Crise énergétique (direct)La Stratégie énergétique 2050 a permis d’augmenter la production
Hausse des prix, risque de pénurie, rationnement, l'hiver s'annonce compliqué sur le plan de l'énergie. Suivez en direct les dernières informations à ce sujet en Suisse et dans le monde.
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La Stratégie énergétique 2050 a permis d’augmenter de 2,3 térawattheures (TWh) la production d’électricité, affirme lundi la Fondation suisse de l’énergie. Selon elle, seule la promotion des énergies renouvelables permet de renforcer la sécurité de l’approvisionnement.
Développer encore plus l’énergie solaire permettrait de produire 9 TWh supplémentaires, ajoute la fondation dans une étude publiée lundi. Il faut donc renforcer la stratégie énergétique 2050.

La Fondation suisse de l’énergie (SES) a analysé les statistiques de la production indigène d’électricité entre 2009 et 2021. Elle a également évalué à quoi ressemblerait l’approvisionnement du pays au cas où la stratégie énergétique aurait été refusée.
Une «aumône» ou une «mesurette»: la gauche a vivement dénoncé jeudi «la malhonnêteté" de l’annonce du plafonnement des prix des carburants à 1,99 euro le litre par TotalEnergies, alors que le groupe a engrangé 20,5 milliards d’euros de bénéfices en 2022.
Au lendemain de l’appel d’Emmanuel Macron à faire un «geste» pour contenir les prix à la pompe en cette période de forte inflation, le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a annoncé mercredi que le litre d’essence sans plomb 95 ou de gazole serait plafonné à 1,99 euro pendant toute l’année dans les 3.400 stations-service du groupe en France.
La mesure – qui exclut les produits haut de gamme Excellium diesel et sans plomb 98 – sera mise en oeuvre samedi sur les autoroutes et à compter du 1er mars dans les autres stations du groupe, qui représentent près d’un tiers des 10.000 stations françaises.
Une annonce «indécente» pour le député de La France insoumise (LFI) Thomas Portes, qui a rappelé que «le prix à la pompe est plutôt autour de 1,70-1,80 euro» à l’heure actuelle, déplorant que le président «se contente de demander des gestes» aux entreprises sans rien imposer.
Tableau à l’appui, le coordinateur de LFI Manuel Bompard a dénoncé sur Twitter «la malhonnêteté de cette annonce: sur les 13 derniers mois, le prix du litre de gazole a été quasiment tout le temps inférieur à 2 euros».
Les prix à la pompe en France restent en effet pour l’instant sous la barre symbolique des 2 euros.
Cette semaine, le prix du gazole s’établit à 1,83 euro le litre TTC en moyenne, le super SP95 à 1,90 euro le litre et le super SP95-E10, très consommé, à 1,87 euro, selon le site spécialisé du ministère de la Transition énergétique.
Mais l’embargo européen sur le gazole russe, en vigueur depuis début février, pourrait renchérir le diesel à l’avenir.
L’an dernier, le litre de gazole a dépassé 2 euros pendant deux périodes distinctes: juste après l’invasion russe de l’Ukraine (entre 2,14 euros et 2,11 euros du 11 au 25 mars), puis du 10 juin à début juillet avec un pic la semaine du 17 au 24 juin à 2,13 euros.
«Ça ne mange pas de pain»
Pour l’eurodéputée insoumise Manon Aubry, l’annonce de TotalEnergies est «une aumône», et pour le numéro 2 du Parti socialiste Nicolas Mayer-Rossignol, «une mesurette», ce dernier déplorant «une ultra-appropriation de superprofits par quelques-uns au détriment de beaucoup d’autres».
La critique est aussi venue d’un concurrent de TotalEnergies. «Pour le moment ça ne mange pas de pain», a estimé Michel-Edouard Leclerc sur RMC/BFMTV.
«Ça ne dit pas le taux de ristourne qu’il va faire, ni le montant de la restitution qu’il va faire aux Français, à partir des bénéfices fabuleux qu’il a réalisés. Il peut faire plus, il va faire plus je pense», a ajouté le président du comité stratégique des centres E.Leclerc.
Il a estimé que M. Pouyanné jouait de cette annonce pour négocier avec les syndicats et les pouvoirs publics pour que le 7 mars, jour de la prochaine grande mobilisation sociale contre la réforme des retraites, «les raffineries ne soient pas fermées».
Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a tenté de défendre le groupe énergétique, en soulignant que «si on regarde les prix qui ont pu être atteints au cours des mois précédents», «l’impact de la ristourne est plus important», «de l’ordre de 40 centimes».
En marge d’un déplacement dans le Val-d’Oise, il a jugé que le «geste» de Total «n’existe pas forcément dans les pays qui nous entourent» et offre «de la visibilité» aux consommateurs puisqu’il court sur l’ensemble de l’année 2023.
De septembre à décembre 2022, TotalEnergies avait déjà accordé des remises à la pompe de 20 puis 10 centimes le litre dans ses stations, pour un coût total de 550 millions d’euros. Mais la ristourne s’appliquait quel que soit le prix à la pompe.
Cette mesure s’ajoutait alors à une remise financée par l’État, qui a pris fin le 31 décembre et que le gouvernement ne souhaitait pas prolonger au nom de la responsabilité budgétaire.
«Merci pour l’aumône», «c’est indécent», «mesurette»: la gauche a vivement critiqué jeudi le «geste" de TotalEnergies dont le PDG Patrick Pouyanné a annoncé la veille le plafonnement des prix des carburants à 1,99 euro le litre dans ses stations.
