Les activistes du climat ont raison d’être inquiets et en colère. On serait prêt à leur taper sur l’épaule et à les encourager si leur rhétorique n’était pas si simpliste. Ils s’en prennent une fois de plus aux grandes banques commerciales qui ne financent plus que très marginalement (sauf les américaines) les énergies fossiles.
Viser Credit Suisse ou UBS, c’est sans doute payant sur le plan médiatique mais malhonnête en regard des montants engagés. Ce sont bien les États (Chine, Inde, Indonésie, etc. ) qui sont les vrais bailleurs de fonds des centrales à charbon. Ce sont les ventes de carburants qui financent les pétroliers et non les prêts des méchants banquiers, ni les actions détenues par la BNS. Du reste, l’industrie des hydrocarbures est d’ores et déjà considérée comme à risque et sans avenir par le capitalisme.
«Ne cherchons pas LE bouc émissaire idéal à nos erreurs collectives. La pollution réelle, c’est celle qui sort de nos pots d’échappement, des cheminées de nos maisons ou des matières plastiques que nous achetons.»
Au surplus, boycotter les valeurs pétrolières ou gazières n’apporte aucun bénéfice climatique: les mauvais élèves survivront alors que les sociétés qui font des efforts pour sortir des énergies fossiles seront pénalisées. Évidemment, les places financières sont des intermédiaires importants pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris. La finance est utile pour sélectionner et assurer le développement des meilleures valeurs.
Mais ne cherchons pas LE bouc émissaire idéal à nos erreurs collectives. La pollution réelle, c’est celle qui sort de nos pots d’échappement, des cheminées de nos maisons ou des matières plastiques que nous achetons. La cible à convaincre, ce sont les peuples, le souverain qui promulgue les lois.
Qu’ont fait les activistes du climat le 13 juin dernier, le jour de la votation sur la loi sur le CO2? À l’évidence, ils sont restés chez eux, tout en ayant le culot de lancer un ultimatum aux élus d’une démocratie exemplaire!
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Éditorial – Climat: les faux responsables
Les banques que dénoncent les militants mobilisés à Zurich sont de moins en moins engagées dans l’industrie fossile, à l’inverse des États.