Baptiste Amstutz plus libre encore en duo
Le guitariste lausannois publie une série de morceaux impromptus, composés et enregistrés en deux jours seulement.

Être créatif et prendre du plaisir: les seuls mots d'ordre donnés par le guitariste lausannois Baptiste Amstutz à ses invités, qui concoctent avec lui les morceaux de son premier projet solo: «Babastutz». Des duos impromptus, répartis sur quatre format EP de cinq titres à paraître tous les six mois. La deuxième pièce du puzzle, sobrement intitulée «04-20» d'après son mois et son année de sortie, est dévoilée ce vendredi sur les plateformes numériques. «10-19», le premier opus, est déjà disponible depuis… octobre dernier.
Chaque morceau a son guest, choisi par «affinité artistique» dans la longue liste d'amis musiciens de cet ancien étudiant de l'HEMU. Sur les deux premiers EP, il invite notamment le trompettiste Shems Bendali, le rappeur Oni, le claviériste Matthieu Llodra, la chanteuse Loraine Cotting ou le multi-instrumentiste Valentin Liechti. «J'ai volontairement choisi des invités aux univers très différents, pour explorer le maximum de styles musicaux. La cohérence entre les titres n'a pas d'importance.» Électron libre, Babastutz navigue entre musique improvisée, rock, folk, hip-hop ou electro.
Aucune règle, si ce n'est de ne pas s'en donner. Du moins côté artistique. Le guitariste de 31 ans a tout de même posé une contrainte en termes de temps. Chaque morceau doit être composé et enregistré en deux jours seulement dans un studio lausannois. «Il faut se mettre une limite. Avec des musiciens aussi créatifs, on pourrait passer des semaines à peaufiner un seul titre. Ici le résultat n'est peut-être pas parfait, mais il est vrai, spontané et beau.» La première journée fait office de laboratoire, durant laquelle le Lausannois d'origine jurassienne et son invité laissent parler leurs instruments. Avant de tomber d'accord sur une idée, qu'ils concrétisent le lendemain.
Guitariste qui a longtemps préféré accompagner les autres plutôt que «de se mettre en avant», notamment au sein des formations Polar Circles, Tweek et Professor Wouassa, ou aux côtés des chanteuses Forma et Shana P, Baptiste Amstutz ressentait un besoin de liberté. Une envie de se lancer sous son nom, «à la fois pour me faire une carte de visite et ne pas être obligé de rentrer dans des cases, être loin de toute logique commerciale. Je voulais expérimenter des choses, créer des rencontres artistiques.»
Champion d'accordéon
Pour ce grand timide, il était aussi question de sortir de sa zone de confort, de se prouver qu'il pouvait être le leader d'un projet artistique. Ou presque. «Le format du duo est une solution pour que je ne me retrouve pas seul à la barre. Je ne suis pas à la tête d'un quartet que je devrais diriger. À deux, on construit ensemble, il y a un équilibre.» Sur certains titres, Babastutz laisse même entendre discrètement sa voix. Une première, même s'il a encore «du mal à assumer le chant.»
Avant la guitare, le musicien brillait à l'accordéon. «J'ai même été deux fois champion romand», lance-t-il dans un éclat de rire. La six-cordes, il la choisit à l'adolescence, «pour avoir moins honte et coller davantage au look de rockeur à cheveux gras et aux T-shirts AC/DC et Metallica.» Il ne la quittera plus, faisant d'elle son outil professionnel. Après un an comme informaticien à Lausanne, il décide de tout plaquer pour la musique, «le bon chemin pour être heureux», et rentre à l'EJMA avant un cursus professionnel à l'HEMU, dont il ressortira en 2017, un master en pédagogie musicale en poche.
Face à la crise du coronavirus, le professeur de guitare peut heureusement poursuivre ses cours en visioconférence. Ce qui est plus dur pour le musicien de scène. «Tous mes gros concerts de l'année ont été annulés, déplore-t-il. C'est environ un dixième de mon salaire annuel qui part en fumée.» Un voyage de trois mois prévu pour la fin de l'été est également mis entre parenthèses. La création et l'enregistrement des deux prochains EP pourraient en faire les frais. «J'avais prévu des duos avec des musiciens d'autres continents, notamment aux États-Unis et en Corée du Sud. Je ne sais pas si je pourrai les réaliser.»
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