Alinghi se souviendra longtemps de ce 79e Bol d'Or Mirabaud. Dans des conditions exceptionnelles avec une bise entre 15 et 18 noeuds, l'équipage du catamaran D35 a marqué la course de son empreinte en battant son grand rival du jour Lady Cat-Spindrift, co-skippé par Dona Bertarelli et Yann Guichard.

En l'absence d'Ernesto Bertarelli resté aux Bermudes pour la Coupe de l'America, la barre du D35 vainqueur a été confiée à Arnaud Psarofaghis, qui a confirmé son énorme talent. Le record détenu depuis 1994 en 5h01'51 a résisté pour neuf minutes au terme d'une bataille superbe à laquelle s'est mêlé le GC32 à foils Real Team, skippé par Jérôme Clerc, arrive 3e, neuf minutes derrière Alinghi.

Arnaud Psarofaghis, Yves Detrey, Nicolas Charbonnier, Nils Frei, Caroline Jonet et Pierre-Yves Jorand ont réalisé une performance en tout point remarquable. «M. Bertarelli m'a fait confiance et je ne voulais pas le décevoir, lâche Psarofaghis. L'équipage a fait du bon boulot de contrôle et de navigation. J'ai barré du départ à l'arrivée, mais c'est vrai que la course a été plus rapide que d'habitude. A l'entrée du Petit-Lac, au retour, on savait qu'on était très proche du record, mais c'était finalement un peu trop juste. Je pense qu'avec notre GC32, resté à Madère, nous aurions pu terminer encore plus vite en vent arrière avec nos foils.»

Jorand recordman du Bol

La deuxième victoire d'Alinghi dans le Bol d'or Mirabaud depuis 2013 en D35 porte à sept le nombre total de succès du team genevois. En l'absence de Bertarelli, Pierre-Yves Jorand est donc le seul à égaler le record détenu par Philippe Stern depuis 1992. «La force de notre équipe se résume à une multitude de petites choses, souligne Jorand. On s'appuie sur de fortes individualités qui ont du plaisir à naviguer ensemble pendant plus de 80 jours par année.»

Yves Detrey estime pour sa part que le Bol s'est joué à la sortie de la barge du Bouveret. «Nous avons pris tout de suite la tête sans jamais la quitter. Je suis hyper content car on a fait une course parfaite, sans tomber dans un piège. Bien sûr, poursuit le Vaudois, il y a toujours une part de réussite dans le Bol. C'était notre année. On n'a pas paniqué en étant derrière. Je crois qu'on a beaucoup appris de nos erreurs passées. Lady Cat allait un peu plus vite au portant, mais ne naviguait pas sur le même mode que nous. On a pu passer la pointe de Nernier de justesse alors que l'équipe de Lady Cat a dû empanner, ce qui nous a permis de conserver notre avance jusqu'au bout.»

Dans la catégorie multicoque M2, Team Work barré par Nils Palmieri s'est imposé avec en 6h11, soit une heure derrière Alinghi. Mais la surprise est venue des nouveaux bateaux volants Easy to Fly qui terminent à la 3e place avec Swiss Médical (Michel Vaucher) et à la 7e place avec Tixwave (Bernard Vananty).