ConsommationAllez-vous vous priver d’alcool en janvier?
L’action «Dry January», organisée pour la première fois en Suisse, démarre ce vendredi. Le point en quatre questions.

C’est quoi?
Le «Dry January» est un mouvement mondial qui invite tout un chacun à faire une pause d’alcool en janvier, juste après la période des Fêtes, rappelle le Groupement romand d’études des addictions (GREA). Organisé en Grande-Bretagne depuis 2013, il a vu 4 millions de personnes y prendre part jusqu’ici. Ses instigateurs affirment que 69% des participants se sentent en meilleure santé, que 70% dorment mieux et que 72% réduisent leur consommation d’alcool à long terme.
Pourquoi en Suisse?
Aux yeux de ses organisateurs, le «Dry January» constitue «une opportunité de réfléchir au rapport que l’on a à l’alcool et aux contextes favorisant sa consommation». Si le mouvement arrive en Suisse en 2021, c’est en partie en raison du contexte très particulier lié à la pandémie de coronavirus. Les distractions et les lieux de socialisation viennent à manquer, puisque les restaurants, bars, centres culturels et de loisirs sont fermés. Une situation exceptionnelle qui devrait durer au moins jusqu’au 22 janvier. «L’alcool peut vite devenir un refuge, constate le GREA. Pourtant, s’il peut remplir des fonctions positives quand tout va bien, l’alcool n’est en aucun cas un remède pour soigner sa santé mentale.»
Les spécialistes de la prévention des addictions relèvent au passage les incidences sociales qu’a la consommation excessive d’alcool dans notre pays: des coûts globaux d’environ 2,8 milliards de francs par année et quelque 250’000 personnes affectées par une dépendance à la boisson. En Suisse, un décès sur douze est lié à l’alcool.
L’annonce du lancement du «Dry January» en Suisse a cependant provoqué des grincements de dents. Les secteurs de la restauration et de la viticulture, durement touchés par la crise sanitaire, ont émis de sérieux doutes quant à la pertinence d’une telle opération en cette période de morosité économique.
Qui soutient cette action?
Ce premier «Janvier sans alcool» est porté par la Croix-Bleue suisse, le GREA et l’organisation Staatslabor, avec le soutien de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Plusieurs personnalités romandes lui apportent leur soutien, dont l’animateur de la RTS Jonas Schneiter, l’ambassadeur de la Chaîne du Bonheur Jean-Marc Richard, l’ancien judoka et médaillé olympique Sergei Aschwanden, le youtubeur Axel Noverraz et le professeur Jean-Bernard Daeppen, chef du Service de médecine des addictions au CHUV.
Et vous?
Êtes-vous tenté ou agacé par l’expérience du «Dry January»? Plus de 1100 personnes ont participé à notre coup de sonde (non représentatif) le 30 et 31 décembre. Résultat: près de 40% des répondants se disent prêts à tenter l’expérience…
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