Faut-il sacrifier nos chats et nos chiens sur l’autel des plans climat puisqu’ils consomment des ressources et créent des déchets? La mesure ne fait pour le moment pas partie de celles proposées ici et ailleurs, et il paraît peu probable qu’un parti politique ose s’en emparer. Rien qu’en Suisse cela signifierait se mettre à dos une part importante de la population, puisque l’an dernier 44% des foyers helvétiques partageaient leur toit avec un ou plusieurs de ces mammifères.
Vivre avec un chat ou un chien n’est ni un luxe ni une manière d’assouvir un désir de domination (c’est du reste l’humain qui se met en général au service de la bête à poils). Ces animaux possèdent de nombreuses vertus. Ils apportent du réconfort et de la tendresse, ce qui n’est pas rien par les temps qui courent. Ils maintiennent en forme ceux qui doivent les promener. Chez les plus jeunes, ils participent à l’apprentissage du vivant et au respect qui lui est dû.
Et surtout, ils permettent d’exercer au quotidien sa faculté d’émerveillement, comme un remède à la morosité. Qui n’a pas ri en voyant le chat du collègue faire l’imbécile en visio? Qui n’a pas rendu l’accueil débordant du chien des voisins? Qui n’a pas apprécié regarder un film avec un matou sur les genoux?
Vouloir simplifier la problématique en disant qu’ils ne sont que des organismes inutiles à l’Homme, qui consomment des ressources et engendrent des déchets, c’est tout de même un peu court. Et que penser d’un modèle de société qui ne tolérerait que les êtres vivants utiles à l’Homme? N’est-ce pas là le scénario d’un film d’horreur plutôt que celui d’un futur rêvé?
Aux États-Unis, où l’acronyme ESA confère aux bêtes un statut spécial de soutien émotionnel, certains se creusent la tête pour limiter l’impact écologique des animaux familiers. Wild Earth, une start-up active dans la nourriture pour chats et chiens, travaille ainsi à la création de souris de synthèse.
Wild Earth, une start-up active dans la nourriture pour chats et chiens, travaille ainsi à la création de souris de synthèse.
L’idée peut faire sourire, voire râler ceux qui considèrent que s’échiner à fabriquer des rongeurs en laboratoire pour nourrir des félins d’appartement est un problème de riches. Certes, mais rouspéter n’apporte pas non plus de solution à la question climatique. Les souris de synthèse, c’est une piste de réflexion. Comme la réutilisation des excréments pour en faire de l’engrais ou du combustible, voire de la nourriture…
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L’éditorial – Chers animaux familiers