«Merci pour l’aumône», a réagi l’eurodéputée de La France insoumise Manon Aubry sur franceinfo, tout en rappelant qu’en période de forte inflation, «les gestes de charité, on prend tout!».
Mais, a-t-elle expliqué, «quand ce qui est produit en France, donc ce qu’on appelle la valeur ajoutée, est davantage distribué aux actionnaires qu’aux salariés, on assèche aussi le financement de la protection sociale». «Dans les années 80, un salarié en moyenne travaillait une semaine pour financer les dividendes des actionnaires», a-t-elle observé, «aujourd’hui c’est 45 jours par an».
«C’est indécent», a estimé de son côté le député LFI Thomas Portes sur Sud Radio, rappelant que «le prix à la pompe est plutôt autour de 1,70-1,80 euro» à l’heure actuelle, déplorant qu’Emmanuel Macron «se contente de demander des gestes» aux entreprises.
Tableau à l’appui, le coordinateur de LFI Manuel Bompard a dénoncé sur Twitter «la malhonnêteté de cette annonce: sur les 13 derniers mois, le prix du litre de Gazole a été quasiment tout le temps inférieur à 2 euros».
«On est sur une mesurette, ce n’est pas du tout suffisant», a aussi regretté le numéro 2 du Parti socialiste Nicolas Mayer-Rossignol sur Europe1, estimant qu’il y avait chez TotalEnergies «une ultra appropriation de superprofits par quelques-uns au détriment de beaucoup d’autres».
«Ils n’ont pas de pain? Qu’ils mangent de la brioche!", a ironisé pour sa part le porte-parole du PS Pierre Jouvet, reprenant la réponse attribuée à la reine Marie-Antoinette, alors qu’une foule affamée marchait sur Versailles.
La mesure de TotalEnergies a été annoncée alors que le chef de l’État avait mis la pression mardi sur le groupe pétrolier en appelant un nouveau «geste» sur le prix du carburant.
Jeudi, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a jugé que «si on regarde les prix qui ont pu être atteints au cours des mois précédents», «l’impact de la ristourne est plus important», «de l’ordre de 40 centimes». En marge d’un déplacement à Ermont (Val-d’Oise), il a défendu le «geste de Total «qui «n’existe pas forcément dans les pays qui nous entourent» et qui offre «de la visibilité» aux consommateurs puisqu’il court sur l’ensemble de l’année 2023.
Le prix du carbone européen a dépassé 100 euros la tonne mercredi, rendant plus onéreuses les émissions du principal gaz à effet de serre pour les entreprises du continent, avant une réforme importante menée par Bruxelles.
Le prix du contrat de référence pour la tonne de carbone en Europe a atteint 100,60 euros dans la matinée mercredi, avant de redescendre et de finir à 96,30 euros la tonne. Mardi, il a même atteint 101,25 euros, selon les données de l’agence de presse financière Bloomberg. C’est la première fois que ce contrat de référence, équivalant à un droit à polluer pour les entreprises en Europe, dépasse les 100 euros depuis la création du marché en 2005.
Via le système européen d’échange de droits d’émission (ETS), les entreprises des secteurs de l’énergie et de l’industrie reçoivent des quotas gratuits d’émissions de CO2 et doivent acheter des droits supplémentaires si elles veulent dépasser leurs quotas, à un prix qui fluctue selon la demande.
Mettre un prix sur la tonne de CO2 rejetée dans l’atmosphère est une façon de taxer les énergies les plus émettrices, dans le but d’inciter consommateurs et entreprises à recourir à des énergies propres... et à moins réchauffer le climat.
Parmi les raisons d’une telle hausse, «un plus grand optimiste économique» pour la zone euro, qui pourrait se traduire par une hausse de la production des entreprises, et donc des rejets de CO2 qui en découlent, explique Barbara Lambrecht, analyste de Commerzbank.
Les avancées de la réforme du marché carbone au niveau européen après un accord trouvé en décembre visant à durcir les règles du marché, et voté début février par le Parlement européen, poussent aussi les prix, note-t-elle.
Les analystes ne s’attendent pas à ce que le prix continue de monter dans les prochains mois. «La réévaluation à la baisse du prix du gaz par rapport au charbon constitue un facteur baissier», explique Trevor Sikorski, analyste d’UniCredit.
L’envolée du prix du gaz en 2022 a poussé les entreprises à se tourner vers le charbon, une énergie bien plus émettrice de carbone. Mais le prix du gaz naturel européen tourne désormais autour des 50 euros le mégawattheure, un niveau près de sept fois inférieur à son pic d’août 2022.
«Les effets de normalisation dans le nucléaire français et l’hydraulique européen, ainsi que la progression des énergies renouvelables» pourraient aussi permettre aux entreprises de moins rejeter de gaz à effet de serre, selon Mme Lambrecht.
Des militants se sont réunis mercredi à Paris devant les bureaux de deux banques impliquées dans le financement d’un projet controversé d’exploitation pétrolière de TotalEnergies en Afrique de l’Ouest, dans le cadre d’une journée d’action organisée dans plusieurs villes dans le monde.
Une trentaine de jeunes activistes réunis sous la bannière Stop Total ont manifesté dans le 8e arrondissement devant les locaux parisiens de la banque japonaise Sumitomo Mitsui Banking Corporation (SMBC) et de la britannique Standard Chartered.
