Ailleurs, les révélations sur la domiciliation fiscale de Valérie Dittli interloquent. Pour les Vaudois, il y a une impression de déjà-vu. Lors de la précédente législature, Pascal Broulis avait suscité un certain émoi avec ses impôts sainte-crix et sa vie lausannoise. À croire qu’un domicile fiscal hasardeux est un prérequis pour prendre la tête des finances de ce canton.
La semaine passée, les Vaudois ont appris que la nouvelle ministre des Finances, Valérie Dittli, n’avait encore jamais été taxée dans le canton de Vaud. Élue en avril 2022, elle était toujours domiciliée à Zoug en janvier de la même année. Non sans avoir fait un bref passage en résidence principale à Lausanne pour les élections communales de 2021.
Il y a cinq ans, ces mêmes Vaudois découvraient que Pascal Broulis payait principalement ses impôts à Sainte-Croix, alors qu’il passait le plus clair de son temps à Lausanne, où vit sa famille. À l’époque, il avait fallu attendre un mois afin que le Conseil d’État mandate le fiscaliste Xavier Oberson pour examiner la feuille d’impôt du chef du Département des finances. Avant de s’apercevoir que l’expert «indépendant» était un «ami» du ministre et d’en trouver un autre en catastrophe.
Pour l’affaire Dittli, le gouvernement n’aura mis que six jours pour nommer l’expert qui se penchera sur sa domiciliation fiscale, entre 2016 et 2021. Une période plus importante que les trois années auscultées dans le cas Broulis. Et cette fois, le Conseil d’État précise que l’avocat choisi «n’a aucun lien avec les parties concernées et qu’il n’est membre d’aucun parti politique».
C’est bien. À force de répétitions, le gouvernement apprend. Mais le Canton s’économiserait des sueurs froides si une expertise fiscale indépendante des candidats était réalisée avant leur entrée au Conseil d’État. Encore quelques affaires et on y arrivera.
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Éditorial – Affaire fiscale, «bis repetita»
Le Canton est ébranlé par les révélations sur la situation fiscale de Valérie Dittli, cinq ans après le cas Broulis.