Que sera l’après-Covid?Après le corona, le fantasme de nouvelles années folles
Après de longs mois de restrictions, on prédit un monde nouveau avec la fin de la pandémie, plein de fougue, de liberté et d’insouciance. Le portrait craché des années 1920, ont souligné certains. Décryptage de l’historienne Mary O’Sullivan, professeure à l’Université de Genève.

Cet article a été rédigé par les journalistes de «Femina». Retrouvez plus d’articles sur Femina.ch
Une époque d’insouciance, de liberté et d’expérimentations, bref de nouvelles années 1920, c’est ce qui nous attend lorsque la pandémie sera enfin derrière nous, prédisent certains experts. Mais la décennie ayant suivi la grippe espagnole peut-elle servir de boule de cristal pour lire notre avenir? Pas si sûr, avance l’historienne Mary O’Sullivan, professeure à l’Université de Genève et spécialiste de cette période charnière du XXe siècle.
Les années 1920 sont désormais bien lointaines, pourtant elles semblent s’inviter de plus en plus dans le paysage médiatique depuis quelques semaines. Pourquoi ce soudain intérêt, selon vous?
Mary O’Sullivan: En ce moment, c’est assez frappant, en effet. Les années 1920 sont vraiment dans l’air du temps. Je crois que ce regard porté en arrière est lié à la recherche de parallèles sur les suites de la pandémie, comme un effort un peu désespéré de trouver des réponses positives à cette situation. Il y a un an, l’épisode de la grippe espagnole, entre 1917 et 1920, était relativement peu connu, avant de devenir un thème omniprésent une fois le premier confinement passé. Alors, un peu par réflexe, on scrute ce qui s’est passé juste après ce qui a été la plus grande pandémie avant celle du coronavirus.