Comprendre le tsunami du Léman en huit minutes
Le Musée du Léman propose une exposition très réussie sur la vague qui ravagea les rives du lac en l'an 563.

Au VIe siècle, la population lémanique n'était pas en mesure d'expliquer la catastrophe naturelle qui venait de se produire, un jour de 563. Une vague pouvant atteindre 12 mètres de haut – 8 mètres quand elle arriva à Genève – a «tout emporté sur son passage», selon Marius d'Avenches (532- 594), qui a laissé une trace écrite de l'épisode dramatique. Le Musée du Léman propose une exposition didactique, un exemple de vulgarisation avec notamment une maquette animée et un film de huit minutes, pour tout comprendre en un clin d'œil. Elle restera visible pendant au moins trois ans, soit jusqu'au début des travaux d'agrandissement du lieu, encore bloqués par un opposant.
Si les victimes n'ont pas trouvé les raisons du tsunami, c'est que celles-ci étaient tout sauf évidentes. Il a fallu attendre 2012 pour confirmer une des hypothèses émises jusque-là. C'est une équipe de l'Université de Genève qui a mis en lumière la chronologie des événements conduisant à la funeste catastrophe. Ils ont réussi à démontrer comment un éboulement dans la plaine du Rhône, où aucun caillou n'a fini dans le lac, a pu provoquer le raz-de-marée (voir la vidéo ci-dessous). Les conclusions des chercheurs avaient eu un retentissement international, étant reprises dans la presse du monde entier.
La population de l'époque se doutait que le point de départ de la catastrophe était la chute de quelque 50 millions de m3 de roche depuis le massif du Grammont. Les vibrations provoquées par l'énorme glissement, à plus d'un kilomètre du lac, ont provoqué le décrochage de 250 millions de m3 de sédiments entassés sur les pentes abruptes et immergées du Léman. Cette masse a terminé au fond du lac. Ce qui a causé un brassage d'une ampleur hors norme qui s'est traduit par un tsunami parti du Bouveret pour rejoindre Genève en près d'une heure. Il a ensuite fallu au moins douze heures, peut-être une journée entière, pour que les eaux retrouvent leur calme habituel.
Si l'événement est un cas d'une extrême rareté, il n'est pas le premier à s'être produit sur le Léman. Les recherches ont retrouvé trois autres tsunamis en –30, en –235, en –700 et en –1730 av. J.-C. Un nouveau tsunami n'est donc pas à exclure dans ce lac connu pour sa relative tranquillité.
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