Cyclone au MozambiqueAxes routiers rouverts, menace d'épidémies
Des axes routiers clés ont rouvert lundi au Mozambique après le passage du cyclone Idai, tandis que les ONG redoutent des épidémies.
Des milliers de rescapés, toujours isolés dix jours après le passage meurtrier du cyclone Idai au Mozambique, vont pouvoir recevoir nourriture, tentes et médicaments grâce à la réouverture d'axes routiers clés. Le pays est désormais menacé par des épidémies, de vraies «bombes à retardement» selon la Croix-Rouge.
Le cyclone, qui a provoqué inondations monstres et éboulements de terrain et pris de court les secours, a fait plus de 700 morts au Mozambique, pays le plus touché, et au Zimbabwe voisin. Mais ce bilan est amené à grimper «au fur et à mesure que nous atteignons des régions isolées», a prévenu lundi le ministre mozambicain de l'Environnement Celso Correia, chargé de la coordination des secours.
Au total, près de deux millions de personnes ont été touchées par le cyclone et ses inondations en Afrique australe (Mozambique, Zimbabwe et Malawi). Nombre d'entre elles ont perdu maisons, récoltes ou encore vêtements.
Accès à l'eau
La ville de Buzi (est du Mozambique), l'une des plus affectées par les intempéries, est de nouveau accessible par la route. Des camions transportant une quinzaine de tonnes de nourriture étaient en route lundi pour cette ville dévastée par les inondations, où de nombreux habitants dorment encore dans les rues ou sur les toits.
«Cela va être beaucoup plus rapide d'acheminer l'aide» après la reconstruction express de routes emportées par les eaux, s'est réjoui Saviano Abreu, du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).
L'accès à l'eau devait aussi être rétabli à Buzi avant la nuit de lundi à mardi, selon le ministre Correa. La rivière Buzi est rentrée dans son lit, a constaté un journaliste de l'AFP.
Choléra, typhus, paludisme
Le grand défi pour les autorités et les secours est désormais d'éviter la propagation d'épidémies. Car les rescapés du cyclone Idai sont confrontés à une «bombe à retardement», a mis en garde lundi le chef de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), Elhadj As Sy, qui a «tiré la sonnette d'alarme».
Il y a un «risque élevé de maladies transmises par l'eau», comme le choléra, le typhus et le paludisme, ce dernier étant endémique dans la région, compte tenu des eaux stagnantes, du manque d'hygiène, des corps en décomposition et de la promiscuité dans les centres d'hébergement, a-t-il expliqué.
Le gouvernement mozambicain a déjà identifié quelques cas suspects de choléra, mais ils n'ont pas encore été confirmés, a précisé M. Sy, prévenant qu'une épidémie de choléra à grande échelle à la suite de ce type de catastrophe ne serait pas surprenante. Dimanche, Maputo l'avait jugé «inévitable».
Diarrhées
«Un important nombre» de cas de diarrhées a également été enregistré, selon les autorités mozambicaines. Or, les diarrhées sont «tueuses», a prévenu Sebastian Rhodes-Stampa, du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies. «Ce n'est pas comme quand on est à la maison et qu'on a accès à de l'eau au robinet. Si vous êtes en pleine nature, c'est un vrai problème», a-t-il expliqué.
A Beira, à l'école secondaire Samora Machel, où s'entassent un millier de sinistrés, des employés de la Croix-Rouge distribuaient lundi des prospectus expliquant comme prévenir le choléra: lavage des mains, enfouissement des matières fécales...
Enfants traumatisés
La décrue se poursuivait lundi. Mais les inondations ont déjà détruit environ un demi-million d'hectares de récoltes, selon Ocha, laissant craindre des pénuries alimentaires dans les mois qui viennent.
A New York, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, a lancé un appel à trouver 282 millions de dollars afin d'aider le Mozambique pour les trois prochains mois. Cet argent aidera à fournir de l'eau, des soins et des abris pour les populations qui ont tout perdu lors du passage du cyclone Idai, a-t-il précisé.
Les humanitaires tentaient aussi de réunir les familles séparées par les intempéries. Chaque jour, ils reçoivent «des appels de parents désespérés à la recherche de leurs enfants», a expliqué l'organisation Save the Children. Des enfants sont aussi «traumatisés après avoir apparemment vu leurs parents emportés par les eaux ou après avoir perdu des frères et soeurs», a ajouté Ocha.
AFP
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