Jeunes interprètes sur scèneCinq artistes emportés dans un grand élan de vie
Avec «En petit comité» et «Lift», à L’Arsenic, les jeunes professionnels de la Marchepied Cie emportent leur public dans un chatoyant tourbillon chorégraphique. Critique.

Guillaume Cursio, Domenico Doronzo, Eloïse Ginestar, Antonin Mélon et Giulia Quacqueri, cinq noms à retenir pour toutes celles et ceux qui aiment le mouvement. Artistes émergents, la qualité de leur danse contient les germes d’un bel avenir. Tous ont étincelé dans leur interprétation des deux chorégraphies présentées ce week-end à l’Arsenic, à Lausanne. Soit «En petit comité» de Ioannis Mandafounis, chorégraphe et nouveau directeur artistique de la Dresden Frankfurt Dance Company, et «Lift» de Corinne Rochet et Nicholas Pettit, chorégraphes et coresponsable du Marchepied Cie, la structure vaudoise qui propose un espace d’accompagnement et d’immersion professionnel à ces jeunes danseuses et danseurs.
Lors de la première, vendredi, le quintet a conquis le public par son énergie démultipliée à la puissance 5. Contenue dans une gestuelle à la technique maîtrisée, leur vibration vitale a transcendé les propos exigeants des trois chorégraphes qui, entre sauts et course, ont mis les corps à rude épreuve.
Servi par Nina Simone
Dans «En petit comité», les musiques d’Arca, de Nina Simone, de Strauss ou Delius ont porté les interprètes vers des incarnations poignantes des relations humaines en groupe. La célèbre chanson «Isn’t it a pity» de Nina Simone a participé à mettre en exergue le talent d’Antonin Mélon pour un solo alliant force et fragilité, alors que dans une parodie de music-all, trois complices alignés parcouraient le plateau à petits pas. Aussi drôle qu’émouvant, le final a pris des airs de mort du cygne convoquant un monceau d’objets hétéroclites pour ensevelir Giulia Quacqueri, abandonnée.
Dans «Lift», ce sont la grâce, la légèreté et la fluidité et néanmoins la technicité qui sont invitées dans les portés accompagnés du «Requiem» de Fauré. Comme des plumes soulevées par le vent, les jeunes interprètes officient à tour de rôle en tant que porteur ou porté. Et là aussi, le solo énergique et gracieux de Guillaume Cursio a concentré tous les regards pendant quelques instants, même si la présence de chaque artiste a été lumineuse tout au long de la soirée.
Lausanne, Arsenic,
sa 6 mai (19 h) et di 7 (17 h).
Le Marchepied Cie sera à Yverdon, le 14 mai, et en tournée dans toute la Suisse jusqu’à fin juin. www.marchepied.ch/tournee
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