L’objectif était de faire pression sur les banques afin qu’elles se retirent du projet East Africa Crude Oil Project (EACOP), un oléoduc chauffé de 1.443 kilomètres développé conjointement par le géant français TotalEnergies, la China National Offshore Oil Corporation (CNOOC), ainsi que les compagnies pétrolières publiques d’Ouganda et de Tanzanie.
TotalEnergies possède 62 % du consortium qui détient la licence pour exploiter l’oléoduc. La SMBC est, avec la Standard Bank d’Afrique du Sud, l’un des conseillers financiers des opérateurs d’EACOP.
Standard Chartered aurait manifesté son intérêt à être un créancier du projet, qui devrait coûter 10 milliards de dollars (9 ,4 milliards d’euros) en comprenant les dépenses de développement des gisements pétroliers.
«Nous sommes ici pour pousser ces banques à rendre publics leurs rapports internes, dont nous connaissons l’existence, qui évaluent les risques environnementaux et sociétaux du projet EACOP», a dit à l’AFP Ulysse Vassas, membre du collectif Stop Total et coordinateur de la journée internationale d’action avec l’ONG 350.org.
«Ils disent qu’EACOP est aligné sur les Principes de l’Équateur, mais nous n’avons aucune preuve», dit-il.

Les Principes de l’Équateur sont un ensemble de dispositions impliquant la prise en compte par les banques de l’impact social et environnemental des projets qu’elles financent. La SMBC et la Standard Chartered font partie des 138 signataires de ce programme volontaire.
En juillet, un rapport rédigé par trois ONG a mis en évidence la non-conformité de l’EACOP à plusieurs critères énoncés dans les principes de l’Équateur.
Sollicitée par l’AFP, Standard Chartered a indiqué ne pas pouvoir «faire de commentaires sur des clients individuels.» La SMBC n’a pas répondu.
Le projet s’est heurté à une forte opposition de la part des défenseurs des droits humains et de l’environnement, qui affirment que les champs pétrolifères en cours d’exploitation autour du lac Albert menacent l’écosystème fragile de la région et les moyens de subsistance de dizaines de milliers de personnes.
Devant Standard Chartered, rue de Monceau, puis devant SMBC, rue Paul Cézanne, les manifestants ont déroulé un ruban adhésif pour tracer une ligne rouge, censée symboliser les Principes de l’Équateur.
«Which side are you on?" (De quel côté êtes-vous ?), pouvait-on lire sur une pancarte tenue par l’un des manifestants.
Vingt-quatre autres banques se sont déjà engagées à ne pas soutenir le projet EACOP, selon 350.org.
Le gouvernement sud-africain a annoncé mercredi des avantages fiscaux pour rendre alléchants les investissements dans la production d’énergies propres alors que le pays est plongé dans une grave crise de l’électricité qui va par ailleurs inconsidérément alourdir la dette publique.
À partir du 1er mars, «les entreprises pourront réduire leur revenu imposable de 125% du coût d’un investissement dans les énergies renouvelables», a déclaré le ministre des Finances Enoch Godongwana, lors de la présentation du budget annuel du gouvernement devant les parlementaires au Cap.
Les particuliers qui souhaitent installer des panneaux solaires sur leur toit «afin de réduire la pression sur le réseau et contribuer à atténuer» les coupures de courant seront également éligibles à certaines dispositions, a ajouté le ministre.
L’Afrique du Sud ne produit pas assez de courant pour son économie et sa population de 60 millions. La première puissance industrielle du continent est soumise à des coupures quotidiennes programmées depuis des mois, allant jusqu’à près de 12 heures certains jours.
Le président Cyril Ramaphosa a récemment déclaré l’état de catastrophe nationale.
L’entreprise publique Eskom produit 90% de l’électricité du pays, largement à partir du charbon. Après des années de corruption et de mauvaise gestion, elle est incapable de produire suffisamment dans des centrales vieillissantes et mal entretenues.
Eskom ploie également sous une dette colossale équivalant à plus de 20 milliards d’euros (400 milliards de rands). L’État a annoncé l’an dernier en reprendre la moitié.
Ce renflouement portera la dette publique à près de 300 milliards d’euros (5,84 trillions de rands), soit 73,6 % du PIB, au cours des trois prochaines années, selon le ministre des Finances, qui a ajouté que le pays consacre désormais plus d’argent pour sa dette que pour la Santé ou la Défense.
La banque centrale sud-africaine planche sur une croissance du PIB quasi nulle pour l’année à 0,3%, en partie à cause de la crise énergétique.
«Plus de mille milliards de dollars» : contraints de répondre dans l’urgence à la flambée des tarifs de l’énergie, les Etats n’ont jamais autant subventionné la consommation des énergies fossiles qu’en 2022, alors que la crise climatique exigerait l’inverse, a déploré jeudi l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Face à la déstabilisation des marchés de l’énergie provoquée par la guerre en Ukraine et des prix «extraordinairement élevés et volatils», les gouvernements ont préféré protéger les consommateurs et les entreprises, observe l’agence.
«Certaines de ces mesures peuvent être défendues comme (étant) nécessaires politiquement et socialement (...) mais l’ampleur de ces interventions est un signe inquiétant pour la transition énergétique», a-t-elle ajouté.
Outre un fardeau «significatif» sur les finances publiques, «ces dépenses font courir le risque de diminuer l’incitation à utiliser l’énergie efficacement ou à basculer vers des énergies propres», regrette encore l’AIE.
