Guerre en Ukraine (direct): L'Ukraine prolonge la loi martiale et la mobilisation générale
Guerre en Ukraine (direct) – L'Ukraine prolonge la loi martiale et la mobilisation générale
La Russie envahit l'Ukraine. Suivez en direct l'actualité de ce nouveau bras de fer en Europe.
Découvrez toutes nos dernières cartes et infographies.
L’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne prendra «sans doute 15 ou 20 ans», a estimé dimanche le ministre français délégué français aux Affaires européennes. Clément Beaune a préconisé que Kiev entre en attendant dans la communauté politique européenne proposée par le président Macron.
«Il faut être honnête. (...) Si on dit que l’Ukraine va rentrer dans l’UE dans 6 mois, 1 an ou 2 ans, on ment. Ce n’est pas vrai. C’est sans doute 15 ou 20 ans, c’est très long», a affirmé M. Beaune sur les ondes de Radio J.
«Je ne veux pas qu›on vende aux Ukrainiens des illusions et des mensonges. Si l’on dit aux Ukrainiens : ‹Bienvenue dans l’UE, mais vous n’avez pas lu sur le contrat, en note de bas de page, Coucou c’est dans 15 ans’, je pense qu'on prépare demain des déceptions pour toute une génération du peuple ukrainien», a-t-il poursuivi. «En attendant on doit aux Ukrainiens (...) un projet politique dans lequel ils peuvent rentrer», a poursuivi M. Beaune.

Porte ouverte
La communauté politique européenne proposée par le président Macron est «complémentaire de l’UE» et «peut offrir un projet politique et concret à des pays qui ne sont pas dans le coeur de l’UE et qui veulent se rapprocher de nous», a encore observé le ministre.
«Ce n’est pas une porte fermée mais au contraire une porte ouverte», a-t-il affirmé, citant pèle-mêle des avantages comme la «libre circulation en Europe» et pouvoir «bénéficier en partie du budget européen pour la reconstruction et demain pour la relance» de l’Ukraine, peut-être des politiques communes sur l’énergie.
La question de l’élargissement de l’UE à l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie génère polémiques et dissensions au sein de l’Union.
«Traitement de seconde zone»
Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a dénoncé jeudi un «traitement de seconde zone» de la part de «certaines capitales» au sujet de la candidature ukrainienne pour adhérer à l’UE. Le chancelier allemand Olaf Scholz avait affirmé un peu plus tôt qu’il n’était pas favorable à l’octroi à l’Ukraine d’un «raccourci» en vue d’une adhésion à l’UE.
Dans son intervention à l’occasion du jour de l’Europe, le 9 mai, M. Macron avait souligné que l’Ukraine, envahie par la Russie, était déjà «membre de coeur de notre union». Mais il avait estimé que le processus d’adhésion à l’UE, à laquelle aspire Kiev, «prendrait plusieurs années, en vérité plusieurs décennies». Il avait proposé, en parallèle, la création d’une «organisation européenne nouvelle».
«On ne peut nous garder à distance», lui avait répondu le président Volodymyr Zelensky, avant de poursuivre samedi : «Nous n’avons pas besoin d’alternatives à la candidature de l’Ukraine à l’UE, nous n’avons pas besoin de tels compromis».
Interrogé sur cette réaction, le ministre français a déclaré «comprendre» Volodymyr Zelensky car l’intégration à l’UE «mobilise son peuple». «Mais je réponds: l’adhésion européenne, soyons honnêtes, ça prend du temps.»
La loi martiale et la mobilisation générale en Ukraine, pays en guerre depuis son invasion par la Russie fin février, ont été prolongées dimanche de trois mois, jusqu’au 23 août.
Lors de deux votes, le Parlement ukrainien, la Rada, a approuvé dimanche par la majorité absolue les décrets présidentiels sur la loi martiale et la mobilisation générale.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait signé le 24 février ces deux décrets. Ils ont déjà été prolongés à deux reprises pour une durée d’un mois.

