réveillée par le fracas des vitres, a vu trois individus habillés de noir s'enfuir en direction de la rue de la Combe, juste avant l'arrivée de la police.
«Après ce qui s'est passé à Genève et les manifestations des antispécistes devant les abattoirs de la région, je m'attendais à ce qu'on s'en prenne à nous tôt ou tard», soupire avec une colère rentrée le boucher Gilles Pradervand. La police l'a averti à 2 h 45 que sa vitrine avait été fracassée par deux cailloux, dont l'un a traversé la vitre. «Ils ont le droit de penser ce qu'ils veulent, mais pas de nous empêcher de travailler en commettant des actes d'une telle lâcheté», regrette le Nyonnais, peu flatté de figurer parmi les premières victimes vaudoises d'un caillassage. Le mouvement a pris de l'ampleur à Genève, où une quinzaine de commerces, des restaurants, boucheries, kebabs et magasins de fourrure, ont été vandalisés par les militants de la cause animale depuis le début de l'année.
Une radicalisation qui n'est pas directement condamnée par des associations comme Pour l'égalité animale, qui veut que les animaux disposent des mêmes droits fondamentaux que les êtres humains, ou 269Life Libération Animale, dont les militants français, belges et suisses ont mené diverses actions coups de poing dans le canton de Vaud. En déversant du faux sang dans le McDonald's de Saint-Laurent, à Lausanne, en mai 2017, en organisant une nuit debout à l'abattoir de Clarens, en septembre dernier, ou en «libérant» 18 cabris de l'abattoir de Rolle, en mars 2018, avant d'aller manifester à Aubonne contre le projet de remplacement des installations rolloises.
Bouchers en colère
À Nyon, chez les bouchers, la colère gronde contre ce «terrorisme végane». Mais ils en veulent également aux politiciens qui, selon eux, laissent faire. «Le Conseil communal a voté il y a sept ou huit ans la pose de caméras de surveillance en ville pour lutter contre le vandalisme. Mais la gauche est contre et il n'y a toujours rien. Et quand les antispécistes font des manifestations avec blocage et violation de domicile, on se contente de les arrêter, de prendre leur nom et de les relâcher», fulmine Marco Deblue, ancien président des boucheries de Nyon-La Côte. Propriétaire franchisé du McDrive et du McDo de Nyon, Thibaut Laffont de Colonges estime que «ce type de violence pleutre et lâche n'apporte rien de positif à personne». Comme les autres victimes du caillassage, il ne prendra aucune mesure de protection.
Lundi, la Municipalité a réagi contre ces premières attaques perpétrées à Nyon en témoignant son soutien aux commerçants visés. «Nous condamnons ces actes. Il y a d'autres manières de promouvoir sa façon de penser et de consommer», précisait Roxane Faraut Linares, municipale chargée de la Police. Cette dernière entend réagir à cette nouvelle problématique en renforçant la surveillance des lieux à risques.
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.