Blackstone place 20 milliards de dollars dans une division de Thomson Reuters
Bouclée lundi, cette participation pourrait peser au final sur l'avenir du site genevois du géant de l'information.

Depuis dix ans, période où Thomson Corporation avait racheté l'agence Reuters pour environ 17 milliards de dollars, l'entreprise n'avait plus connu un tel bouleversement. Le géant de l'information, concurrent direct de l'agence Bloomberg, vient en effet de boucler la restructuration la plus importante de son histoire.
Deux ans après avoir cédé ses activités dans l'information scientifique et la propriété intellectuelle pour 3,55 milliards aux fonds Onex Corp et Baring Private Equity Asia, l'agence canado-britannique cède cette fois une participation de 55% de ses activités financières à un consortium de fonds d'investissement dirigé par Blackstone. Un accord pesant cette fois 20 milliards de dollars.
Pour cette division, rebaptisée Refinitiv, cette arrivée de nouveaux actionnaires apparaît comme une bouée de sauvetage bienvenue. La filiale a en effet accumulé plus de 13,5 milliards de dettes très mal notées (junk debts en anglais). Du coup, son directeur David Craig regrettait mardi dans le «Financial Times» «ne pas avoir investi suffisamment au vu de la croissance du marché».
Grâce à ses nouveaux actionnaires (Blackstone s'est engagé à verser annuellement 325 millions de dollars pendant trente ans), Refinitiv parle de mettre les bouchées doubles pour rattraper le retard pris et investir dans le cloud, l'automatisation des processus ou encore le développement des technologies d'apprentissage automatique (IA). Elle compte également pénétrer plus intensément dans les marchés émergents et moderniser les processus et activités de longue date.
Face à Bloomberg, l'arrivée de Blackstone dans le capital de Refinitiv pourrait jouer un rôle déterminant dans la lutte que mène Reuters contre son concurrent sur le marché particulier des données financières. Grand client des banques, le fonds pourrait les encourager à opter pour les services de ce dernier.
Plan de réduction de coûts
Ces plans ambitieux n'empêcheront pas l'entreprise d'entamer un plan assez sec de réduction des coûts dans les trimestres à venir. En tout, l'objectif est d'économiser quelque 300 millions de dollars par an d'ici à la fin de 2021. Suppression et délocalisation des postes en Asie seraient ainsi à l'agenda pour une partie des 11 000 personnes employées par Refinitiv.
Dans ce cadre, la question de l'avenir des quelque 250 salariés de l'agence basée à Genève se pose. Doivent-ils s'inquiéter des répercussions d'un tel rachat? «Le site genevois sera en majeure partie inclus dans Refinitiv», confirme un porte-parole de Thomson Reuters par e-mail en renvoyant toutefois à la communication de la nouvelle entreprise pour plus de précisions. Des détails que Refinitiv n'a pas été apte à nous fournir mardi, leur communication évoquant une «journée trop chargée».
Ouvert en 1997 à Collonge-Bellerive, le centre genevois du groupe est, depuis longtemps, victime des temps difficiles rencontrés par l'agence de presse. En quelques années, il a ainsi perdu la moitié de ses salariés. La dernière réorganisation en date remonte au mois de novembre 2016. Le groupe dévoilait alors un plan de suppression de 53 postes en Suisse, dont environ 40 sur Genève.
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