Saga du «partygate»Après les amendes, Boris Johnson affronte les députés
Sanctionné dans l’enquête sur les fêtes en plein confinement, le dirigeant conservateur est attendu au Parlement britannique mardi.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson doit s’expliquer mardi après-midi au Parlement après l’amende qui lui a été infligée pour avoir enfreint les restrictions anti-Covid, à charge pour lui de convaincre les élus de sa bonne foi.
Il devrait évoquer cette amende parmi d’autres sujets, dont la guerre en Ukraine, pour essayer d’en minimiser l’importance.
Boris Johnson est le premier chef de gouvernement britannique en exercice sanctionné pour avoir enfreint la loi et il risque d’autres amendes dans le cadre de l’enquête sur le «partygate», nom du scandale des fêtes organisées dans les cercles du pouvoir pendant les confinements mis en place contre la pandémie.
Après l’émergence de nouveaux détails dans le Sunday Times, qui l’a décrit servant à boire et faisant un discours pour le départ de son chef de la communication le 13 novembre 2020, Downing Street a tenu à démentir.
«Si les dernières informations sont vraies, cela signifierait non seulement que le Premier ministre était présent à des fêtes, mais qu’il a été l’instigateur d’au moins l’une d’elles», a pour sa part fustigé la cheffe adjointe de l’opposition travailliste, Angela Rayner.
Selon l’avant-goût de son intervention au Parlement distillé dans les médias, Boris Johnson compte mettre en avant son rôle dans le soutien à Kiev, sa visite en Inde à la fin de la semaine, ou encore son projet controversé d’envoyer au Rwanda des demandeurs d’asile entrés illégalement au Royaume-Uni, pour décourager ces entrées illégales.
«Menteur»
Il n’est pas à l’abri de devoir affronter un vote visant à saisir une commission spéciale, qui serait chargée de déterminer s’il a ou non sciemment trompé le Parlement – synonyme de démission, selon le code de conduite ministériel – dans ses différentes explications au sujet du «partygate», après avoir assuré maintes et maintes fois que toutes les règles avaient été respectées.
Le ministre Brandon Lewis a défendu Boris Johnson mardi, assurant sur SkyNews que «ce qu’il a dit au Parlement, il le pensait vrai à l’époque».
Selon une étude publiée lundi, 72% des sondés ont une appréciation négative du Premier ministre, le terme revenant le plus souvent étant celui de «menteur». «La fureur n’a pas reculé», a tweeté le sondeur James Johnson, qui a réalisé l’étude. «Beaucoup de commentaires négatifs sont le fait de gens qui l’aimaient bien précédemment, mais qui ont changé d’avis».
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