Près de trois mois après le début de son offensive, la Russie poursuivait dimanche ses bombardements sur le Donbass, dans l’est de l’Ukraine.
Après avoir échoué à prendre le contrôle de Kiev et de sa région, les troupes russes concentrent depuis mars leurs efforts sur l’est du pays, où les combats sont intenses.
Yuliia avait 13 ans lorsqu’elle a rencontré pour la première fois sa famille d’accueil jurassienne. À cause de la guerre dans son pays, elle est de retour avec ses deux enfants. Rencontre.

L’objectif pour la France est «qu’il n’y ait pas de victoire russe», il est de «libérer l’Ukraine», a affirmé dimanche le ministre français délégué aux Affaires européennes Clément Beaune.
«Le chercheur de guerre, le fauteur de guerre, c’est M. Poutine», a affirmé l’ex-secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, promu ministre délégué après la victoire d’Emmanuel Macron à la dernière présidentielle.
«On apporte les moyens à l’Ukraine sans être nous-mêmes en guerre de résister, (...) de se libérer d’une agression. Eux n’ont pas provoqué la guerre en Russie. Ils cherchent à se libérer d’un pays qui les occupe en tant qu’Etat souverain», a-t-il expliqué.
«C’est légitime, on les soutient. Ce n’est pas simplement un devoir moral. Si elle ne le faisait pas, l’Europe dirait : +Allez-y, la Russie de M. Poutine peut faire ce qu’elle veut+. Ce serait dangereux pour notre sécurité», a encore argumenté Clément Beaune. «Quand vous êtes faibles, vous ne créez pas la paix», a-t-il insisté, ajoutant: «l’Ukraine, c’est l’Europe».

Les relations ne sont pas au zénith entre Paris et Kiev. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky reproche à Emmanuel Macron de vouloir ménager une «porte de sortie» au président russe Vladimir Poutine et se montre réservé sur son projet de «communauté politique européenne».
«Il ne faut pas chercher une porte de sortie pour la Russie, et Macron le fait en vain», a-t-il regretté la semaine dernière. «Je sais qu’il voulait obtenir des résultats dans la médiation entre la Russie et l’Ukraine, mais il n’en a pas eus», a-t-il asséné, en référence aux multiples échanges du président français avec son homologue russe et lui-même juste avant le début de l’invasion russe en Ukraine mais aussi depuis.
Emmanuel Macron a en outre proposé début mai de créer une «communauté politique européenne» pour permettre à l’Ukraine de rejoindre le projet européen sans attendre l’adhésion pleine et entière à l’UE qui prendra des «décennies».
«Nous n’avons pas besoin d’alternatives à la candidature de l’Ukraine à l’Union européenne (UE), nous n’avons pas besoin de tels compromis», lui a répondu samedi M. Zelensky, pour qui une telle décision concernant l’Ukraine serait de fait un «compromis» avec la Russie.
Rémy Ourdan, l'envoyé spécial du journal «Le Monde» en Ukraine, publie sur son compte Twitter un lien vers son reportage réalisé à Marioupol. Les autorités et réfugiées ukrainiens pensent déjà à la reconstruction de cette cité portuaire où 90 % des bâtiments seraient endommagés.
Le prix Georgy Gongadze, qui récompense le travail des journalistes n'ayant pas peur des défis, a été décerné à deux photographes ukrainiens, annonce sur son compte Twitter le reporter de «France TV» Florian Le Moal.
Faustine Vincent, journaliste au quotidien français «Le Monde», évoque dans un Tweet sa rencontre fortuite, dans un train, avec Lioudmyla Kolossovytch, metteuse en scène du théâtre bombardé de Marioupol.
Kristina Novytska, venue de Kiev, a débarqué à Budapest une semaine après l’invasion russe. Elle n’a qu’une hâte: repartir de Hongrie, où le dirigeant Viktor Orban se garde de tout soutien franc à l’Ukraine, à rebours de l’unanimité européenne.
«J’aime le pays, ses habitants, mais j’ai vu ce que le gouvernement pense de nous», confie la créatrice de mode de 39 ans, rencontrée par l’AFP au «Workshop», un centre de réfugiés ouvert par un habitant de la capitale.
Au fil de son périple de 2000 km avec sa fillette de deux ans, via la Moldavie et la Roumanie, Kristina raconte la solidarité, jusqu’à l’arrivée à la frontière hongroise. «Nous n’avons pas eu droit à un seul sourire des gardes», dit-elle, en espérant pouvoir rejoindre bientôt une destination plus accueillante.
Depuis le début du conflit, le premier ministre hongrois nationaliste, ouvertement anti-migrants, mais prêt à soutenir ceux en détresse à ses portes, n’a de cesse de vanter l’hospitalité offerte aux centaines de milliers de réfugiés ukrainiens – plus de 620’000 ont été recensés au total, selon l'ONU.
Séjour express
La plupart, toutefois, repartent vite: seuls 20’000 d’entre eux ont réclamé un statut de «protection temporaire», leur donnant accès au service de santé, d'après les données officielles.
Dans le vaste centre «BOK» géré par l’Etat à Budapest, les bénévoles s’ennuient. Parmi les rares réfugiés, Anna Chumak, 53 ans, compte repartir dès le lendemain «vers l’Allemagne puis le Canada», où elle a «de la famille».

