Reportage en ValaisBruson, le village de rêve(s) que le PALP cajole
En s’installant à l’année dans le bourg bagnard, le festival valaisan va au bout de sa démarche multiculturelle entre tradition et création. Habitants et artistes se sont rencontrés autour d’un imaginaire collectif qui s’affiche sur les murs.

Sur les dessins, il y a ce village imaginé comme un cœur battant, avec ses ventricules et ses artères reliant chaque habitant dans une même connexion organique. D’autres fantasment leur bourg ceint d’un toboggan géant, avec looping à mi-parcours pour rejoindre les alpages ou la plaine. Certains, plus prosaïques, rêvent d’un four à pain communautaire, du retour de la laiterie, d’un observatoire astronomique, d’une auberge de jeunesse, du jumelage avec un village afghan, d’une descente en luge sous la lune et dans les ruelles enneigées, d’un carnotzet avec salles de répétition et raclette à gogo, de trois bouteilles – pardon: trois caisses de vin par habitant et, sans concertation aucune, d’un tapis roulant «pour ramener ceux qui ont trop mangé ou trop bu chez eux.» Sur le chemin, ils pourraient faire halte à «la Brusonage», un complexe thermal tout en bois avec hammam, sauna et massages à l’œil. Ou piquer une tête dans les vagues iodées: un habitant plus rêveur que les autres a carrément réclamé que la mer vienne fouetter les pieds de Bruson, à 1080 mètres d’altitude dans le val de Bagnes.