L’eau n’est plus une ressource inépuisable comme on l’a toujours pensé dans notre pays, ce château d’eau de l’Europe. Le bouleversement est aujourd’hui douloureux, alors que nos cultures souffrent et nos pelouses grillent. Ce scénario qui semblait encore utopique il y a une quinzaine d’années est devenu réalité. Et le tableau est alarmant. Sans les restrictions prises en urgence par de nombreuses communes, certains de nos robinets ne cracheraient plus aucune goutte en cette période de canicule.
La situation prend de court les autorités. Il manque des infrastructures pour se servir dans nos réservoirs maous que sont les lacs. Mais ces volumes incommensurables ne sont pas des solutions à long terme. Ils finiront eux aussi par s’épuiser, comme nos sources aujourd’hui.
«Mais la rareté de l’eau lui donnera de la valeur et appellera la population à un peu plus de sobriété.»
La sécheresse doit donc aussi nous inciter à réfléchir à nos priorités et à revoir nos habitudes. À la vue de la vitesse du changement, l’analyse devra être rapide. Veut-on encore de la pelouse dans son jardin? Et cette grande piscine qui fait tant plaisir aux enfants? N’est-ce pas un luxe, non en termes d’argent, mais d’un point de vue de la ressource naturelle? Ce qui est utilisé pour arroser sa prairie stérile et pour remplir son bassin de baignade pourrait demain manquer pour s’hydrater. Le choix sera pénible, mais il ne pourra être esquivé.
La période que nous traversons est en train de changer notre rapport à l’eau. Cela a déjà commencé. Le terme d’or bleu, souvent galvaudé par chez nous, prendra un peu de sens, même si la hausse du prix du litre sera insensible. C’est sa rareté qui lui donnera de la valeur et appellera la population à un peu plus de sobriété.
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Éditorial – Ça ne coule plus de source
La sécheresse met sous pression les réseaux d’alimentation en eau. Le risque de pénurie existe dans notre canton.