La présence de proches, la langue, les perspectives de travail sont un facteur clé dans le choix du pays où refaire sa vie, notent les ONG. Mais comme Kristina, Anya Yelina évoque l’impression de ne pas être bienvenue: «les Ukrainiens se sentent mal à l’aise ici», explique cette danseuse chorégraphe originaire de Kiev.
«Le problème est qu’Orban est prorusse et les réfugiés parlent constamment du fait qu’il n’a pas envie d’aider l’Ukraine», affirme la jeune femme de 25 ans, qui a retrouvé son frère à Budapest et veut retourner sur sa terre natale «dès que possible».
Passe d’armes avec Zelensky
En douze ans de pouvoir, Viktor Orban s’est rapproché du maître du Kremlin, Vladimir Poutine. Si depuis le début du conflit, il a voté les sanctions aux côtés de ses partenaires de l’UE, il a pris soin de «rester en dehors» de la guerre: refus de livrer des armes à l’Ukraine, blocage du projet européen d’embargo sur le pétrole russe. Le responsable de 58 ans cultive sa différence.
Il s’en est même pris verbalement au président ukrainien Volodymyr Zelensky, tandis que ce dernier lui a demandé de «choisir son champ». Les médias favorables au pouvoir participent à ce climat en minimisant les atrocités de la guerre en Ukraine et reprenant la ligne du Kremlin.
Résultat, les sondages montrent le peu d’empathie du public pour le sort des Ukrainiens. D’ailleurs, à la différence de la Pologne ou de la République tchèque, aucune manifestation d’ampleur aux couleurs jaune et bleu n’a eu lieu à Budapest.
La Russie a continué de pilonner samedi l’est de l’Ukraine et affirmé avoir détruit avec des missiles de croisière un stock d’armes livrées par les Occidentaux, au moment où le président américain Joe Biden signait la loi prévoyant une nouvelle aide gigantesque de 40 milliards de dollars à Kiev.
Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, la phase actuelle de la guerre, où les Russes concentrent leurs efforts dans l’est, «sera sanglante» mais in fine elle devra se résoudre «via la diplomatie».
«Les discussions entre l’Ukraine et la Russie auront forcément lieu», a-t-il déclaré à la télévision ukrainienne ICTV, alors que des pourparlers ébauchés en Turquie il y a quelques semaines sont restés lettre morte.
Il s’est dit à nouveau prêt si nécessaire à une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine, qui n’a jusqu’à présent jamais donné suite. Volodymyr Zelensky, dans son habituel message vidéo posté en soirée, a relevé que la situation militaire n’avait «pas évolué de manière significative» samedi «mais ç’a été très difficile».
«La situation dans le Donbass est extrêmement difficile», a-t-il insisté. Mais l’armée ukrainienne «repousse cette offensive. Chaque jour que nos défenseurs perturbent les plans des Russes nous rapproche du jour crucial, (...) que nous désirons tous et pour lequel nous combattons. Le jour de la victoire».
L’état-major ukrainien a relevé dans son point matinal quotidien dimanche que l’armée russe continuait «ses frappes de missiles et aériennes sur tout le territoire», et même avait «augmenté l’intensité en utilisant l’aviation pour détruire des infrastructures cruciales».
La Russie a affirmé avoir frappé un important stock d’armes fournies par les Occidentaux à l’Ukraine.

