En février à GenèveAntigel a le remède pour se réchauffer cet hiver
Emmenée par Caetano Veloso, Catherine Ringer et John Cale, la 13e édition s’annonce riche en concerts incontournables, également dans les arts vivants. À suivre du 3 au 25 février 2023.

Neige et froid sur Genève. La météo idéale pour présenter le prochain Antigel. Beaucoup de musique à l’affiche. Les arts vivants également. La 13e édition, du 3 au 25 février 2023, s’annonce copieuse, comme à l’ordinaire du festival le plus pop de la région.
Réunis mardi 13 décembre en conférence de presse, les organisateurs annoncent de grands noms. Caetano Veloso sous les ors du Victoria Hall, Catherine Ringer, de feu les Rita Mitsouko, en lecture érotique au Casino Théâtre, John Cale, de feu le Velvet Underground, dans l’écrin tamisé de l’Alhambra. Casino Théâtre et Alhambra qui seront, en 2023 plus que jamais, les deux salles où se dérouleront les concerts majeurs d’Antigel.
Et Patrick Watson, Timber Timbre, Bertrand Belin. Également Lous and the Yakuza, rappeuse belge qui monte, les Britanniques Black Country, New Road, leurs univers de cabaret électrifié évoquant David Bowie comme The Divine Comedy ou Pulp. Encore November Ultra, dernier phénomène en date, hexagonal celui-là, en matière de ballades extatiques susurrées du bout des lèvres.
On connaît Jaz Coleman, frontman de Killing Joke, figure du rock industriel des années 1980. Longtemps établi à Genève, ce musicien polymorphe, féru de permaculture, reprend ses propres arrangements symphoniques de Led Zeppelin, réalisés en 1997, cette fois pour l’Orchestre de la Suisse romande. Côté scène locale, les honneurs reviendront au producteur hip-hop Varnish La Piscine.
En fournissant son lot de têtes d’affiche renommées et de nouvelles sensations, la manifestation, c’est son habitude, se distingue par ses propositions internationales en particulier, ainsi Deerhoof, groupe iconique du noise rock, la Nord-Américaine Alela Diane en reine folk, l’Allemand Alva Noto comme son compère français Arnaud Rebotini pour l’électronique.
Souligner la venue de Justin Sullivan, leader du groupe anglais New Model Army, personnage anticonformiste, son timbre brut, son chant lancinant. Le 7 février 2023 (voir les autres dates sur le site d’Antigel), Sullivan s’exécutera dans le temple de Satigny.
Avec le temple de Dardagny, l’église de Presinge, la paroisse d’Anières-Vésenaz, celle de Choulex-Vandoeuvres encore, le festival se fait fort d’investir comme chaque année des lieux de culte aux dimensions intimistes. «Ce n’est pas une mince affaire de mettre des artistes dans de tels espaces, relèvent les organisateurs. Parfois, on nous demande même ce qu’ils vont chanter!»
Noter alors combien la musique folk, dada d’Eric Linder, né en Irlande, nourrit le festival. Folk, Emma Ruth Rundle, Arny Margret, Skullcrusher, Lisa Morgenstern, Kris Drever. Folk, la vedette Damien Rice, prévue le 28 mars à l’Alhambra. Une nouvelle saillie hors saison, idem lorsque la formation canadienne Godspeed You! Black Emperor, culte s’il en est, débarquera le 16 avril 2023 à l’Usine, sous la bannière de l’association PTR.
Suivre la licorne
Le volet arts vivants maintenant. Chargé de ramener dans le giron d’Antigel danses et performances, Gábor Varga a fort à faire du côté de l’africanité, du féminisme, de l’écologie et du handicap, notamment. Voir «Dear Human Animals» de l’activiste antispéciste zurichois Daniel Hellmann. «Nous sommes les amazones du futur» de Marion Thomas, écoféministe parisienne. Suivre «L’homme rare» de Nadia Beugré, origine ivoirienne, cinq hommes en scène pour «déconstruire la masculinité, le corps postcolonial». Atteinte d’ostéogenèse imparfaite, l’Italienne Chiara Bersani, 98 centimètres, poursuit quant à elle une licorne fabuleuse, sa «Gentle Unicorn».
Mentionner encore l’Australienne Stephanie Lake et le Ballet Junior de Genève, à l’enseigne de «Colossus», chorégraphie pour 42 danseurs et danseuses. Au registre local, on suivra cette carte blanche de Béatrice Graf et Rudi Van Der Merwe, «Sugarhex». Liste non exhaustive, couronnée par «Lovetrain2020» d’Emanuel Gat, une «comédie musicale» sur les chansons de Tears for Fears.
«Faire un festival est fondamental.»
À la direction d’Antigel, Eric Linder et Thuy-San Dinh réclament une fois de plus tous les regards sur leur manifestation. «Faire un festival est fondamental.» Parce qu’il y a eu le Covid, parce que c’est la guerre en Ukraine, nous disent littéralement les programmateurs.
On retrouve le travail de Shap Shap, le soutien de cette association aux artistes du «sud global». Huit ans de collaboration avec Antigel à l’enseigne de Global South, What’s Up?, à voir en particulier dans l’espace d’art contemporain du Commun, au centre-ville.
Manque encore les Made in Antigel. Les animations tout terrain, son, lumière, danse, musique et fumigènes, ont du succès auprès du public. Leur programme sera communiqué en janvier, avec le Grand Central, l’adresse festive du festival. «Un premier lieu a été retenu, qui nous a pété entre les doigts», lâche Eric Linder. «Le timing est toujours très serré», rappelle Thuy-San Dinh. Antigel, qui a le sens du drame («une vraie telenovela», plaisante la codirectrice), a toujours su trouver les solutions pleines d’éclat.
Antigel, 13e édition, du 3 au 25 février, Genève, divers lieux. Infos: antigel.ch
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