Abus sexuelsAide adaptée en Valais pour les mineurs abusés
Une équipe de spécialistes a été installée à Sion au printemps dernier.

Le Valais offre désormais aussi une structure d'aide spécialisée aux enfants et adolescents victimes d'abus sexuels. Ouverte fin mai 2015, l'ESPAS suit pour l'heure une quinzaine de jeunes. Financièrement, elle navigue à vue.
Fini le temps où le Valais misait avant tout sur la prévention, via des cours dans les écoles. Avec l'ouverture d'ESPAS, les mineurs victimes de maltraitances sexuelles sont accueillis dans des locaux à Sion et soutenus par une équipe de spécialistes.
Il aura fallu vingt ans pour que le Valais suive ainsi les traces du canton de Vaud. «Le temps nécessaire sans doute pour que les mentalités évoluent et prennent véritablement en compte un domaine tabou et dérangeant», estime Sophie Pasquier, psychologue et responsable de l'antenne valaisanne de l'Espace de soutien et de prévention pour les personnes concernées par les abus sexuels (ESPAS).
Séances d'art-thérapie
Les enfants de 3 à 12 ans bénéficient d'une thérapie par le jeu et d'art-thérapie: «Ils expriment symboliquement leur vécu traumatique à travers le dessin, la peinture, des déguisements, du bricolage ou encore des figurines. Ils déposent ainsi leurs craintes, leurs questions et leurs tourments dans un cadre sécurisé», explique Sophie Pasquier.
La thérapie n'est jamais intrusive et généralement de courte durée. Victimes, familles et thérapeutes font un bilan après six ou sept séances déjà. «Le but est que l'enfant retrouve une image positive de lui-même et reprenne le plus rapidement possible sa vie d'enfant».
Quant aux adolescents, ils sont pris en charge par des psychologues lors d'entretiens individuels réguliers ou en séances de groupe. Toutes les familles concernées bénéficient également d'un suivi psychologique, si elles le souhaitent.
Une quinzaine de jeunes
Actuellement, cinq enfants et neuf adolescents sont suivis par ESPAS Valais. «L'évolution du nombre de prises en charge est très difficile à évaluer. Mais nous nous attendons à une augmentation, notamment du nombre d'adolescents», précise Sophie Pasquier.
Ces derniers prennent parfois eux-mêmes l'initiative de contacter ESPAS. Mais en général, les jeunes victimes sont envoyées par les centres de consultation LAVI (loi sur l'aide aux victimes d'infractions), les services cantonaux de protection des mineurs et de l'action sociale.
A vue
Les prestations en faveur des mineurs et de leurs parents sont en partie financées par le tribunal des mineurs ainsi que par le fonds LAVI du service de l'action sociale. Mais cela ne suffit pas.
ESPAS Valais ne peut exister actuellement sans la générosité des donateurs. «Pour l'heure, nous naviguons à vue et ce n'est pas une situation très confortable», relève la responsable de l'antenne valaisanne.
Victimes et auteurs d'abus
ESPAS Valais s'occupe également des adultes abusés et des mineurs auteurs d'abus. Ces derniers sont pris en charge depuis 2013, sur demande du tribunal des mineurs.
L'association ESPAS est présente dans les cantons de Vaud, du Valais et de Fribourg. Elle est née en 2015 de la réunion de deux institutions existant depuis plus de 20 ans: Faire le Pas et Familles Solidaires.
ats
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