«Des missiles Kalibr à longue portée et de haute précision, lancés depuis la mer, ont détruit un important envoi d’armes et d’équipements militaires fournis par les Etats-Unis et des pays européens, près de la gare de Malin, dans la région de Jytomyr», a affirmé le ministère russe de la Défense. Il n’était pas possible de vérifier cette information de source indépendante.
«Contre-sanctions» russes
De son côté, M. Biden a signé, pendant une visite officielle à Séoul, la loi adoptée jeudi par le Congrès apportant une gigantesque enveloppe de 40 milliards de dollars en soutien à l’Ukraine, notamment pour son effort de guerre. Volodymyr Zelensky a salué à plusieurs occasions samedi ce déblocage d’une aide «aujourd’hui plus nécessaire que jamais».
Moscou a diffusé dans la foulée une nouvelle liste de 963 personnalités américaines interdites d’entrée en Russie. Ces «contre-sanctions» visent à «contraindre le pouvoir américain en place, qui essaye d’imposer au reste de la planète un +ordre mondial+ néocolonial (...) à changer sa position et à reconnaître de nouvelles réalités géopolitiques», selon le ministère russe des Affaires étrangères.
Sur le terrain, après avoir échoué à prendre le contrôle de Kiev et de sa région, les troupes russes concentrent depuis mars leurs efforts sur l’est de l’Ukraine, où les combats sont intenses. Selon Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, «les Russes jettent tous leurs efforts pour capturer Severodonetsk» où les frappes «ont été multipliées plusieurs fois ces derniers jours».
«La ville est en train d’être détruite, comme auparavant ils ont détruit Roubijné et Popasna», a-t-il dénoncé samedi soir, affirmant que les forces russes avaient détruit le pont de Pavlograd «ce qui va beaucoup compliquer l’évacuation des civils et les livraisons des camions humanitaires».
Autrefois considéré comme un politicien aux tendances prorusses, le maire de la ville ukrainienne d’Odessa, Guennadi Troukhanov, prend son temps pour évoquer son ressenti à propos de la Russie et du président russe Vladimir Poutine, qui a envahi le pays le 24 février. «Poutine a tout détruit», fulmine-t-il.
«Les Russes sont actuellement sur notre terre et ils bombardent nos villes, tuant nos gens et nos soldats», constate M. Troukhanov lors d’un entretien à l’AFP. Pour lui, un point de non-retour a été franchi: il ne peut plus être question d’une quelconque amitié russo-ukrainienne. Il fustige les raids aériens, le blocus de la mer Noire et les millions de tonnes de céréales coincées dans les ports, dont Odessa.
Avant la guerre, cet homme de 57 ans s’est forgé une carrière dans le monde tumultueux de la politique ukrainienne en tant que membre du parti de l’ancien président prorusse Viktor Ianoukovitch, renversé par un mouvement populaire pro-occidental en 2014.

