Trois concerts du Cully JazzBras d’honneur musical au Covid
Le festival annulé persiste avec trois prestations – Louis Matute, Christophe Calpini et KUMA – offertes gratuitement ce week-end à la place d’Armes.

La volonté de revanche des organisateurs du Cully Jazz n’a d’équivalent que l’enthousiasme de son public. La semaine dernière, quand le festival a annoncé trois concerts gratuits (mais sur inscription) entre samedi et dimanche, les réservations se sont envolées en quatre petites heures.
«Il y a déjà 300 personnes sur liste d’attente», détaille Jean-Yves Cavin, responsable de la programmation du Cully Jazz, qui prépare depuis des semaines ce petit bras d’honneur au méchant Covid-19, champion toutes catégories de l’annulation de festivals… «On a entrepris les démarches dès qu’Alain Berset a annoncé la possibilité de réunir 300 personnes. Un boulot de dingue en dialogue avec les autorités sanitaires – un peu pour rien, puisque les rassemblements de 1000 sont désormais autorisés.»
Les Suisses plébiscités
Il est rare que des formations suisses suscitent un tel engouement, et cette ruée indique assez l’envie pressante du public de rompre avec son sevrage d’événements culturels. Les offres qui vont se maintenir ou se créer peuvent donc compter sur de l’affluence! D’autant que les artistes ne manquent pas d’appétit scénique non plus… Les trois groupes qui vont donc se produire sur la place d’Armes ce week-end sont tous des programmés de l’édition 2020 annulée ou des fidèles du festival.
KUMA, vigoureux quartet du clavier Matthieu Llodra, sort de son repaire du Caveau des Vignerons pour trouver l’air libre et 300 spectateurs le dimanche matin à 10 h 30, à destination de brunchers mélomanes. Le batteur et électronicien Christophe Calpini, accompagné de sa luxueuse section de cordes, fera scintiller le début de soirée samedi à 20 h 30.
La revanche du guitariste
Quant au guitariste Louis Matute, il ouvre les feux samedi à 17 h 30 avec son quartet qui a une double revanche à prendre: non seulement celle de la scène, mais aussi celle de la sortie de son album au titre rétrospectivement ironique – «How Great This World Can Be» – sorti le 16 mars, donc au moment du début du semi-confinement. «C’était superdur, j’étais dépité, car j’avais organisé une belle tournée de printemps avec 30 dates», se souvient le musicien. «Au début, j’ai essayé de me battre – si je fais de la musique, c’est pour l’excitation des concerts –, mais il a bien fallu baisser les bras.»
«Au début, j’ai essayé de me battre – si je fais de la musique, c’est pour l’excitation des concerts –, mais il a bien fallu baisser les bras»
Le guitariste a eu en revanche tout loisir de phosphorer sur le monde musical de demain et de dispenser des cours en ligne, mais c’est avec un immense plaisir qu’il s’apprête à retrouver le live. L’occasion de redonner vie aux neuf morceaux de son enregistrement passé inaperçu mais qui vaut le détour (de Bandcamp également), avec ses rythmes éclectiques, piochés au Brésil, à Madagascar et au Honduras. Le voyage (re)commence.
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