Université de LausanneAussi vivant qu’une métropole, le Vortex a vécu sa première rentrée
Entre les derniers coups de pioche et déplacements de meubles, une véritable petite ville est en train d’émerger sur le campus de l’UNIL.
«On voit plein de monde, c’est vraiment cool!» Depuis une semaine, les quelque 850 étudiants habitant l’édifice donnent vie au Vortex au rythme de la rentrée universitaire. Entre les bancs et canapés de cette enceinte de 137 mètres de diamètre, des nouveaux arrivants se rencontrent pour la première fois à côté de la fontaine ruisselante nichée dans la cour: «On a écrit un message sur une application qui regroupe tous les résidents pour dire qu’on allait prendre l’apéro au lac, on sera environ 50», nous explique Maëva, en première année de géosciences.
Ne pouvant accéder aux enseignements en présentiel qu’un jour sur trois, beaucoup sont contraints de rentabiliser leur appartement par des journées de cours en ligne, enfermés chez eux. Certains d’ailleurs ne peuvent pas encore sortir. Le Vortex compte pas moins de 110 nationalités différentes parmi ses résidents, dont notamment des Français ou Espagnols fraîchement arrivés sur le sol helvétique, et soumis à une quarantaine obligatoire de dix jours. «Avec l’appli, on a pu aider ces personnes en allant faire leurs courses par exemple», raconte Katia, arrivée de France cet été.
Le «Colisée de Chavannes» ne manque vraiment pas de vie. En son sein, le collectif d’artistes Ici-Même s’occupe d’organiser des rencontres pour que chacun puisse découvrir ce lieu nouveau et peu commun. L’expérience est un succès: «Nos balades ont souvent réuni plus de 40 personnes. Nous avons également convié des voisins du quartier à venir découvrir le Vortex en passant une nuit dans un de ses appartements, et ils étaient ravis», explique le collectif mandaté par l’Université.
Les logements font aussi le bonheur des habitants. Ardelan, étudiant en sciences politiques, et son colocataire Dimitri se vantent d’avoir le meilleur appartement: «Il paraît que le président du Comité olympique y a habité. On est tout en haut, on a la vue sur Lausanne d’un côté, sur le lac de l’autre.» Une satisfaction compréhensible, quand on apprend que les jeunes Français sont restés cinq jours devant leur ordinateur pour obtenir une chambre dans cette enceinte très prisée.
«On a eu de bons retours des résidents, le complexe vit bien, il y a une réelle envie de rencontre et de partage. Certaines personnes mangent même ensemble en plaçant des tables devant leur appartement sur la coursive», se félicite Julien Meillard, adjoint du vice-recteur en charge de la durabilité et du campus lausannois. Cette fameuse rampe, longue de 2,8 km au total, sert aussi de piste d’entraînement aux adeptes du footing matinal. Un étudiant en génie mécanique à l’EPFL détient même le temps record de montée de la spirale.
Un toit qui fait office de terrasse
Tout en haut de la rampe, l’équipe du «Perchoir» met quelques derniers coups de perceuse pour être prête à servir les étudiants. Ce rooftop bar est une idée d’Arthur Prost et Gilian Golay, dont le premier est l’un des fondateurs du Pointu, au centre de Lausanne. Le Perchoir ouvre ses portes mercredi, et semble bien parti pour devenir la référence en matière d’afterwork estudiantin.
Au milieu des 1200 panneaux photovoltaïques posés sur le toit, l’établissement peut accueillir 50 clients assis à l’intérieur, bien plus sur sa terrasse, mais toujours dans le respect des normes sanitaires. «Ouvrir un bar en période de Covid, c’est un énorme challenge. Je dois réapprendre mon métier», raconte Romain Joseph, ancien barman de la Giraf choisi pour gérer l’endroit. Le bar n’est pas soumis aux restrictions de l’UNIL, mais doit logiquement suivre les mesures sanitaires imposées par le Conseil d’État vaudois. En raison des nouvelles mesures dictées par le Canton, la grande fête d’inauguration a été annulée. «Il y a une contradiction entre notre envie de créer des liens entre les gens et notre obligation d’éviter les rassemblements. Des agents de l’UNIL veillent à faire respecter les mesures sanitaires», développe Julien Meillard.
Le concept du lieu s’inscrit dans le projet de durabilité du campus. Le Perchoir propose des bières et alcools locaux. Au rez-de-chaussée, le restaurant «Vortex Coffee&Food» suivra cet esprit dès le mois d’octobre. «L’idée est d’avoir une carte flexitarienne et des produits de la région. Il y aura un buffet et un take-away», ajoute Romain, qui s’occupe aussi du restaurant. Il espère que son établissement collaborera avec le Vorace, l’épicerie coopérative installée à côté.
Quatre locaux commerciaux doivent encore être attribués. «On ne veut pas ouvrir d’autre magasin alimentaire pour éviter la concurrence, mais un coiffeur-barbier aurait par exemple tout à fait sa place dans l’enceinte», explique Julien Meillard. On peut dès lors affirmer que le Vortex a encore de beaux jours devant lui.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.