Un nouveau quartier a élu domicile sur les hauts de Lausanne: les Fiches Nord. Une vingtaine d'immeubles répondant aux labels Minergie-Eco et Minergie-P-Eco se dressent fièrement, symboles d'écologie, de mixité sociale et d'une qualité de vie promouvant l'entraide et la participation citoyenne.

Le quartier est situé à une minute à pied de la station M2 Fourmi. Elle porte d'ailleurs bien son nom: mille-pattes, sauterelle ou élégant papillon, plongé dans le cadre verdoyant de ce quartier, l'habitant pourrait avoir l'impression d'avoir été transformé en insecte.

Calme enchanteur

Des sentiers serpentent entre les bâtiments en direction du lac et des noues permettent de recueillir l'eau de pluie. Des prairies fleuries, des arbres fruitiers et un calme enchanteur et presque surnaturel dans une ville aussi fourmillante que Lausanne complètent ce décor de carte postale.

«Chacun apporte sa petite pierre à l'édifice», explique Natacha Litzistorf, la directrice du logement, de l'environnement et de l'architecture de la Ville de Lausanne. C'est dans ce but que l'association des habitants du quartier a vu le jour le 10 avril dernier. Cette dernière s'occupe principalement des jardins potagers et des locaux communautaires. Le mot d'ordre étant toujours le «vivre-ensemble».

A la tête de l'association, Coralie Amiguet a déposé récemment ses cartons aux Fiches Nord. «J'ai été séduite par le concept d'écoquartier. Il s'agit d'un quartier vivant, grâce aux relations entre les individus et également à la biodiversité qui y est présente», précise-t-elle.

Samedi dernier, plusieurs habitants se sont retrouvés afin de participer aux premiers ateliers potagers sous la supervision de Christian Bavarel, horticulteur. Au total, une surface de 500 m² sera exploitée.

Mixité

Autre point fort des Fiches Nord, la mixité, encouragée par la diversité des offres de logements qu'ils soient subventionnés, contrôlés, au prix du marché ou à acheter.

«Le quartier des Fiches Nord est aussi un prototype servant de cobaye pour Métamorphose, le futur quartier des Plaines-du-Loup», explique Bernard Matthey, mandaté pour faire respecter la charte urbanistique lors de la construction.

David Aebischer, installé depuis peu, s'affaire tout sourire autour d'un potager. «Les gens se saluent tous ici. On a l'impression de vivre à la campagne plutôt qu'en ville.» Ce biologiste de profession séduit également par le concept d'écoquartier, parle des Fiches Nord comme d'un petit village.

Pour Antonio Gagliarde, jeune retraité et l'une des premières personnes à avoir emménagé ici en octobre dernier, l'esprit y est positif et convivial.

Pourtant, de la bouche des habitants ne fusent pas que des éloges. Ils sont par exemple nombreux à regretter qu'aucun commerce n'ait été prévu dans le projet de base. Une épicerie pourrait voir le jour sur l'initiative de quelques résidents.

Les Fiches Nord, dont les dernières constructions seront achevées en 2019, accueilleront au final plus de 670 logements, deux crèches, une école primaire ainsi que des terrains de sport et de nombreuses aires de jeu.

«Le défi a été de créer une dynamique tout en respectant le plan général d'affectation», explique Bernard Matthey. Le défi semble avoir été relevé presque haut la main si l'on en croit les habitants. Une pelle à la main, ils déambulent allègrement à travers les potagers et les immeubles et mettent la main à la terre pour faire des Fiches Nord plus qu'un simple quartier prototype.

Chloé LiechtiTexte et photos