Au total, «les subventions aux énergies fossiles ont doublé par rapport à l’année précédente» et atteint «le record de tous les temps de mille milliards de dollars», selon l’AIE.

Ces aides se sont concentrées surtout dans les pays émergents et les économies en développement mais les économies avancées n’ont pas fait exception, notamment l’Europe où les dépenses exceptionnelles allouées à la réduction des factures d’énergie en 2022 ont représenté environ 350 milliards de dollars.
Les subventions ont pris des formes variées : des prix administrés ou plafonnés, allègements de taxes, facilités de paiement ou interdictions de couper le gaz ou l’électricité en cas de non-paiement jusqu’à la recapitalisation d’entreprises, la suspension de dettes ou encore un soutien à des industries clés très énergivores, précise l’AIE.
Les aides à la consommation de gaz et d’électricité ont plus que doublé, et celles au pétrole ont augmenté d’environ 85%.
L’AIE invite à tirer des leçons pour l’avenir. «Les prix des énergies fossiles ne sont pas le meilleur moyen de conduire à la transition vers des énergies propres» car ils détournent l’attention et l’argent des pouvoirs publics, voire poussent dans certains cas à revenir à des usages plus polluants, comme l’abandon du gaz au profit du charbon pour faire tourner des centrales, souligne-t-elle.
«Il vaut mieux investir dans des changements structurels que dans des aides d’urgence», conclut l’agence. Elle recommande également de mieux calibrer les subventions pour cibler les plus pauvres, qui sont les plus affectés par les hausses de prix.
Pourquoi bouleverser un système qui marche ? Les parlementaires ont multiplié les interrogations jeudi sur le choix soudain du gouvernement de fondre l’IRSN, l’expert de la sûreté nucléaire, dans l’ASN, le gendarme du secteur, sur fond de relance d’un programme de réacteurs.
Le Parlement pourrait être appelé à se prononcer sur le sujet via un amendement au projet de loi d’accelération des constructions nucléaires. Un procédé «un peu cavalier», a commenté une sénatrice socialiste, alors que le Sénat a déjà examiné le projet, désormais attendu à l’Assemblée nationale en mars.
Nombre d’élus réunis spécialement par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques (OPECST) ont en tout cas exprimé leur surprise devant la décision de démanteler l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), l’expert de ces questions, annoncée le 8 février.
L’idée est d’en répartir les équipes notamment entre Autorité de surêté nucléaire (ASN) et Commissariat à l’énergie atomique (CEA), pour «fluidifier les processus d’examen».
S’exprimant publiquement pour la 1e fois, la direction de l’IRSN a mis en garde contre la «perte de compétence» qui en résulterait.

«Il s’agit d’éviter une perte de compétences en sûreté et radioprotection à court et moyen termes», au moment où le nombre de dossiers à suivre explose (nouveaux réacteurs, prolongement des anciens, enfouissement des déchets etc), a déclaré son directeur général, Jean-Christophe Niel.
«Cette nouvelle période suscite de fortes inquiétudes de la part des salariés de l’Institut (au nombre de 1.700, ndlr). Dans un marché de l’emploi tendu, je vais être très vigilant et préserver l’attractivité de nos missions».
Pour lui, il faudra en tout cas «assurer la séparation entre l’expert et le décideur, y compris dans une structure unique».
Alors pourquoi réformer? La question est revenue sans cesse.
«Dans le pays le plus nucléarisé au monde, le système de sûreté a prouvé son efficacité. Pourquoi le remettre en cause ? Est-ce trop coûteux? L’actualité liée au prolongement des centrales fait-elle qu’il faudrait aller plus vite et être moins regardant ? Je ne comprends pas», a résumé Angèle Préville (PS). Son collègue Modem Philippe Bolo s'»interroge sur les prétextes et motivations" de cette réorganisation.
À chaque grande étape de l’essor de l’atome en France, les moyens de l’organisme de contrôle ont été renforcés, a répondu l’ASN, favorable à l’intégration des experts en son sein.
«Le but n’est pas d’accélérer les procédures, mais dans une structure plus ramassée on peut fluidifier», a dit son président Bernard Doroszczuk.
«Bien commun»
Le responsable vise aussi une meilleure efficacité «en situation d’urgence": «nous avons un système fractionné. En situation de crise, l’IRSN établit un diagnostic, livré à l’ASN qui lui est en contact avec le gouvernement. Ce n’est pas réaliste, il faut aller plus vite!»
Parmi les parties prenantes aux échanges les objections n’ont pas manqué.
Ainsi l’ex-président (UMP) de l’OPECST, Claude Birraux, pour qui cette réforme «paraît receler une méconnaissance grave de l’organisation de la sureté nucléaire».
«Tout le travail de ces années a été de séparer les fonctions expertise, recherche et régulation», a-t-il dit, alertant contre «un recul de 40 ans» et redoutant notamment le passage de la recherche sous le chapeau du seul CEA.
Même tonalité pour le président des CLI, qui représentent les riverains des centrales: Jean-Claude Delalonde «craint la fragilisation du socle d’une sûreté nucléaire qui est notre bien commun».
Concernant la dimension recherche, EDF, par la voix de son directeur RD, Bernard Salha, a estimé en revanche que «mobiliser préférentiellement le CEA (...) permet d’aller dans le bon sens».
Le patron de l’ASN a tenté de rassurer en assurant qu’»on conservera les meilleures choses de part et d'autre", relevant que son organime gère aussi déjà une part des expertises, toujours séparées du collège décisionnaire.
