CathédraleÀ Saint-Pierre, les vitraux n’ont pas eu la vie facile
D’incendie en écroulement en passant par Réforme et Révolution, les verres peints les plus anciens ont fini au musée.

Du toc, les vitraux de la cathédrale Saint-Pierre? À cette question, le professeur Olivier Fatio, qui prêche de temps en temps du haut de la chaire de Calvin, répond sans hésiter: «Oui, ce sont des copies de la fin du XIXe siècle. Les originaux se trouvent au Musée d’art et d’histoire. Et n’oubliez pas de signaler qu’une peinture de 1794, destinée à remplacer le vitrail central de l’abside, est conservée à la Maison Tavel. Il s’agit d’une allégorie de la République par le peintre Jean-Pierre Saint-Ours.»
Ce détail illustre bien le destin mouvementé de l’ancienne cathédrale catholique, devenue temple réformé en 1536, puis sanctuaire d’une république égalitaire inspirée par le modèle français. Une courte période laïque pour l’édifice, qui retrouvera en 1802 son statut religieux. Le peintre Saint-Ours était membre de l’Assemblée nationale genevoise, qui siégeait à Saint-Pierre à l’époque révolutionnaire. Son allégorie quitte les lieux en 1798, car elle symbolise une indépendance que Genève vient de perdre en devenant française.