Revue nationale «arCHaeo»Archéologie Suisse se paie un lifting pour toucher le public
Seul magazine national du genre, la revue des archéologues suisses change de visage.

Le visage de notre archéologie nationale vient de prendre un coup de jeune. Redessinée, modernisée, repensée pour être plus accessible et pour mieux parler au public, l’unique revue suisse d’archéologie, «as.», sort sa nouvelle formule, «arCHaeo». Le résultat d’un long travail mené par la faîtière des archéologues, qui a revu tour à tour son site internet, ses supports de communication et, au-delà, la manière de se positionner et de toucher le public. Une «révolution copernicienne», n’hésitent pas à lancer les auteurs.
Le but? Continuer à se faire la vitrine de la recherche et des principales découvertes, depuis les vallées grisonnes jusqu’aux champs du Gros-de-Vaud. Assurer la promotion de la branche, tout en donnant un reflet des débats, des enjeux et des combats de la profession.
«La formule de la revue avait 20 ans, finalement elle ne correspondait plus aux attentes du grand public qui ne s’y retrouvait pas, ni à celles des archéologues qui y cherchaient des informations scientifiques», résume le président de la faîtière, l’actuel directeur du Musée cantonal vaudois d’archéologie et d’histoire, Lionel Pernet. Les chercheurs sont donc renvoyés vers l’«Annuaire d’Archéologie Suisse», véritable mémoire de la profession dont la numérisation des archives est prévue, tandis que la revue, trilingue, revoit son langage et son lectorat, dans un marché de niche déjà bien occupé. On citera le magazine romand «Passé Simple», ainsi qu’une foule de concurrents privés allemands ou français.
Découvertes et questions de fond
«arCHaeo» a revu le fonctionnement interne afin de mieux représenter des régions suisses dont le patrimoine est plus discret. Son premier numéro, tiré à 4000 exemplaires, part à la conquête du grand public avec des textes revus, plus de place à l’image, aux personnes, aux objets, aux découvertes, aux expositions ou nouvelles publications, numériques ou non. On y apprendra par exemple la découverte de monnaies du carolingien Charles III à Bâle-Campagne, faisant vieillir singulièrement le site d’Altschloss… que la logistique existait déjà au néolithique… qu’il est possible de visiter les grottes dell’Orso (TI) avec des lunettes 3D… comment Laurent Flutsch voit la profession… ou encore que l’archéologie peut réfléchir à l’anthropocène.
«On s’est rendu compte qu’il y avait une attente pour l’état des connaissances, mais aussi sur les questions de fond, avance l’archéologue vaudoise Lucie Steiner, rédactrice francophone de la revue. Qu’est-ce que l’archéologie peut apporter à la société, par exemple? Quels sont les axes de recherche et les questions que le public se pose?»
«arCHaeo» ne sera pas en kiosque, mais disponible sur abonnement, et ses articles accessibles librement en ligne sur les plateformes scientifiques.
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