Antispécistes et citoyens unis contre une mégaferme
Une centaine de personnes ont protesté à Neuchâtel contre l'ouverture d'une halle d'engraissement qui accueillera 600 taureaux

Une «haie de déshonneur» attendait mardi en début d'après-midi les députés neuchâtelois à l'ouverture de la session du Grand Conseil. À l'appel de la section locale de l'association romande PEA (Pour l'Égalité Animale), un peu plus d'une centaine de personnes ont protesté dans le silence dans la cour du château de Neuchâtel contre l'ouverture prochaine d'une méga-halle d'engraissement de taureaux au Val-de-Ruz. Le bâtiment, de 100 m sur 37,5 m, accueillera d'ici à un mois sous le même toit 600 bovins destinés à l'abattage, un record au moins en Suisse romande.
«Cruauté», «souffrance»
«Peur», «cruauté», «souffrance», «exploitation», «injustice» ou encore «spécisme», pouvait-on lire sur les affichettes brandies à l'intention des parlementaires par les manifestants vêtus de noir, couleur du deuil. Les représentants des principales associations antispécistes et animalistes romandes ont fait le déplacement, de PEA à 269 Libération Animale en passant par la Ligue suisse contre l'expérimentation animale et pour les droits des animaux (LSCV), mais des citoyens neuchâtelois ont aussi pris part à l'action.
«Il était important pour nous d'être présents, même si nous ne sommes pas d'accord sur tout avec les antispécistes (ndlr: qui luttent pour la fin pure et simple de l'exploitation animale et donc de l'élevage)», a expliqué Florence Allimann, membre du CARVI (Citoyens pour une agriculture respectueuse du vivant). Outre les conditions d'élevage des animaux qui n'auront «pas d'accès à des pâturages» (mais à des courettes extérieures), la Neuchâteloise dénonce le fait que la ferme ait été bâtie sur une ancienne décharge, entre Coffrane et Montmollin.
Ces critiques s'ajoutent à de nombreuses autres. Depuis 2014, le projet a suscité des dizaines d'oppositions en raison notamment de potentielles nuisances (odeurs, trafic) ou de risques de pollution des sols et des eaux. Une pétition munie de 13 500 signatures a aussi été déposée. Mais ces résistances ont été balayées et les autorités ont donné leur feu vert. «La population n'a pas été écoutée, s'agace Elisa Keller, déléguée de 269 Libération Animale. Même si toutes les voies juridiques ont été tentées, nous ne baissons pas les bras!» Pour Florence Allimann, il s'agit aussi d'envoyer un signal pour parer à d'autres projets du même type.
Députés «impressionnés»
À leur arrivée au château au milieu des activistes en noir, plusieurs élus se sont dits «impressionnés» par le comité d'accueil qui leur a été réservé. Un certain malaise était perceptible. «J'ai l'habitude de consommer local, alors si même la viande locale provient d'élevages intensifs, on ne sait plus vraiment à quel saint se vouer», a confié Sarah Blum, du POP. «On peut penser ce qu'on veut de cette halle, mais elle respecte toutes les réglementations», a lui réagi Hermann Frick, du PLR.
Nous avons tenté sans succès, mardi, de joindre l'agriculteur derrière la ferme de la discorde. «Mes 600 taureaux seront heureux», a-t-il promis dans «Le Matin».
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