La vanlife stagneAprès le boom, le marché des camping-cars ralentit
La pandémie a relancé en 2021 le concept de la maison roulante, mais la pénurie de puces et autres composants freine cette vogue.

L’an dernier, la vanlife triomphait aux Oscars et aux Golden Globes, voyant le film «Nomadland» rouler vers l’éternité en inscrivant dans l’histoire du cinéma sa réalisatrice Chloé Zhao et sa merveilleuse actrice Frances McDormand. Ce road-movie dévoilait la face obscure de ce nouvel art de vivre chez les bobos américains fauchés, loin des cartes postales de soleil couchant contemplés depuis le toit d’un minibus en toute liberté.
Au-delà du cliché, le camping-car, en 2021, a vu ses fans se multiplier en Suisse comme dans l’Europe entière. Dormir au gré de ses envies dans une roulotte à l’hygiène garantie, échapper à la quarantaine et autres plaisirs du voyage sans attache… les vanlifers, comme ils se surnomment, en partance pour les vacances ou pour la vie, avaient la cote. On a compté 2732 immatriculations suisses l’an dernier.
«L’impact du manque de pièces et de matières premières est massif.»
Las! Alors que le marché affichait une belle reprise depuis le début de l’année, le marché de la voiture de tourisme encaisse un nouveau revers.
«À la fin du mois d’avril, nous ne sommes qu’à environ 5000 immatriculations de plus que dans l’année d’effondrement en 2020», dit le porte-parole d’Auto-Suisse, Christoph Wolnik. «L’impact du manque de pièces et de matières premières est massif.» Et d’ajouter que la guerre en Ukraine n’a fait qu’aggraver le contexte déjà difficile.
Marché de niche
Dans cette sinistrose automobile, la niche du camping-car échappe à la dégringolade et maintient des chiffres quasi stables, forte des records établis les précédentes années. Ainsi, en 2021, le nombre d’immatriculations de véhicules de transport de personnes en Suisse et Liechtenstein (incluant donc les bus, autobus, etc.) était en hausse de 23,2% par rapport à 2020 – 8530 mises en circulation contre 6924.
Dans cette catégorie brillaient les vans, réel moteur de cette progression, avec un cœur de segment chiffré à 7588 en 2021 – 6005 en 2020, 4766 en 2019. Néanmoins, les nouvelles immatriculations de camping-cars sont en légère baisse au premier trimestre 2022, 2630 contre 2732 l’an dernier à la fin avril.
La suite reste suspendue à l’approvisionnement en semi-conducteurs et en matières premières, note Christoph Wolnik. «Si la production d’automobiles reprend de la vitesse, nous arriverons à réduire davantage le retard par rapport aux niveaux du marché d’avant-pandémie, car la demande est bien là. Nous espérons que l’approvisionnement des constructeurs automobiles reviendra à la normale au plus tard au second semestre 2022.»
Neuf ou occasion
Alors, véhicule neuf ou d’occasion? Le site du TCS note qu’un camping-car neuf coûte au minimum 45’000 francs et grimpe, sans même trop chipoter sur les aménagements, à 100’000 francs et plus. Quant aux vans usagés, les experts soulignent que le marché tendu a pour conséquence que «les bonnes affaires» sont pratiquement inexistantes.
Tous s’accordent d’ailleurs sur la dimension capitale de l’entretien de l’engin – dans ses parties mécaniques ou domestiques. À moins de vouloir voyager avec constance de cette manière, la location peut s’avérer judicieuse pour une expérience plus courte. Encore faut-il connaître ses dates précises de voyage, une donnée que les vanlifers purs et durs méprisent…
De là, les bourses en ligne permettent d’évaluer les besoins et leur prix. Occasions ou neufs, de particuliers ou de concessionnaires, les offres pullulent et peuvent être réduites à partir de sa check-list personnelle. Dernier conseil du TCS: personne ne fait de cadeau et toute demande de paiement anticipé devrait alerter sur le sérieux du vendeur.
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