Conséquences du Covid-19Bars et restaurants pourront rouvrir en musique
Après avoir voulu réduire les établissements publics au silence pour leur réouverture, le gouvernement a finalement fait machine arrière. Mais en limitant le volume à 75 décibels.

De la musique diffusée dans les magasins pendant le Black Friday, mais les sonos bloquées sur off pour les bars et restaurants à leur réouverture le 10 décembre? Cette «décision incompréhensible» du Conseil d’État – dixit Gilles Meystre, président de GastroVaud, à nos confrères du «Temps» – n’entrera finalement pas en force. Le quotidien romand a en effet annoncé le rétropédalage du gouvernement à ce propos dans son édition du 1er décembre. En clair, les établissements publics pourront remettre le son. Mais en mode sourdine, ou presque, puisque le volume ne devra pas dépasser les 75 décibels.
«Ça ira pour rendre le café du matin un peu moins glauque.»
«C’est mieux que rien. Mais les gens viennent au bistrot pour boire un verre et se sentir à l’aise. Et pour ça, il faut un peu d’ambiance. Pas sûr qu’on y parvienne avec un simple bruit de fond», relève Ilir Fikaj, patron du Kings Bar à Yverdon. Un constat doux-amer que partage le Lausannois Christophe Roduit, patron du Saint-Pierre. «J’ai peur que ce volume-là ne parvienne même pas percer à travers le brouhaha des discussions des clients. Mais bon, ça ira pour les restaurants et pour rendre le café du matin un peu moins glauque dans les bars…»
Avant de faire machine arrière, le Conseil d’État avait donc décidé de mettre les clients des bars, cafés et autres restaurants au régime sans son. «Parce que la musique attire les clients et les désinhibe», avait expliqué le conseiller d’État en charge de l’Économie, Philippe Leuba. Un choix qui n’avait pas réduit les patrons au silence, bien au contraire. «On sent que ces décisions sont prises sous le coup de l’émotionnel. Mais la musique, c’est l’ADN d’un bar. Déjà qu’on va devoir s’y tenir assis, à des tables de quatre personnes au plus…» soupire Christophe Roduit.
Une punition collective?
Si la musique adoucit les mœurs, peut-elle durcir les sanctions? La profession avait en tout cas d’autant plus mal pris cette précision du gouvernement qu’elle avait la nette impression de se voir imposer une punition collective, à la suite des débordements survenus au Great Escape, la veille de la fermeture des bars le 3 novembre dernier. «Lorsque vous avez un chauffard sur l’autoroute qui enfreint les règles de circulation, vous ne punissez pas l’ensemble des automobilistes», observait ainsi Antoine Piguet, tenancier du bar Le XIIIe et vice-président de la section lausannoise de GastroVaud, dans les colonnes du «Temps».
Bref, ce revirement de situation va tout de même amener un minimum d’ambiance dans les bars et restaurants. À leurs patrons de voir s’ils préfèrent programmer «The Sound of Silence» de Simon & Garfunkel ou «Du gros son» d’Aldebert.
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....que les économistes fassent de l’économie et laisser les tenanciers de lieux publiques faire leur travail .... cela ira beaucoup mieux...