Certains Italiens désespérés viennent mourir en Suisse
Deux cas d'euthanasie, devenus emblèmes de la lutte pour le droit au suicide assisté, secouent la Botte.

Le 13 avril, Davide Trentini, un Toscan malade de la sclérose en plaques depuis plus de vingt-cinq ans, s'est éteint dans une clinique bâloise avec l'aide de Dignitas. Ses dernières paroles, consignées dans une lettre d'adieu, se sont adressées à son pays. «J'espère tant que l'Italie instaure enfin une loi qui permette de mettre un terme à des souffrances énormes dans sa propre maison, entouré de ses proches, sans être contraint de partir à l'étranger.»
Depuis quelques semaines, la Suisse et sa loi sur le suicide assisté font régulièrement les titres des médias italiens. L'Italie, pays dont la tradition catholique reste très ancrée, s'y oppose fermement. Ceux qui veulent mourir sont toujours plus nombreux à se rendre en Suisse. Ces dernières deux années, 117 personnes ont choisi cette forme d'exil. L'association Exit Italia décrit une «hausse massive» des demandes. «Nous recevons une centaine d'appels par mois pour des informations sur les démarches concernant le suicide assisté en Suisse, assure le président d'Exit Italia, Emilio Coveri. Aujourd'hui, 43 personnes sont inscrites sur la liste d'attente pour activer la procédure.»
Pour faire avancer leur cause, les militants du suicide assisté médiatisent toujours plus les cas. Avant Davide Trentini, Fabiano Antoniani, connu sous le nom de DJ «Fabo», a fait la une des journaux. Ce Milanais de 40 ans, complètement paralysé suite à un accident de la route, a mis fin à ses jours le 28 février dernier à Zurich. Avant de mourir, Fabiano Antoniani a écrit au président de la République, Sergio Mattarella, pour lui permettre d'accéder à «une fin digne». Ce dernier n'a jamais répondu.
Les associations annoncent d'autres cas, dont un cette semaine déjà. «Je continuerai à aider des personnes à mourir tant que le parlement ne changera pas la loi, a déclaré aux médias Marco Cappato, président de l'association pro-euthanasie Lucas Coscioni. Deux autres personnes ont déjà pris rendez-vous en Suisse.»
Pour avoir apporté son aide aux deux malades, Marco Cappato risque jusqu'à 12 ans de prison. Il peut cependant compter sur le soutien populaire: selon divers instituts de sondage, plus de 60% des Italiens se prononcent en faveur d'une loi autorisant l'euthanasie. Un projet de loi ouvrant la porte fait la navette depuis presque dix ans entre les chambres du parlement. Le texte vise à combattre l'acharnement thérapeutique et donnerait la possibilité au patient d'interrompre les soins. Le combat est loin d'être gagné. Tant la droite conservatrice que l'Eglise sont montés au front. Lors de la célébration de Pâques, l'archevêque de Florence, Giuseppe Betori, a par exemple comparé l'action des militants à «de la propagande destinée à nous faire retenir ce message: lorsque la vie n'a plus de qualité, elle doit être supprimée!»
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