La curiosité en primeur: Aller au marché comme partir en voyage

La curiosité en primeur – Aller au marché comme partir en voyage

Une promenade dans les étals, c’est aussi un tour du monde en puissance. La preuve dans un album pour enfants tout frais sorti.

Cécile Lecoultre

Publié: 23.04.2022, 19h02

Les globe-trotteurs le savent, la visite des marchés en dit souvent plus long que n’importe quel guide touristique. Maria Bakhareva, établie à Budapest, en a pourtant écrit beaucoup avant de se lancer dans un recensement de quelques hauts lieux de la gastronomie à l’arraché autour du monde. Le panier sous le bras, la monnaie toute prête et l’esprit curieux, la voyageuse a parcouru 24 marchés et, grâce à sa complice, l’illustratrice Anna Desnitskaya, en restitue la fraîcheur et l’énergie dans un album à l’irrésistible gourmandise.

Ce vivier d’artisans et de paysans possède des codes spécifiques selon les pays, notent les auteurs. Au marché bio d’Union Square, à New York, les bobos sont rois et Andrew Coté leur prophète, lui qui a installé sur les toits des buildings des ruches bruissantes d’abeilles. À Jérusalem, laïcs et religieux ne se mélangent pas, sauf au marché de Mahane Yehuda, où tous les genres se brassent dans un labyrinthe d’échoppes plus ou moins permanentes. À Nice, touristes lambda et Méridionaux pure souche dégustent pissaladière, socca dans des bourrasques odoriférantes. Le marché aux fleurs est juste à côté de la Marée du cours Saleya.

Évidemment, et ça se renifle dans l’ouvrage, les autochtones partent avec un tour d’avance dans cette aventure. Ainsi les bonnes adresses des amies du côté de Budapest ne manquent pas de peps. Au marché fermier de Szimpla, les auteures indiquent qu’il est possible de marchander une auto Trabant toute rouillée, une baignoire et des truffes récoltées dans les forêts de hêtres hongroises. Ça peut servir.

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