Élections à la MunicipalitéCoup de gueule du syndic face à la perspective d’un 5-0 au Mont
Le syndic PLR Jean-Pierre Sueur évoque «l’arrogance» de la droite qui revendique tous les sièges de l’Exécutif au second tour. Pour lui, 42% de la population ne serait ainsi pas représentée.

Le syndic du Mont-sur-Lausanne a choisi de ne pas se représenter pour ces élections. Il s’est logiquement tenu à l’écart de la campagne. Mais après le résultat des votes du premier tour, le 7 mars, il ne tient plus en place. L’édile libéral-radical aurait pu se réjouir du score réalisé par la formation qui englobe désormais son parti au sein de l’Alliance montaine. C’est tout le contraire depuis qu’elle a décidé de présenter assez de candidats pour occuper tous les sièges de la Municipalité. «C’est une forme d’attaque aux institutions puisque 42% d‘électeurs risquent de ne pas être représentés à l’Exécutif», soutient-il.
«Pour un groupe politique dominant, l’usage respecté dans d’autres communes est qu’il ne présente pas autant de candidats que de sièges.»
«En tant que syndic, je suis garant du bon fonctionnement des institutions», dit Jean-Pierre Sueur, qui craint une situation de blocage entre le Conseil communal et la Municipalité, dans le cas où le Mont citoyen venait à perdre son siège. La perspective est plausible, tant la liste de l’Alliance montaine a été plébiscitée. Pour Jean-Pierre Sueur, sa famille politique a failli à son devoir de responsabilité. «Pour un groupe politique dominant, l’usage respecté dans d’autres communes est qu’il ne présente pas autant de candidats que de sièges. Il laisse au moins un siège au perdant, qui représente une partie non négligeable du corps électoral», souligne le syndic.
L’exemple est vrai pour Lausanne comme pour Échallens. Alors comment Le Mont en est-il arrivé à cette rupture? Cela commence par la constitution de l’Alliance montaine, qui a réuni PLR, Entente montaine et Vert’libéraux. La formation a présenté une liste de cinq candidats pour la Municipalité. Mais les urnes ont révélé un score surprise, renvoyant le municipal de gauche sortant, Philippe Somsky, derrière tous les candidats de centre droit.
Embarras à droite
L’assemblée générale n’aurait-elle pas, après un tel succès, dû évincer l’un de ses candidats pour assurer une place au Mont citoyen? Les Verts lausannois se sont bien soumis à cet exercice en vue du second tour. Au Mont, cet objet a dû être voté par l’assemblée de l’Alliance, au terme d’une discussion nourrie. C’est qu’il ne manque pas de provoquer un certain embarras. On devine entre les lignes que si la droite avait pu prédire son bon score, peut-être n’aurait-elle pas lancé une liste de cinq candidats à la Municipalité.
Coprésident de l’Alliance montaine, Olivier Descloux explique toutefois le choix de relancer tous les candidats au second tour. «Cela a été une vraie surprise pour tous et notre assemblée a réagi dans ce cadre: au lendemain du premier tour, on ne pouvait empêcher aucun des candidats, compte tenu de leur score, de se présenter au second tour.»
Ce sera donc aux Montains de faire leur choix entre un 5-0 ou un 4-1, le 28 mars. Seule élue au premier tour, la municipale sortante Laurence Muller Achtari (Alliance montaine) offre toutefois un indice sur sa préférence: «Nous laissons aux citoyens la possibilité d’élire une Municipalité la plus représentative possible.»
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