«Catastrophe économique»
Malgré les troubles et la montée de l’opposition à la Russie, Guennadi Troukhanov a continué sa percée en devenant maire d’Odessa, quelques mois après des heurts particulièrement meurtriers et tragiques entre prorusses et pro-Kiev dans cette ville.
Aujourd’hui, avec des milliers de morts et des millions de déplacés à cause de l’invasion russe, le maire s’agace à la mention du menaçant voisin. Les troupes de Moscou n’étant qu’à 200 kilomètres d’Odessa, M. Troukhanov préfère se concentrer sur la défense de sa cité, l’un des ports majeurs de l’Ukraine, essentiel pour les exportations de denrées.
«Ils ne détruisent pas seulement nos villes et tuent nos habitants, mais ils provoquent aussi une catastrophe économique», souligne-t-il. Si Odessa a jusqu’à présent évité un assaut terrestre des forces russes, la ville a subi des bombardements meurtriers. Fondée lors du règne de la tsarine Catherine la Grande, Odessa est un symbole de la gloire de l’empire russe avec son architecture baroque et son emblématique «escalier Potemkine».
Après deux années de pause pour cause de pandémie de Covid-19, le Forum économique mondial (WEF) fait son retour dimanche à Davos, dans les Grisons. Sans Russes, la réunion des élites politiques et économiques mondiales sera largement dominée par la guerre en Ukraine.
La dernière réunion en présentiel du WEF dans la station de ski grisonne remonte à janvier 2020. On commençait à s’y inquiéter d’une mystérieuse maladie apparue en Chine, mais en se passionnant davantage pour les passes d’armes entre le président américain Donald Trump et la militante pour le climat Greta Thunberg.

Depuis, l’épidémie de Covid-19 s’est répandue à travers toute la planète, secouant l’économie mondiale. M. Trump a échoué à se faire réélire à la présidence américaine face à Joe Biden. La chaîne logistique mondiale s’enraye, l’inflation s’emballe. Et la Russie a envahi l’Ukraine.
L’édition 2022 du WEF est intitulée «L’histoire à un tournant décisif». Si aucun dirigeant important d’un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU ne sera présent en raison de la situation internationale, plus de 50 chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus dans les Grisons. Au total, près de 2500 dirigeants politiques, du secteur privé et de la société civile sont prévus.
La Russie va étudier la possibilité d’échanger des combattants du régiment ukrainien Azov faits prisonniers contre Viktor Medvedtchouk. Ce politicien et riche homme d’affaires ukrainien est réputé proche du président russe Vladimir Poutine.
«Nous allons étudier la question», a déclaré samedi le député russe Léonid Sloutski, membre de la délégation russe lors des dernières négociations avec Kiev, cité par l’agence de presse Ria Novosti, en réponse à une question sur un tel échange.
S’exprimant depuis la ville séparatiste de Donetsk, dans le sud-est de l’Ukraine, il a précisé que l’éventualité d’un tel échange sera évoquée à Moscou par «ceux qui en ont les prérogatives».
Viktor Medvedtchouk, 67 ans, a été arrêté mi-avril en Ukraine, alors qu’il était en fuite depuis le début de l’offensive du Kremlin fin février. Il était assigné à résidence depuis mai 2021 après avoir été inculpé de «haute trahison» et de «tentative de pillage de ressources naturelles en Crimée», annexée par la Russie en 2014.
Vendredi, l’armée russe a annoncé que les derniers défenseurs ukrainiens de la ville stratégique de Marioupol, retranchés pendant des semaines dans l’immense aciérie Azovstal, s’étaient rendus. Parmi eux figurent des membres du régiment Azov, une unité ultranationaliste que le Kremlin estime «néonazie», et que Kiev espère faire libérer en échange de prisonniers russes.
Le 26 mai, la Cour suprême russe doit étudier une demande pour classer le régiment comme «organisation terroriste», ce qui pourrait compliquer un échange de ces prisonniers.
Joe Biden, Mark Zuckerberg, Morgan Freeman, ... La diplomatie russe a publié samedi une liste de 963 personnalités américaines interdites d’entrée en Russie, en représailles à des sanctions similaires prises par Washington depuis l’offensive en Ukraine.

