Avec sa grande salle, Aigle veut créer l'événement
Longtemps attendu, l'Espace Événements des Glariers (EEG) entre dans sa phase concrète. Ouverture prévue en 2022.

Serpent de mer de la vie locale et associative aiglonne, le projet de grande salle qui remplacera la vétuste Halle des Glariers (dont le coût de réhabilitation dépassait les 5 millions) est enfin sous toit. Le Conseil communal devra se prononcer sur l'octroi de 24,7 millions pour financer ce qui représente l'œuvre la plus importante de la législature… et de la suivante.
«Sauf couac ou procédure lancée, nous espérons ouvrir en septembre 2022, après environ deux ans de travaux», annonce Isabelle Rime, municipale chargée du dossier. Le futur espace, dessiné par Graber Petter Architectes, à Aigle, se situera à quelques encablures de la vieille halle construite en 1923 et qui sera conservée «peut-être pour en faire un marché couvert, ce qu'elle fut durant un temps», note le syndic Frédéric Borloz. Entre les deux, une vraie place de vie. L'Espace Événements des Glariers (EEG) se veut «de manière totalement prioritaire la maison de nos sociétés locales», assure Isabelle Rime. Néanmoins, l'exécutif a aussi d'autres ambitions, celle de doter la ville et le Chablais d'un «nouvel écrin apte à accueillir des manifestations entre Lausanne et Sion, Montreux et Martigny».
Polyvalent et modulable, l'EEG, d'une longueur de plus de 100 m pour un peu moins de 11 m de haut, est conçu pour accueillir une vraie saison culturelle ponctuée par des spectacles divers. Société spécialisée, Chassot Concept en assumera programmation et organisation. «Ce complexe, idéalement placé, va répondre à une demande d'organisateurs privés qui ne trouvent pas souvent d'espaces de cette volumétrie», explique Richard Chassot. La société du patron du Tour de Romandie et du Comptoir helvétique aura aussi à charge de remplir l'EEG avec séminaires, conférences ou congrès.

Au rez, on trouvera une scène et une salle pouvant accueillir 900 personnes. L'étage se compose principalement de quatre salles de dimensions variables, dont deux modulables, pour une capacité globale d'environ 300 places. Sous l'édifice, un parking à deux niveaux avec 180 places de parc, soit le nombre actuel du parking gratuit sur lequel sera érigé l'EGG.
Parking et coûts
«Je suis très satisfait par ce projet. Enfin nous aurons une salle digne de ce nom à Aigle. En revanche, le parking me semble sous-dimensionné et j'attends de la Municipalité qu'elle propose des solutions», avance Jean-Luc Mayor, élu UDC qui parle en son nom – comme tous nos autres interlocuteurs conseillers communaux. Convaincu «par l'utilité de la grande salle», le socialiste Michel Claudel partage ce point de vue et «aurait souhaité qu'on construise un niveau supplémentaire pour le parking». Pour le syndic, «pas sûr que le Canton soit d'accord. Et ça a un coût supplémentaire important. Par ailleurs, nous avons des possibilités de parquer les voitures sur des aires de dégagement à toute proximité.» Nicolas Biffiger (AlternativeS-Les Verts) juge la dimension adaptée. «Elle s'inscrit dans une vision globale diversifiée de la mobilité locale.» D'autant plus que «le public pourra se rendre à l'EGG en bus ou à pied depuis la gare en moins de dix minutes», ajoute la municipale Maude Allora.
«Je suis très satisfait par ce projet. Enfin nous aurons une salle digne de ce nom à Aigle»
Élu PLR, Fabrice Cottier, aussi président de la FSG Aigle-Alliance, regrette que l'EGG ne fasse pas plus de place au sport, comme ce fut évoqué un temps. «Le projet ne prévoit que des démonstrations de certains sports. On ne pourra donc pas y organiser de compétitions. C'est une déception.» Alain Moret, de l'Entente aiglonne, est sur la même ligne: «Nous aurions souhaité profiter de la vétusté de nos salles de gym pour créer une grande salle polyvalente, moderne et adaptée aux événements sportifs, pour les écoles pendant la journée et servant de salle pour les sociétés ou des spectacles les week-ends.»
Les coûts – construction, amortissement, intérêts, exploitation – questionnent. Fabrice Cottier relève que le projet, devisé à 24,7 millions, était estimé à 16,5 en 2015. «La muni doit nous convaincre que le projet est viable, qu'on a les moyens de se le payer», dit Michel Claudel. Nicolas Biffiger attend que «les retombées économiques directes et indirectes soient positives afin que ce nouvel emblème équilibré et intégré dans son environnement ne devienne pas un boulet financier». Pour Alain Moret, «l'Entente aiglonne s'inquiète de l'endettement de la commune et de la rentabilité d'une salle chère et inaccessible financièrement aux sociétés locales». La Municipalité se veut rassurante. «Au final, les charges restantes seront de 207 000 francs par an. C'est moins que le bénéfice enregistré ces dernières années. Ça paraît donc acceptable», conclut le syndic.
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