Invité à apporter sa distance de chercheur, l’historien du nucléaire Michael Mangeon a en tout cas invité à la prudence.
«À ce stade, j’aurai du mal à dire si la sûreté se retrouve renforcée ou non avec ce projet de réforme», a-t-il dit, relevant cependant que «démarrer un programme nucléaire sur un système en mutation, pas encore stabilisé, présente un risque en matière de sûreté».
Athènes et Sofia ont signé jeudi deux nouveaux accords énergétiques, sur la possibilité de stockage de gaz naturel et la construction d’un oléoduc, afin de réduire leur dépendance vis-à-vis de Moscou, a indiqué le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.
Vu «la conjoncture géopolitique», la réponse est de «ne plus dépendre du carburant russe» et «diversifier à la fois les sources et les voies d’approvisionnement en énergie», a affirmé Kyriakos Mitsotakis après des entretiens avec le président bulgare Rumen Radev en visite à Athènes.
L’accord sur le partenariat entre les ministères de l’Énergie grec et bulgare vise à garantir «la sécurité de l’approvisionnement et du stockage du gaz», selon le chef de gouvernement grec.
Il a expliqué que «désormais, les entreprises grecques pourront stocker du gaz dans les installations de Chiren, dans le nord-ouest de la Bulgarie, tandis que les entreprises bulgares pourront utiliser Revithoussa, près d’Athènes, pour assurer leur sécurité énergétique».

Le second accord porte sur le projet de construction d’un nouvel oléoduc «reliant les deux ports d’Alexandroupolis en Grèce et de Burgas en Bulgarie» et doit offrir à ce dernier «des sources d’approvisionnement alternatives», «plus rapides et moins chères pour le transport du carburant que les tankers», selon Kyriakos Mitsotakis.
Ces accords interviennent sept mois après l’inauguration d’un gazoduc d’interconnexion entre les deux pays destiné à diversifier les sources d’approvisionnement de la Bulgarie, longtemps dépendante du gaz russe avant l’arrêt des livraisons de Gazprom en avril.
De son côté, le président bulgare a exprimé «sa gratitude sincère» pour la coopération énergétique bilatérale soulignant que «le réseau de transport du gaz a une importance particulière pour son pays».
Il s’est également félicité de «la densité des liaisons énergétiques» entre les deux pays sur fond de guerre en Ukraine, contribuant à changer «la carte énergétique» de l’Europe et à garantir «la stabilité» dans la région.
Jamais la France n’avait produit aussi peu d’électricité depuis 1992, mais le pays s’est montré «résilient» et a tenu le choc au coeur de l’hiver: le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE a fait jeudi le bilan d’une année inédite, marquée par une production nucléaire et hydraulique historiquement faibles.
En pleine crise énergétique mondiale, alimentée par des craintes de rupture en gaz depuis la guerre en Ukraine et la fermeture des gazoducs russes, la France a dû également affronter en parallèle une crise électrique inédite en 2022.
La production totale d’électricité du pays s’est en effet effondrée à «son plus bas niveau depuis 1992», quand la France comptait neuf millions d’habitants en moins qu’aujourd’hui, «en raison de la faible production nucléaire et hydraulique», a indiqué RTE dans un communiqué. Par rapport à 2021, cette production totale a baissé de 15%.
Seulement 62,7% de l’électricité était d’origine nucléaire l’an dernier dans le pays, contre 69% en 2021 et plus de 70% auparavant en France, qui s’appuie sur son parc nucléaire pour fournir du courant depuis 50 ans.
L’exploitant EDF a en effet dû affronter une crise industrielle liée à la découverte de corrosion sur des tuyauteries cruciales pour la sûreté des centrales nucléaires. Le groupe a enclenché une vaste campagne de contrôle et réparation, de quoi perturber un programme de maintenance déjà retardé par le Covid. Résultat: en 2022, entre corrosion et arrêts programmés, la moitié de ses 56 réacteurs s’est parfois retrouvée à l’arrêt au même moment, menaçant le pays de coupures électriques en plein hiver.
Le parc nucléaire a eu un taux de disponibilité moyen de 54% sur l’année contre 73% en moyenne sur la période 2015-2019, a précisé RTE.
Dans l’absolu, jamais aussi peu de térawattheures d’origine nucléaire n’avaient été produits depuis 1988, avant la fin de la construction du parc nucléaire, soit une production de 279 TWh en 2022, bien loin de l’époque où la France en produisait 430 TWh comme en 2005.
Or la France ne pouvait pas non plus compter sur l’électricité de ses barrages, «en raison des conditions climatiques exceptionnellement chaudes et sèches», selon RTE. La production hydraulique a ainsi baissé de 20% par rapport à la moyenne 2014-2019.
Importatrice nette d’électricité
Malgré une crise énergétique sans précédent depuis le choc pétrolier des années 1970, «la France a montré sa résilience et sa sécurité d’approvisionnement a été garantie», a déclaré lors d’une conférence de presse Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE.
La France, comme ses voisins européens, a eu de la chance avec un hiver doux qui a retardé l’allumage des radiateurs. Particuliers et entreprises, appelés depuis octobre à la sobriété par le gouvernement, ont aussi volontairement réduit leur consommation.
Le pays a donc évité le scénario noir de coupures électriques au coeur de l’hiver, les importations d’électricité et la remontée du parc nucléaire dès l’automne réussissant à combler le manque.