Le ministère russe des Affaires étrangères a rendu public ce document sur son site internet. Il comprend essentiellement des responsables gouvernementaux, des parlementaires, mais aussi des membres de la société civile.
Moscou avait déjà annoncé ces sanctions contre nombre des personnalités présentes dans la liste, notamment le président américain Joe Biden, son secrétaire d’Etat Antony Blinken, le chef du Pentagone Lloyd Austin, ou encore le PDG de Meta Mark Zuckerberg.
La liste comprend également l’acteur hollywoodien Morgan Freeman, qui n’avait pas été sanctionné publiquement jusqu’à présent. La diplomatie russe l’accuse d’avoir enregistré en 2017 une vidéo où il affirmait que la Russie menait un «complot» contre les Etats-Unis.
«Les contre-sanctions russes sont nécessaires et visent à contraindre le pouvoir américain en place, qui essaye d'imposer au reste de la planète un »ordre mondial néocolonial, (...) à changer sa position et à reconnaître de nouvelles réalités géopolitiques», a indiqué samedi le ministère russe des Affaires étrangères.
Toute alternative à la candidature de l’Ukraine à l’Union européenne serait un «compromis» avec la Russie, a déclaré samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en réponse au projet de la «communauté politique européenne» proposé par son homologue français Emmanuel Macron.
«Nous n’avons pas besoin d’alternatives à la candidature de l’Ukraine à l’Union européenne (UE), nous n’avons pas besoin de tels compromis», a déclaré Volodymyr Zelensky au cours d’une conférence de presse à Kiev avec le Premier ministre portugais Antonio Costa.
«Parce que, croyez-nous, ce ne seront pas des compromis avec l’Ukraine en Europe, ce sera un autre compromis entre l’Europe et la Russie. J’en suis absolument sûr. C’est l’influence et la pression politique et diplomatique des officiels et des lobbyistes russes sur la décision d’un pays européen de soutenir ou non l’Ukraine», a-t-il poursuivi.

Le président français Emmanuel Macron avait présenté le projet de «la communauté politique européenne» le 9 mai devant le Parlement européen à Strasbourg (est de la France), en plein débat sur le lancement du processus d’adhésion de l’Ukraine, en guerre contre la Russie depuis le 24 février.
Emmanuel Macron avait alors expliqué qu’il faudrait «des décennies» à l’Ukraine pour rejoindre l’UE, et suggéré qu’elle fasse entretemps partie d’une «communauté politique européenne», pouvant inclure également la Grande-Bretagne, sortie de l’UE en 2020, ou la Moldavie.
Ce projet, qui doit être débattu lors d’un sommet européen se tenant fin juin, a été critiqué par certains dirigeants, comme le président lituanien Gitanas Nauseda, pour qui il reflèterait un manque de volonté d’intégrer rapidement l’Ukraine dans l’UE.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui s’oppose à l’entrée de la Suède dans l’Otan, a appelé samedi Stockholm à «mettre un terme à son soutien politique et financier et aux livraisons d’armes aux organisations terroristes».

