Confirmée, la visite officielle du président chinois en Suisse fâche déjà
Le président chinois XI Jinping et son épouse effectueront deux jours de visite d'Etat avant de participer au WEF de Davos.

Doris Leuthard aura l'occasion de mettre les petits plats dans les grands pour la première fois de son année de présidence. Le président chinois Xi Jinping atterrira le 15 janvier prochain en Suisse pour deux jours de visite d'Etat. Au programme du premier jour, petits-fours et dîner de gala entre le couple présidentiel chinois et les sept Sages. Lundi, la visite prendra une tournure plus formelle et sera consacrée à des échanges entre les deux délégations. Une table ronde rassemblant des représentants du secteur économique suisse est également prévue. Xi Jinping se rendra ensuite à Davos pour participer au World Economic Forum (WEF).
Les deux délégations parleront de leur coopération dans le secteur financier, au sein de l'ONU, lors de manifestations culturelles, en matière de droits de l'homme et dans les domaines de l'énergie, du climat et de l'environnement.
La Suisse est l'un des premiers pays occidentaux à avoir reconnu, en 1950, la République populaire de Chine tout juste créée. Depuis, celle-ci est devenue l'un des plus importants partenaires commerciaux de notre pays. «Les liens entre la Suisse et la Chine se sont resserrés ces dernières années, des points de vue tant politiques qu'économiques», se félicite le Conseil fédéral, qui rappelle la visite en Chine de Johann Schneider-Ammann en avril 2016. «À cette occasion, les deux parties s'étaient mises d'accord pour qualifier leurs relations bilatérales de «partenariat stratégique innovateur», souligne-t-il encore.
Pétition lancée
Cette bonne entente ne ravit pas tout le monde. En 1999 déjà, la visite de Jiang Zemin, alors président du pays de l'Empire du Milieu, s'était soldée par un incident diplomatique. Des manifestants protibétains avaient pris à partie le chef d'Etat devant le Palais fédéral. L'incident avait été pris comme un grave affront: Jiang Zemin avait alors déclaré aux autorités suisses qu'elles venaient de perdre «un bon ami».
Aujourd'hui, le camouflet semble avoir été oublié mais une pétition, déposée vendredi sous la Coupole, précède déjà l'arrivée du président chinois. Celle-ci demande aux autorités fédérales ainsi qu'au président du WEF, Klaus Schwab, de profiter de l'occasion pour parler des sujets connus pour fâcher Pékin, soit «le système des camps de travaux forcés (laogai), l'exportation de ressources hydriques du haut plateau tibétain, ainsi que, entre autres, le respect des standards minimaux de l'Organisation Internationale du Travail dans le cadre de l'Accord de libre-échange entre la Suisse et la Chine.» De manière générale, les pétitionnaires estiment que la protection de l'environnement, le respect des droits humains, notamment la liberté de presse et la liberté de religion, doivent figurer au programme.
«Pas question de capituler devant la Chine»
Le texte a été lancé par un «groupe de citoyens suisses», composés de «professeurs, entrepreneurs, journalistes, juristes, cinéastes, écrivains». Parmi les signataires, on retrouve entre autres le conseiller national indépendant Thomas Minder ou l'ancien procureur tessinois Paolo Bernasconi. «La responsabilité des élites politiques et économiques représente pour les entrepreneurs suisses une obligation, souligne ce dernier. Il faut prouver et démontrer l'esprit de responsabilité moyennant des faits et non seulement par les mots».
Le socialiste genevois René Longet fait également partie des signataires. «Je suis un militant de la cause tibétaine depuis plus de 30 ans. Le gouvernement chinois doit savoir que lorsqu'il se rend dans un pays qui garantit la liberté d'expression, il va trouver des citoyens qui lui rappellent certaines choses. Et notamment que la question du statut du Tibet est une pierre dans son jardin.» Et l'ancien maire d'Onex de conclure: «Nous faisons confiance aux diplomates pour le dire de manière appropriée, mais il n'est pas question de capituler devant la Chine pour des raisons économiques. Tout n'est pas soluble dans le commerce.»
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