Carnet noirL’ancien conseiller d’État vaudois Marcel Blanc nous a quittés
L’homme politique, fidèle partisan du courant agrarien de l’UDC, est décédé le 24 mars à l’âge de 88 ans.

Vendredi dernier, le canton de Vaud a perdu un de ses anciens conseillers d’État, Marcel Blanc. Né le 12 mars 1935 à Brenles, près de Moudon, agriculteur de profession, cet UDC a siégé au gouvernement vaudois du 5 mars 1978 au 30 novembre 1991, après avoir démissionné au mois d’août 1991, en cours de législature. L’Exécutif actuel déclare avoir appris la nouvelle «avec une grande tristesse».
Chef durant 13 ans du Département des travaux publics et de l’aménagement du territoire (l’actuel Département des infrastructures et des ressources humaines), il a en outre présidé le Conseil d’État à deux reprises, en 1982 et 1988.
En quittant le gouvernement, Marcel Blanc avait exprimé une fierté particulière pour les importants dossiers qu’il avait eu à conduire. Parmi ceux-ci, on note en 1979 la loi sur le plan de protection de Lavaux suite à l’acceptation de l’initiative «Sauver Lavaux» par le peuple vaudois, la loi sur l’aménagement du territoire en 1985, ainsi que le Plan directeur cantonal (1987).
«Ce M1, ce fut sa fierté»
Sans oublier la construction du Tramway du sud-ouest lausannois, devenu le M1, qui sera inauguré le 25 juin 1991. Marcel Blanc avait en particulier œuvré pour obtenir une subvention fédérale de près de 45 millions de francs pour la construction de cette ligne.
«Ce M1, ce fut sa grande fierté, se souvient le conseiller fédéral Guy Parmelin. Il y avait une étincelle dans ses yeux quand il en parlait. Je l’ai connu quand il venait faire les discours du 24 janvier dans les régions. C’était un excellent orateur, qui s’exprimait souvent sans texte écrit. Je garde le souvenir d’une personne très agréable à côtoyer, toujours de bon conseil, un homme politique pragmatique, plein du bon sens terrien.»
Marcel Blanc avait été élu à l’Exécutif de la commune de Brenles lors des élections communales de 1957, avant de devenir syndic en 1961, fonction qu’il occupera huit ans. Par la suite, Marcel Blanc avait siégé au Grand Conseil, de 1970 à 1978. Il présida son parti, le Parti des artisans, paysans et indépendants (PAI), devenu l’Union démocratique du centre (UDC).
Voix critique
Après le vote de l’exclusion du parti de la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf et de la section grisonne, Marcel Blanc avait exprimé un certain malaise face au nouveau style de l’UDC.
À la fin des années 1980, Marcel Blanc avait représenté le Conseil d’État face aux opposants au projet de la Confédération d’entreposer des déchets radioactifs à Ollon. Il y avait eu des débats enflammés avec Michel Renaud, vice-président et fer de lance du Comité antidéchets d’Ollon.
L’ancien conseiller d’État fut également membre de plusieurs commissions extraparlementaires dont notamment la Commission fédérale de la navigation aérienne et la Commission internationale pour la protection des eaux du lac Léman contre la pollution. Entre 1997 et 2000, il fut également membre des comités des conseils régionaux de la Société suisse de radiodiffusion et télévision. Il avait le grade de major au sein de l’armée.
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