Dans un communiqué, le chef de l’Etat indique «attendre de la Suède qu’elle prenne des mesures concrètes et sérieuses, montrant qu’elle partage les inquiétudes de la Turquie à l’égard de l’organisation terroriste du PKK (le parti des Travailleurs du Kurdistan, ndlr) et de ses extensions en Syrie et en Irak».
Selon un Tweet du journal «The Kyiv Independant», le président ukrainien a fait savoir que 700'000 de ses soldats sont actuellement engagés pour défendre leur pays.
Un Tweet de Sylvie Noël, du service international de RFI, fait la promotion du livre écrit par deux journalistes sur le président ukrainien.
Le président américain Joe Biden a signé la loi adoptée jeudi par le Congrès apportant une gigantesque enveloppe de 40 milliards de dollars pour l’effort de guerre ukrainien contre la Russie, a annoncé samedi la Maison-Blanche.
Joe Biden a ratifié ce texte pendant son voyage officiel en Corée du Sud. La loi comprend six milliards de dollars pour permettre à l’Ukraine de s’équiper en véhicules blindés et de renforcer sa défense anti-aérienne, d’après la même source. Sur Twitter, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié son homologue américain, se disant «reconnaissant».
«Le soutien du pouvoir exécutif des (Etats-Unis), du président Biden et du peuple américain envers la lutte de l’(Ukraine) contre l'agresseur russe est crucial», a-t-il ajouté, utilisant des drapeaux miniatures à la place des noms des pays. «Nous attendons avec impatience cette importante et nouvelle aide. Elle est aujourd’hui plus nécessaire que jamais», a-t-il ajouté, dans ce tweet publié en anglais et en ukrainien.
Samedi matin, Moscou – qui a lancé l’invasion de l’Ukraine le 24 février – a assuré avoir détruit dans le nord-ouest de l’Ukraine un important envoi d’armes, notamment fournies par les Etats-Unis. L’effort de guerre ukrainien contre la Russie est épaulé par un important soutien financier et matériel des pays occidentaux.

Le 13 mai, l’Union européenne a ainsi annoncé fournir une aide militaire supplémentaire de 500 millions d’euros à l’Ukraine afin de l’aider à se défendre contre l’invasion russe. Soit «2 milliards d’euros au total» depuis le début de la guerre, selon le chef de la diplomatie de l’Union européenne Josep Borrell.
Joe Biden a signé ce texte pendant son voyage officiel en Corée du Sud. La loi comprend 6 milliards de dollars pour permettre à l’Ukraine de s’équiper en véhicules blindés et de renforcer sa défense anti-aérienne.
Dans un Tweet, Arman Soldin, reporter de l'AFP et CanalPlus en Ukraine, exprime sa joie de retrouver la capitale ukrainienne pétillente de vie, après cinq semaines passées dans le Donbass.
La ministre des Affaires étrangères britannique Liz Truss souhaite voir la Moldavie, pays voisin de l’Ukraine, «équipée aux normes de l’OTAN» pour la protéger contre une éventuelle agression russe, a-t-elle déclaré dans une interview publiée samedi dans le Telegraph.
Liz Truss a expliqué que le Royaume-Uni discutait avec ses alliés des moyens de s’assurer que l’Ukraine soit «capable de se défendre de façon permanente», ce qui s’applique également à d’autres «États vulnérables» comme la Moldavie qui n’est pas membre de l’Otan.
«Ce sur quoi nous travaillons actuellement, c’est une commission conjointe avec l’Ukraine et la Pologne sur la mise à niveau des défenses ukrainiennes aux normes de l’Otan», a-t-elle déclaré.
«Cela s’applique également à d’autres États vulnérables comme la Moldavie. Parce qu’encore une fois, la menace venant de la Russie est plus large, nous devons également nous assurer qu’ils sont équipés aux normes de l’Otan», a ajouté Liz Truss.

Elle a estimé que la Russie représente «absolument» une menace pour la sécurité de la Moldavie. Cette ancienne République soviétique de 2,6 millions d’habitants est située au sud-ouest de l’Ukraine qui a été envahie le 24 février par les troupes russes.
«Poutine a été clair sur ses ambitions de créer une plus grande Russie. Et ce n’est pas parce que ses tentatives de prendre Kiev ont échoué qu’il a abandonné ces ambitions», a ajouté Liz Truss.
Selon un assistant de la ministre cité par le Telegraph, «équiper la Moldavie aux normes de l’Otan» impliquerait que des membres de l’alliance fournissent des équipements modernes pour remplacer ceux de l’ère soviétique et forment les soldats à leur utilisation.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.