Le livre et le Covid, chapitre 3. À l’incipit de cette drôle d’histoire, tout a fermé. Au deuxième chapitre, les librairies romandes ont enregistré une ruée dans leurs échoppes, la porte à peine rouverte. À de rares exceptions près, comme le Rameau d’Or, à Genève, qui lançait un crowdfunding pour s’en sortir, tous articulaient d’excellents chiffres l’automne dernier. Du côté des éditeurs, enthousiasme plus modéré, notamment parce qu’à l’exception du Livre sur les quais, à Morges, peu d’événements ont pu avoir lieu, tandis que les dédicaces étaient annulées dès novembre.
Au chapitre 3, nouvelle fermeture, le statut de bien essentiel du livre n’ayant pas convaincu, mais avec un rebondissement comme dans toute bonne intrigue: l’avènement du «clic & collect». Les librairies limitent la casse, travaillent bien, voire très bien pour certaines. Tout se passerait donc à merveille pour le livre, bien culturel qui a la faveur du public à l’heure où spectacles, concerts et musées sont en berne? À la tête de L’Âge d’Homme, Andonia Dimitrijevic n’en peut plus d’entendre que «pour toi, ça doit bien aller».
Ayant diversifié ses activités, avec un café végane en plus de sa maison d’édition, elle souffre des deux côtés. «Le pire, ce doit être pour le café», s’entend-elle toujours asséner. Non. Car là les aides existent. Contrairement aux métiers du livre, exclus des cas de rigueur de la Confédération. Une initiative comme celle lancée par le canton de Vaud en décembre, permettant aux enseignants d’acheter en librairie un livre d’un auteur romand offert aux élèves, a profité à toute la chaîne. L’association Livresuisse a aussi incité les lecteurs, symboliquement, à soutenir l’ensemble du secteur.
«Tous serrent les dents, espérant ne pas se voir retourner trop d’invendus.»
Malgré cela, la tête dans l’eau, Andonia Dimitrijevic relève le manque de liquidités et les poursuites qui arrivent. D’autres font état de pertes de 20% pour 2020. Alors tous serrent les dents, espérant ne pas se voir retourner trop d’invendus. Et appellent à un éclaircissement de l’horizon, pour pouvoir de nouveau agir et planifier. Au risque, sinon, de finir cette drôle d’histoire prématurément, avec des éditeurs romands… qui n’éditent plus. Ou si peu.
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Edito – Au troisième chapitre, la fin de l’histoire?