Ouest lausannoisChavannes met son action sociale en «open source»
Depuis deux ans, la commune de l’Ouest lausannois stimule la vie des quartiers avec l’aide de l’UNIL. Elle partage sa méthode gratuitement sur le web.

Il y a deux ans, Chavannes-près-Renens se lançait dans l’expérimentation sociale main dans la main avec l’Université de Lausanne. Ouvrir un local pour les jeunes? Stimuler les activités pour les personnes âgées? Déployer des travailleurs sociaux sur le terrain? Ce que chaque commune met en place pour sa politique de cohésion sociale, la Ville s’est mis en tête de l’organiser avec une participation renforcée de la population et avec l’aide de chercheurs. Elle vient de mettre en ligne un site internet qui partage gratuitement, en «open source», sa recette et ses expériences à l’attention d’autres communes.
«Si l’on veut améliorer la santé publique, on ne peut plus faire comme on l’a toujours fait. Il faut s’ancrer dans des démarches communautaires.»
Expérimentation à partager
«Si l’on veut améliorer la santé publique, on ne peut plus faire comme on l’a toujours fait. Il faut s’ancrer dans des démarches communautaires. Nous ne sommes pas les seuls à expérimenter, mais nous voulons documenter ce que nous faisons et le partager pour apprendre du processus», explique Dario Spini, professeur à l’Institut de Sciences sociales de l’UNIL, impliqué dans ce projet baptisé «Cause commune».
«Nous sommes allés chercher les gens au hasard. Pour les animateurs de la Commune, ça commence en leur demandant comment ça va, à l’arrêt de bus par exemple.»
Pensée pour se déployer successivement dans quatre zones de Chavannes, la démarche a commencé avec le quartier populaire de la Blancherie, où trois groupes d’une dizaine d’habitants se sont créés dans différentes classes d’âge. Ils se sont notamment impliqués dans le projet de réaménagement d’une place laissée en friche depuis des années.

Comment éviter l’écueil des politiques sociales critiquées parce qu’elles ne touchent pas ceux qui en ont le plus besoin? «Nous sommes allés chercher les gens au hasard. Pour les animateurs de la Commune, ça commence en leur demandant comment ça va, à l’arrêt de bus par exemple», explique Alain Plattet, chef du service de la Cohésion sociale. Ces prises de contact ont débouché sur des dizaines d’entretiens permettant d’identifier les préoccupations et stimuler l’engagement de la population dans la vie des quartiers.
Accompagnement nécessaire
D’ici à deux ans, le site causecommune.ch mettra aussi en évidence les résultats d’une étude conduite sur la durée par l’UNIL pour évaluer l’impact de l’opération sur différents indicateurs. «À Chavannes, la confiance dans les institutions est élevée, mais assez tiède entre les habitants», relève par exemple Dario Spini, pour décrire la situation de départ.
En attendant, quelques constats empiriques se dégagent déjà. «Que des projets portés par les habitants se concrétisent ou non, l’enjeu est de créer une conscience de solidarité qui puisse se renouveler. Mais cela ne se fait pas sans mettre en place un accompagnement socioculturel», estime Alain Plattet.
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