Cartier dédie un pop-up à la panthère
La maison joaillière étend son expérience client à Zurich, par le biais d’un espace immersif ouvert jusqu’au 24 décembre.

«Into the Wild». Tel est le nom du lieu interactif et immersif mis en place par Cartier au 74, Bahnhofstrasse. Ouvert jusqu’à Noël, ce pop-up de plus de 530 m² étendu sur deux étages est entièrement dédié à la panthère, son animal emblématique. On y découvre sa première apparition en 1914, sous la forme d’une montre mouchetée d’onyx, puis son évolution stylistique jusqu’à nos jours. Croquis, documents d’époque, vidéos et photos d’archives à l’appui. Sans oublier celle que l’on surnommait «la panthère», Jeanne Toussaint, première femme directrice de la création joaillière de la maison. Laurence Bourgeois, directrice générale de Cartier Suisse nous en dit plus.
Ce pop-up est-il une première?
Cela fait un moment que nous ouvrons ce genre d’espace à cette période de l’année où notre boutique de la Bahnhofstrasse est très fréquentée. C’est une façon d’étendre sa surface, en proposant une «expérience client» chaque fois différente, dans un lieu différent. Cette année, nous voulions rendre hommage à la panthère qui est un emblème très fort de la maison, avec un aspect s’apparentant à une exposition mais qui est très interactive.
Pourquoi Zurich?
C’est une ville ultradynamique d’un point de vue culturel, artistique, gastronomique et fashion. Et Cartier y a réalisé une croissance incroyable à la suite de la rénovation et de l’agrandissement de la boutique en 2018, qui l’a rendue plus chaleureuse et plus expérientielle. À Zurich, les clients sont habitués à une grande qualité de vie et de service. La boutique s’intègre complètement dans cette exigence.
Comment se présente l’expérience, concrètement?
Au rez-de-chaussée, une timeline vous plonge dans l’histoire de la panthère chez Cartier et jusqu’au bureau de Jeanne Toussaint que nous avons reconstitué au travers d’un jeu de projections. On découvre qui elle était et comment elle s’est inscrite dans son époque. C’est très immersif. Suit une explication des sept métiers qui constituent le serti panthère (dessinateur, sculpteur, fondeur, joaillier, gemmologue, lapidaire, polisseur et sertisseur) et permettent de donner vie à l’animal. Le premier étage a plutôt un rôle d’accueil et de présentation de pièces.
Qui était Jeanne Toussaint?
Une femme de style et de caractère qui, après sa rencontre avec Louis Cartier en 1920, a rejoint la maison où elle a d’abord créé des sacs et des accessoires, puis fut responsable du département S comme Silver et, finalement, dès 1933, dirigea la création joaillière. Ce n’était pas fréquent à l’époque. C’était prendre le risque de mettre une femme à la tête d’une équipe d’hommes. Elle était déjà «la panthère» avant sa rencontre avec Cartier, mais son surnom s’est si bien incarné dans ses créations qu’il est devenu l’un des emblèmes de la maison.
Qu’a-t-elle apporté à Cartier?
Son bestiaire, dont la panthère qui, depuis, est devenue une icône. C’était très audacieux comme idée, car c’est un symbole fort. Et les femmes qui la portaient se reconnaissaient dans cette création. C’était s’affirmer en tant que femme et afficher une certaine liberté. Jeanne Toussaint a aussi innové en créant de nouveaux porters pour ces bijoux figuratifs, lovant les animaux sur une épaule, à la taille, sur la tête…
Pourquoi reste-t-elle aussi importante pour la maison?
Elle a fait partie de ces quelques femmes de pouvoir de l’époque, de par son fort caractère et de par ses fonctions. Mais c’est surtout du fait de son apport créatif qu’elle est restée. La période durant laquelle elle a dirigé la création joaillière fut très fertile. Certaines pièces ont fait date et séduisent clients et visiteurs chaque fois qu’elles sont exposées.
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