Les élèves de sept établissements scolaires vaudois ont désormais accès à des distributeurs de protections hygiéniques gratuites. Le Canton vient de lancer la première phase de son projet pilote pour lutter contre la précarité menstruelle. Début 2022, ce sont 45 autres lieux de formation qui bénéficieront de boîtiers contenant des serviettes et des tampons hygiéniques. Un bilan sera fait après une année avant de, peut-être, généraliser l’idée.
Vaud fait ainsi partie des premiers Cantons à se lancer – après le Jura, pionnier en Suisse – sur une thématique qui gagne bon nombre de parlements, y compris parfois à l’échelle communale. C’est déjà le signe que le sujet est moins tabou, qu’il regarde l’entier de la société et non plus seulement les personnes menstruées. Si celles-ci n’ont pas les moyens de changer leurs protections aussi souvent qu’elles le devraient, alors il est question de santé publique autant que d’intimité. Si des élèves ratent l’école par manque de produits d’hygiène, alors il faut convoquer la solidarité plutôt que la responsabilité individuelle.
Il n’y a pas de données pour quantifier la précarité menstruelle en Suisse, mais les besoins semblent réels. Des initiatives individuelles fleurissaient d’ailleurs dans les écoles avant que les autorités ne reprennent le dossier en main. Elles étaient portées par des jeunes filles, des enseignantes ou encore des associations féministes. Plus que de solidarité, il fallait alors parler de sororité.
Aujourd’hui, c’est bien l’ensemble des jeunes que le Canton entend sensibiliser. Des actions de prévention sont prévues dans les établissements, car «il n’aurait pas été possible d’installer des distributeurs sans thématiser la problématique», nous indiquait la conseillère d’État Cesla Amarelle. L’État veut informer, susciter la réflexion, briser un tabou et «viser des objectifs d’égalité entre femmes et hommes».
Deux ans après que des milliers de femmes sont descendues dans la rue pour une grève historique et à quelques jours d’une nouvelle mobilisation, le 14 juin prochain, la démarche vaudoise constitue une avancée. Une autre pourrait suivre, puisque la révision de la loi sur la TVA, en discussion à Berne, prévoit la requalification des protections menstruelles en produits de première nécessité. Elles seraient ainsi taxées à 2,5% au lieu des 7,7% actuels. Ce sont deux petits pas mais ils vont dans le bon sens.
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Éditorial – C’est un petit pas mais il est à saluer