Manifestations populairesAu régime Covid, la Revue de Thierrens se mue en café-théâtre
Le risque financier était trop important au moment où il fallait décider d’annuler ou non. Mais les organisateurs ont trouvé «une combine» pour ne pas laisser leur public en carafe.

Pour beaucoup, c’est un rendez-vous incontournable de fin d’année. Un peu comme un réveillon de la Saint-Sylvestre avec quelques jours d’avance, pour dire «adieu bonne» à l’exercice qui s’achève et se projeter vers l’an neuf. Mais, pour la deuxième fois consécutive, les habitués de la Revue de Thierrens devront faire sans. Ou plus précisément différemment. Car, comme les principaux artisans de ce spectacle quadragénaire l’avaient soufflé en fin d’été, «y a quand même une combine».
La décision de renoncer au spectacle habituel n’a pas été facile à prendre, bien évidemment. Mais pour être fin prête à la mi-novembre, la troupe se met en branle entre fin mai et début juin. Et à ce moment-là, à moins de s’appeler Madame Irma, difficile d’imaginer quelle serait la situation sanitaire de fin d’année ou de connaître les exigences du Conseil fédéral pour la tenue de manifestations.
Risque financier
Bien que l’organisation s’appuie sur une solide équipe de bénévoles, une édition de la Revue a un coût: 150’000 francs, à charge du club de foot local, à l’origine de cette aventure née dans les années 1970. Une annulation en cours de route aurait mis à mal ses finances. Pire: elle aurait pu mettre la Revue en péril. «Et on ne parle même pas ici de la déception des acteurs, danseuses, musiciens», note Christian Crisinel, un des principaux artisans de la Revue.
La décision formelle de renoncer est tombée à la mi-août. Mais dans l’esprit des membres du staff, elle était prise depuis un mois et demi. «On reste des amateurs, donc si on se lance en août, c’est trop tard. On a donc fait le choix de la sagesse. Parce que pour nous, c’était aussi impensable de réduire la voilure. Et je suis certain que le public ne s’y serait pas retrouvé non plus…»
«Cela aurait été contre-productif de proposer une Revue à voilure réduite.»
Mais même si l’annulation 2020 tombait sous le sens pour tout le monde, vivre une seconde année blanche était compliqué à appréhender. La mise sur pied de soirées café-théâtre s’est imposée comme un moyen d’y remédier. Mais aussi comme une manière de garder le contact avec les spectateurs de la Revue.
Pas question cependant de les faire venir à la grande salle, redimensionnée. «Non, cela aurait été contre-productif, comme de proposer une revue à voilure réduite», reprend Christian Crisinel. Les 17 soirées agendées se dérouleront ainsi dans le cadre plus intimiste de la buvette récemment rénovée du FC Thierrens. L’esprit de la Revue y soufflera tous les soirs, parce qu’en plus des Romands invités – Nathalie Devantay, Pierre Miserez, Thierry Meury et Jessie Kobel – rires, sketches et chansons seront assurés par des habitués de la manifestation thierranaise.
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