Nouvelle fresque à LausanneAmbiance Belle Époque pour une allée moins glauque
À la Cité, la ruelle du Lapin-Vert s’offre un saut dans le passé grâce à une galerie de personnages. La fresque de peinture naturelle se présente en alternative à la lutte contre les tags.
Du café et du charbon. C’est avec ces deux matériaux qu’une galerie de personnages s’est glissée dans le passage étroit qui s’enfile à l’arrière du restaurant La Pomme de pin, à la Cité. Peu reluisante de nuit, la ruelle du Lapin-Vert a été habillée de teintes sépia, une couleur qui évoque précisément la Belle Époque, la période racontée par cette fresque. C’est presque une scène de vie qui a pris place dans l’espoir de décourager les tags sauvages.
C’est dans le cadre d’une rénovation de l’immeuble que la gérance Publiaz a fait appel au peintre Sébastien Pridmore pour réaliser cette fresque. Connu pour réaliser lui-même ses peintures, il emploie «tout ce qui tache dans une cuisine» pour fabriquer ses colorants. À la Cité, une résine spéciale lui a permis de faire tenir durablement ces pigments contre la façade.
Personnages d’époque
L’artiste s’est inspiré d’une photo de 1900 pour réaliser cette fresque sur une dizaine de mètres. On y voit un boucher goguenard, quelques adultes en costume d’époque et une ribambelle de gamins. «Ce trompe-l’œil figure en réalité des membres de la famille de la propriétaire du bâtiment, explique l’artiste. Ils arborent le regard sérieux que l’on prenait alors pour poser; on est loin des selfies d’aujourd’hui!»
«Ce trompe-l’œil figure en réalité des membres de la famille de la propriétaire»
Pour la gérance de l’immeuble, l’intérêt est à la fois esthétique et sanitaire puisque la ruelle est parfois prise pour un urinoir à ciel ouvert par les noctambules. Selon Publiaz, les fresques sont en général respectées par les tagueurs. La situation semble d’ailleurs avoir déjà changé avec les couches de peinture, appliquées à la spatule pendant les deux mois de confinement. «Les enfants du quartier passaient tous les jours voir l’avancée de mon travail», dit Sébastien Pridmore.
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