Cesla Amarelle a de l'avance sur l'UDC
La socialiste devancerait nettement Jacques Nicolet dans la course au Conseil d'Etat, selon le sondage RTS. Les ministres sortants font la course en tête.
Editorial: Rendez-nous un peu de rêve
Une socialiste après une socialiste. Cesla Amarelle devrait succéder à Anne-Catherine Lyon au Conseil d'Etat vaudois. Et la majorité du gouvernement cantonal rester en mains roses-vertes. C'est en tout cas ce que prédit le sondage RTS, réalisé par l'institut Sotomo et publié ce mercredi. Cesla Amarelle y est créditée de 41% des intentions de vote, selon l'opinion de 1890 personnes, qui ont répondu à des questions en ligne entre le 10 et le 12 avril. Son rival Jacques Nicolet (UDC) accuse un retard avec 34% des intentions de vote. La marge d'erreur de cette enquête serait de 3,38%.

A considérer l'ensemble des résultats, les Vaudois semblent loin de vouloir faire la révolution. Les six ministres sortants sont crédités de suffrages quasi identiques au premier tour de 2012. Ils ressortiraient presque dans le même ordre. Pierre-Yves Maillard (PS) et Pascal Broulis (PLR) font la course en tête, crédités de 56% des intentions de vote. Nuria Gorrite (PS), qui n'avait pas atteint la majorité absolue au premier tour en 2012, effectue un bond spectaculaire: elle se place au troisième rang avec 55% des clics exprimés. Populaire, l'ancienne syndique de Morges bénéficie cette fois de la «prime au sortant». Le peloton de ceux qui seraient élus au premier tour, le 30 avril, comprend également Jacqueline de Quattro (PLR) et son collègue Philippe Leuba (PLR). Tous deux réalisent des pourcentages proches du premier tour de 2012. Béatrice Métraux semble n'avoir pas bougé depuis cinq ans en termes de popularité, avec 44%. Suivent Cesla Amarelle et Jacques Nicolet.
Quant aux «petits candidats», ils sont distancés. François Pointet (Vert'libéraux) est crédité de 11%. Il devancerait Sylvie Villa (PDC) et Guillaume «Toto» Morand (Parti de Rien), à 9%. La popularité de ce dernier semble progresser, puisqu'il avait obtenu 5,74% des suffrages en 2012. Hadrien Buclin (SolidaritéS) est crédité de 8%, tout comme Serge Melly (Vaud Libre), devant Céline Misiego (POP) et Yvan Luccarini (SolidaritéS), à 7%.
L'alliance fonctionne à gauche
Le sondage donne également des indications sur la provenance des suffrages dont bénéficieraient les candidats. Si l'UDC Jacques Nicolet semble quelque peu lâché par ses alliés de droite (lire ci-contre), on notera que l'alliance fonctionne à plein régime à gauche. 85% des sympathisants Verts accordent ainsi leur voix à Cesla Amarelle et la Verte Béatrice Métraux obtient les suffrages de 81% des sympathisants socialistes. Cesla Amarelle récolte relativement peu de voix à droite (9% chez les sondés proches du PLR), mais Pierre-Yves Maillard ratisse dans tous les partis, même à l'UDC (24%).
«Ces chiffres confirment que la majorité de gauche a fait du bon travail durant cette législature», se réjouit Stéphane Montangero, président du PS. Mais pas question de crier victoire. «Les seuls chiffres que je croirai réellement, ce seront ceux du premier tour, au soir du 30 avril. On a vu trop de sondages inexacts et qui influencent des campagnes. Nous allons faire comme si ce sondage n'existait pas et poursuivre notre mobilisation.» Président des Verts, Alberto Mocchi se réjouit d'un «très bon résultat pour Béatrice Métraux. On voit que, contrairement à ce qu'on a voulu nous faire croire pendant longtemps, sons siège n'est pas menacé.»
Candidat et président des Vert'libéraux, François Pointet s'avoue agréablement surpris par ses 11%. Il constate aussi qu'aucun des «petits candidats» ne fait moins de 7%. «Peut-être que les gens sont aussi ennuyés par l'attitude un peu fermée des deux grands blocs, c'est une façon de montrer qu'ils auraient voulu une campagne plus dynamique.» Président de Vaud Libre, Emmanuel Gétaz se dit étonné des bons résultats de François Pointet et de Guillaume Morand: «Tous deux sont très présents sur Internet, je soupçonne un biais dans ce sondage qui a été fait en ligne.»
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L'alliance bourgeoise profiterait enco re et toujours au PLR, et pas à l'UDC
On s'achemine donc vers un scénario que connaît bien l'UDC. Son candidat loupe le coche faute de soutien de l'électorat libéral-radical. A l'inverse, ses colistiers PLR font le plein de voix à droite et passent dès le premier tour. «L'alliance bourgeoise ne fonctionne que dans un sens», résument les auteurs du sondage dans leur rapport. Encore. Cela s'est produit en 2012 déjà, mais aussi à l'élection partielle à la Municipalité d'Yverdon fin 2014 ou à l'élection au Conseil d'Etat fribourgeois il y a peu. Crédité de 34% d'intentions de vote, Jacques Nicolet est devancé de 7 points par la socialiste Cesla Amarelle. Ce sont des voix de droite qui manquent au candidat UDC: seuls 59% des électeurs PLR voteraient pour lui. Loin des 79% à 87% d'électeurs UDC prêts à réélire les ministres PLR sortants.
«On voit que les électeurs UDC jouent le jeu», commente le secrétaire général de l'UDC Vaud, Kevin Grangier. «C'est donc l'électorat PLR qui a les cartes en main. Il ne semble pas vouloir suivre la stratégie du Parti libéral-radical. Si cela se confirme, il fera indirectement élire Cesla Amarelle en ne votant pas pour Jacques Nicolet, qui est pourtant plus centriste qu'elle selon le classement des parlementaires fédéraux établi par la NZZ et Le Temps. L'électorat PLR préférerait donc une majorité clairement à gauche au Conseil d'Etat, je ne pourrai qu'en prendre acte.» Secrétaire général du PLR, Philippe Miauton se montre très réservé: «Les résultats du sondage sont peu significatifs vu sa marge d'erreur de 3,38%.» Le peu de soutien de l'électorat PLR au candidat UDC, qui serait plus marqué que celui témoigné en 2012 à Claude-Alain Voiblet, le surprend. «Nous allons continuer à mener campagne activement en appelant à voter pour le ticket PLR-UDC.»
L'UDC en est à sa troisième tentative de revenir au gouvernement en s'alliant au PLR. L'échec de Jacques Nicolet serait sans doute celui de trop. Aujourd'hui, Kevin Grangier ne se projette pas au-delà du 21 mai, date du second tour. «Notre stratégie pour le futur ne sera pas traitée avant», signale-t-il. Jacques Nicolet, lui, commente brièvement l'info du jour par SMS: «Un sondage reste un sondage. Je reste confiant en l'électorat vaudois et dans le soutien du PLR.» V.MA.
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