Par rapport aux valeurs moyennes historiques (2014-2019), la consommation de l’année 2022 a reculé de 4,2% en 2022, une baisse essentiellement concentrée sur le dernier trimestre.
Comme la production a baissé plus que la consommation, la France a dû compenser cette fragilité de l’équilibre entre l’offre et la demande en faisant tourner ses centrales à gaz et en recourant à l’électricité de ses voisins, sans pouvoir autant exporter qu’auparavant.
Conséquence: la France, qui habituellement éclaire des millions d’Européens avec son énergie nucléaire abondante, est devenue importatrice nette d’électricité en 2022, une première depuis 1980 selon RTE.
Mais contrairement à des voisins européens, le pays n’a pas eu massivement recours au charbon qui n’a pesé qu’à hauteur de 0,6% dans la production électrique. «On peut affirmer que la sortie du charbon est quasiment effective en France», a souligné Maïté Jaureguy-Naudin, directrice statistiques et valorisation des données.
«L’électricité produite en France en 2022 est restée à 87% d’origine décarbonée, contre environ 91% sur la période 2014-2021», a aussi précisé RTE.
Les salariés du secteur de l’énergie, en grève contre le projet de réforme des retraites, étaient mobilisés jeudi dans de nombreux sites industriels, dans une forme de répétition générale avant de «mettre à l’arrêt» le pays, le 7 mars prochain.
Chez EDF, ils ont procédé dans la nuit de mercredi à jeudi à de nombreuses baisses de production d’électricité, d’un peu plus de 3.000 MW, soit l’équivalent de trois réacteurs nucléaires, a-t-on appris auprès de la CGT et d’EDF.
Les unités de production nucléaires de Saint-Alban 2 (Isère), Tricastin 1 (Drôme), Gravelines 5 (Nord) ont été touchées par ces baisses de charge jusqu’en début de matinée, selon le site internet d’EDF, sans occasionner de coupures de courant pour les clients.
Certaines baisses étaient toujours en cours dans les unités de production nucléaire de Paluel 2 (Seine-maritime) et Flamanville 2 (Manche), ainsi qu’à la centrale thermique de Martigues (Bouches-du-Rhône).
«On a fait la démonstration qu’on pouvait être partout et donc on est prêt pour la France à l’arrêt» et la journée nationale d’action du 7 mars, a déclaré à l’AFP Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la branche énergie de la CGT.

Les grévistes, qui avaient rendu mercredi indisponibles pour le réseau de nombreuses centrales hydroélectriques, jusqu’à 4.000 MW selon la CGT, ont levé la plupart des piquets de grève dans la soirée.
«On n’est pas encore dans la tenue des piquets de grève 24 heures sur 24», a indiqué M. Coudour.
L’action au barrage de Grand’Maison (Isère), la plus puissante centrale hydroélectrique de France (1.800 MW), était cependant toujours en cours jeudi matin et devait se prolonger tout au long de la journée, selon la CGT.
À la centrale du Cheylas (Isère), les grévistes ont «non seulement coupé la production mais ils ont fait tourner la centrale en pompe pendant l’heure de pointe», a indiqué le syndicaliste. Ils ont ainsi pompé l’eau du bassin inférieur vers le bassin supérieur et donc entraîné une consommation d’électricité, une opération effectuée habituellement lorsque la demande électrique est faible, ce qui n’était pas le cas lors de l’intervention des grévistes.
Côté gaz, huits sites de stockage de gaz de Storengy, filiale d’Engie, étaient jeudi le théâtre d’actions de barrages filtrants de la part des grévistes, notamment le très important stockage de Gournay-sur-Aronde (Oise), qui dessert toute la région des Hauts-de-France, dont les grévistes interdisent l’accès au site aux sociétés et prestataires chargés des opérations de maintenance.
Des actions de ce type étaient également menées dans les sites de stockages de Chémery (Loir-et-Cher), Céré-la-Ronde (Indre-et-Loire), Saint-Illiers-la-Ville, Beynes (Yvelines), Saint-Clair-sur-Epte (Val d’Oise), Germigny-sous-Coulombs (Seine-et-Marne) et Manosque (Alpes-de-Haute-Provence), selon la CGT.
L’usine de conversion de l’uranium Orano Malvési, située sur la commune de Narbonne (Aude) était à l’arrêt depuis mercredi soir et ne devait reprendre son activité que vendredi matin, selon la CGT.
Les grévistes continuent par ailleurs à mener des actions type «Robin des bois», selon la CGT qui a fait état d’une «mise en gratuité» de la commune de Villerupt (Meurthe-et-Moselle), pour l’électricité.
La France n’avait en 2022 jamais produit aussi peu d’électricité depuis 1992, un record à la baisse qui s’explique en large partie par l’arrêt de nombreux réacteurs nucléaires d’EDF affectés par des problèmes de fissures, a annoncé jeudi le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE dans son bilan annuel.
«La production totale d’électricité se situe à son plus bas niveau depuis 1992, en raison de la faible production nucléaire et hydraulique», a indiqué RTE dans un communiqué.
Seulement 62,7% de l’électricité était d’origine nucléaire l’an dernier, contre 69% en 2021 et plus de 70% auparavant en France, qui s’appuie historiquement sur son parc nucléaire pour fournir du courant.

Dans l’absolu, jamais aussi peu de térawattheures d’origine nucléaire n’avaient été produits depuis 1988, avant la fin de la construction du parc nucléaire, soit une production de 279 TWh en 2022, bien loin de l’époque où la France en produisait 430 TWh comme en 2005.
