A quand l'instauration d'une taxe sur le chocolat?
Marc-Olivier Buffat plaide pour la mise en place rapide d'une fiscalité 2.0.
L'échec récent de la RIE III démontre la difficulté de toute réforme de la fiscalité; elle-même liée à la cohésion sociale ou au rapport qu'entretient le citoyen avec l'Etat. Ce constat justifie quelques réflexions. A l'heure de la révolution numérique et de la génération 2.0, la fiscalité ne doit-elle pas évoluer et s'adapter à l'évolution de la société et aux modèles économiques? Les autorités se trouvent placées devant un dilemme: comment financer des tâches de plus en plus nombreuses et coûteuses alors que les recettes «classiques» des impôts directs, impôt sur les personnes physiques ou personnes morales, stagnent.
Ces impôts, non affectés et destinés à financer le train de vie de l'Etat, sont de plus en plus mal perçus par la population qui peine à saisir le bien-fondé d'un sacrifice financier lourd qui s'ajoute à d'autres charges également en augmentation, loyers, assurances-maladie, etc.
A défaut de pouvoir modifier les paramètres et les taux d'imposition, on assiste à une multiplication de taxes diverses, dont l'objectif, soit social soit dirigiste est ciblé, selon le principe do ut des, autrement dit «qui commande paie».
Après avoir subi «la taxe au sac», la population vaudoise risque de se voir imposer une taxe sur les boissons sucrées pour financer un embryon d'assurance dentaire. Quelle en sera la définition exacte? A quand une taxe sur le chocolat? Bref, c'est encore la classe moyenne qui trinque.
Il est urgent d'apporter des solutions pour une meilleure répartition du fardeau fiscal
La fiscalité immobilière n'est pas en reste: à l'impôt foncier, à l'impôt sur les gains immobiliers ou la fortune, sont venues s'ajouter des taxes multiples et onéreuses: taxes d'équipements, taxes pour les équipements collectifs et communautaires, taxe ordures, sans parler de la très prochaine taxe de plus value résultant des mesures de zonage. Dans le cadre des révisions légales imposées par la LAT, la gauche souhaite introduire une taxe de thésaurisation, perçue du propriétaire qui n'exploiterait pas l'affectation de son bien-fonds en zone à bâtir, de manière à l'inciter à réaliser les objectifs de densification. Les principes de garantie de propriété et de l'impôt non confiscatoire sont-ils encore respectés?
On perd de vue que la classe moyenne a consenti des efforts importants pour rééquilibrer les comptes de l'Etat de Vaud. A quand le rééquilibrage des sacrifices fiscaux? Il est désormais urgent d'apporter des solutions pour une meilleure répartition du fardeau fiscal des personnes physiques, par exemple par des augmentations linéaires des déductions pour charges, telles qu'assurances maladie ou loyers. Ou d'imaginer de nouvelles ressources fiscales, par une adaptation des instruments permettant d'imposer les transactions ou opérations s'effectuant sur des plates-formes numériques et qui échappent souvent à toute imposition. La fiscalité doit également faire sa révolution 2.0.
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