Selon un communiqué officiel, le prêtre a été arrêté par la police ce mardi alors qu’il se trouvait «de manière suspecte» à bord d’un SUV stationné en bordure de route. Il aurait alors été interpellé «en état d’ébriété et en compagnie d’une jeune femme». «La police nationale enquête sur le prêtre Jaime Ivan Montesinos Sauceda pour avoir commis des actes qui portent atteinte à l’indépendance, la souveraineté et l’autodétermination de la nation», ajoute le communiqué.

Le diocèse d’Esteli, au nord de la capitale, a indiqué cette semaine que deux de ses prêtres étaient confinés dans une maison de l’Église catholique à Managua, sur ordre de la police qui enquête sur des «questions administratives». Les relations entre les autorités et l’Église semblent avoir atteint un point de non-retour depuis que le pape François a qualifié en mars le gouvernement d’Ortega de «dictature vulgaire».

Daniel Ortega, au pouvoir depuis 2007, a durci au cours des dernières années son contrôle sur ses opposants en invoquant notamment une loi sur les «agents étrangers» ou réprimant les atteintes à la souveraineté nationale.

Les autorités ont exilé en février 222 opposants emprisonnés et les ont déchus de leur nationalité tandis que d’autres, déjà réfugiés à l’étranger, ont également été privés de leur nationalité. Ils se sont alors retrouvés interdits de rentrer au pays. Des milliers d’organisations, dont des universités catholiques ou la Croix-Rouge locale, ont été privées de personnalité juridique et leurs biens ont été expropriés.

Depuis la répression des manifestations du printemps 2018 qui a fait plus de 300 morts selon l’ONU, les États-Unis et l’Union européenne ont imposé des sanctions contre le gouvernement nicaraguayen. Selon ce dernier, ces troubles étaient en réalité une tentative de coup d’État fomentée par Washington avec le soutien de l’Église catholique locale.

Jaime Ivan Montesinos Sauceda, âgé de 61 ans, est le curé de l’Église Jean Paul II du diocèse de Matagalpa, au nord de la capitale. Jusqu’en août 2022, le diocèse était administré par l’ancien évêque Rolando Alvarez, date à laquelle il a été, lui aussi, arrêté et condamné 26 ans de prison pour «trahison et conspiration».

AFP/Iñaki Dünner

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