Malgré une crise énergétique inédite depuis le choc pétrolier des années 1970, sur fond de tensions d’approvisionnements en lien avec la guerre en Ukraine, «la France a montré sa résilience et sa sécurité d’approvisionnement a été garantie», a déclaré lors d’une conférence de presse Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE.
La France a ainsi évité le scénario noir de coupures électriques au coeur de l’hiver, grâce à des importations d’électricité et à la remontée du parc nucléaire en fin d’année, combinées à une baisse de la consommation nationale d’électricité par les ménages et les entreprises.
Par rapport aux valeurs moyennes historiques (2014-2019), la consommation de l’année 2022 a reculé de 4,2% en 2022, une baisse essentiellement concentrée sur le dernier trimestre.
La situation des marchés du gaz était au coeur d’une réunion mercredi de quarante ministres ou responsables nationaux, qui ont soutenu la préparation d’»actions coordonnées», notamment pour permettre un prochain «remplissage organisé" des stocks en Europe et limiter les impacts de la crise du gaz sur le reste du monde, selon l’Agence internationale de l'énergie (AIE).
Cette visioconférence, première réunion spéciale sur le gaz convoquée par l’AIE de l’histoire récente, a passé en revue les mesures pouvant limiter les effets de cette crise nourrie par l’invasion russe en Ukraine, et soutenir les pays affectés, explique l’AIE dans un communiqué.
Les pays représentés formaient environ la moitié de la demande gazière mondiale, de l’Australie à la Hongrie, la France, le Japon ou la Grande-Bretagne.

Leur «déclaration ministérielle» souligne notamment «la nécessité de coordonner les efforts destinés à atténuer le risque que la Russie se serve de l’énergie comme d’une arme de coercition politique».
«La communauté internationale a été capable de répondre promptement (...) mais les manipulations de la part d’acteurs mal intentionnés vont persister au-delà de cet hiver. Et nous avons une occasion de préparer des options en vue d’une réponse coordonnée», a dit la secrétaire américaine à l’Energie Jennifer Granholm, qui coprésidait la réunion.
Selon l’AIE, «des actions coordonnées sont en préparation pour soutenir une saison de remplissage des stocks de gaz organisée dans l’hémisphère Nord afin de renforcer la sécurité énergétique européenne et mondiale, améliorer l’accessibilité générale de l’énergie, minimiser les perturbations de l’approvisionnement, et favoriser des marchés transparents et compétitifs pour réduire (...) la volatilité des prix».
La crise du gaz n’est de fait pas terminée. «Des mesures de court terme, telles que les capacités ajoutées en gaz naturel liquéfié (GNL), ont détendu les tensions sur l’approvisionnement. Mais toute une série de facteurs font que l’incertitude devrait se prolonger sur 2023», prévient l’Agence, pour qui «l’hiver 2023-2024 sera probablement le vrai test».
La France aura besoin de financements très importants pour sa stratégie climatique et devra notamment «reprendre une trajectoire crédible de prix du carbone», prône le Conseil économique et social (CESE) dans un avis adopté mercredi.
Le pays aura besoin de quelque 70 milliards d’euros d’investissements climat supplémentaires par an d’ici 2030, selon cet organe consultatif de la société civile, qui reprend un chiffrage de l’organisme rattaché à la Première ministre France Stratégie.
Ces sommes doivent permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre des principaux secteurs émetteurs, avec par exemple la rénovation thermique des bâtiments, le développement du ferroviaire ou l’électrification des véhicules.
Le CESE formule quinze propositions pour financer la stratégie française pour l’économie et le climat (SFEC) par laquelle le pays veut atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. L’avis a été adopté mercredi avec 136 voix (aucune contre ni abstention).
Il préconise notamment de «redonner une trajectoire crédible» et «lisible» au prix du carbone en France. Le sujet est sensible car le mouvement des gilets jaunes avait conduit à geler la hausse de la composante carbone de la fiscalité des combustibles fossiles.
«C’est compliqué politiquement. Notre proposition n’est pas le retour d’une taxe carbone demain, mais de remettre ce sujet sur la table pour que ça puisse à moyen terme faire partie [de l’éventail] d’outils disponibles», explique à l’AFP le rapporteur de l’avis Julia Grimault, qui représente l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) au Cese.
Cela doit venir avec des «mesures d’accompagnement pour assurer l’accessibilité des ménages et TPE aux alternatives décarbonées», insiste le texte.
Le but est de «sortir de la dépendance aux fossiles», souligne Julia Grimault, «pas de faire une ressource fiscale supplémentaire mais de donner un signal-prix».
Autre idée: renforcer les investissements pour le climat au niveau européen, en les sortant si nécessaire des règles supposément contraignantes de Maastricht sur la dette, et avec un emprunt commun.
La Banque centrale européenne (BCE) pourrait pour sa part «proposer des taux d’intérêts différenciés pour les projets favorables à la transition», avance Julia Grimault.
L’avis suggère encore de «mettre en place une obligation de financement sur seuls fonds propres pour les nouveaux investissements fossiles». Cette obligation pesant sur les banques, accroissant les risques qu’elles prennent, doit les inciter à ne plus investir dans de nouveaux projets fossiles.
Enfin, le CESE recommande une programmation des finances publiques pour la transition écologique pluriannuelle, adossée aux feuilles de route sur l’énergie et le climat.
La consommation de gaz a fortement reculé en janvier dans plusieurs régions du monde, en particulier dans l’Union européenne (-19%) et au Royaume-Uni (-16%), a souligné mercredi un rapport du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF).
Ce rapport qui s’inspire dans sa forme de celui que diffuse l’Opep, le cartel des pays exportateurs de pétrole, est le premier du genre pour ce groupe de pays producteurs de gaz formé autour du Qatar.
Dans cette première livraison mensuelle, il rappelle que «les conditions météo ont un impact significatif sur la consommation de gaz».
L’Union européenne a ainsi consommé 19% de gaz de moins qu’en janvier comparé à janvier 2022 à 40 milliards de m3, grâce notamment à des températures au-dessus des normales saisonnières qui ont minimisé la demande de chauffage, selon le rapport qui croise des sources diverses.
Les efforts d’économies d’énergie ont aussi freiné la consommation de gaz dans l’UE, les industriels se limitant pour leur part «en raison des prix élevés sur le marché européen», ajoute-t-il.
Même phénomène au Royaume-Uni, où le rapport signale comme facteurs de consommation en baisse de 16% à 7,4 milliards de m3, un hiver doux, des prix élevés et davantage de production d’électricité hydraulique (+32% en janvier sur un an), éolienne (+30%) et solaire (+3%).
Dans l’Union européenne, le gaz utilisé dans des centrales électriques a diminué de 13% en janvier sur un an, au profit du charbon (+24%) et de l’hydraulique (+8%).
Aux États-Unis, la clémence des températures et le ralentissement industriel sont évoqués pour expliquer une baisse de la consommation de gaz de 8,8% à 92 milliards de m3.
Le rapport passe aussi au crible plusieurs pays d’Asie, mais sur des bases de comparaisons hétérogènes.
Il documente en revanche l’effondrement des livraisons russes par gazoducs (-55% en janvier) et la montée en puissance du gaz norvégien qui a fourni 47% des livraisons par gazoducs à l’UE en 2022.
Concernant le gaz naturel liquéfié, les importations mondiales se sont contractées en janvier pour la première fois depuis février 2021 (-1,4% sur un an à 36,7 millions de tonnes), sauf en Europe où les livraisons ont augmenté (+6% à 12,2 millions de tonnes) pour compenser le tarissement des gazoducs russes.
La centrale hydroélectrique de Grand’Maison (Isère), la plus puissante de France, était en grève mercredi et «indisponible» pour le réseau électrique, à la veille de la cinquième journée nationale de mobilisation contre le projet de réforme des retraites, a-t-on appris auprès de la CGT.
«Usine de Grand’Maison aux mains des grévistes», a indiqué à l’AFP la CGT-Energie, qui a signalé également des grèves dans les centrales iséroises de Saint-Pierre-de Cognet, Saint-Georges-de-Commiers, Saint-Hilaire-du-Rosier, Beauvoir et Monteynard.
Il ne s’agit pas de baisses de production mais de «mégawatts qui ne sont pas disponibles pour le réseau, dont la plus grosse centrale de France qui est Grand’Maison, qui fait 1.800 MW», a indiqué à l’AFP Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la FNME-CGT.

«Perte de puissance disponible en cours sur le parc hydraulique EDF: 1.350 MW. Cette indisponibilité est liée au mouvement social en cours», a indiqué pour sa part EDF sur son site internet.
Cette «indisponibilité» devrait durer «a priori au moins 24 heures, dans le cadre de la mobilisation de demain (jeudi) où la production hydraulique fait la démonstration, comme lors d’autres journées, que les grévistes sont opposés à la réforme et sont en capacité d’agir sur l’outil de travail», a indiqué Fabrice Coudour.
Certains groupes hydrauliques ne fonctionnent pas tout le temps mais peuvent être sollicités lors de pics de consommation.
En cas de besoin pour l’équilibre offre/demande, le gestionnaire des lignes à haute et très haute tension RTE, garant de la sécurité du réseau, peut néanmoins émettre un message pour l’arrêt du mouvement, à charge pour le piquet de grève d’obtempérer.
Le parlement valaisan a accepté vendredi en une lecture un décret qui va faciliter et accélérer la procédure d’autorisation des grandes installations photovoltaïques dans les Alpes. Les Verts lanceront un référendum. Lire notre article.
Le vice-Premier ministre russe en charge de l’Energie, Alexandre Novak, a annoncé vendredi que la Russie allait baisser en mars sa production de pétrole brut de 500.000 barils par jour, soit environ 5% de sa production quotidienne.

«La Russie va réduire volontairement sa production de 500.000 barils par jour en mars», a-t-il déclaré, cité par les agences de presse russes, alors que Moscou est frappé depuis décembre par la mise en place d’un prix plafond sur son brut par le G7, l’Union européenne et l’Australie.
Les énergies renouvelables doivent être développées en Suisse. Convaincu que cet objectif doit être inscrit dans la Constitution, un comité citoyen a lancé vendredi une initiative populaire intitulée «Chaque kilowattheure indigène et renouvelable compte!».

La crise énergétique a mis en évidence les faiblesses de l’approvisionnement. En particulier l’hiver. Pour faire face au changement climatique et au défi de la décarbonation, la Suisse doit de toute urgence mieux exploiter le potentiel des énergies renouvelables et réduire la consommation d’électricité, indique vendredi le comité dans lequel figure l’association Swiss Small Hydro. Lire notre aticle.
AFP/ATS/SIM/EAH/Myrtille Wendling
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